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vendredi 9 mai 2014

Roland Gaillon la France qu'il aime


« La France qu'ils aimaient », le roman que vient de publier Roland Gaillon.
La saga d’une famille issue d’Ukraine et de Moselle : c’est la trame du roman que publie Roland Gaillon. Une histoire qui ressemble à la sienne.
Quelle est la trame de votre roman « La France qu'ils aimaient » ?
« C'est l'histoire d'un schtetl, un village juif d'Ukraine, où un rabbin est assassiné. Sa famille choisit d'immigrer, via Odessa, vers la France. Le premier de la famille débarque à Paris en 1901 en tant qu'ouvrier casquettier. C'est le côté paternel. Côté maternel, ce sont des juifs mosellans, de la grande bourgeoisie, complètement déjudaïsés, qui quittent leur région en 1871 pour ne pas devenir prussien. Les deux branches s'unissent dans une mésalliance en 1935. »
En fait, il s'agit de vos parents…
« C'est une histoire très autobiographique mais cela reste un roman. L'histoire du rabbin n'a, par exemple, pas existé. Je l'ai inventé pour expliquer ce qu'était un schtetl. »
Cela vous a demandé un gros travail ?
« J'ai passé beaucoup plus de temps à me documenter qu'à écrire. Dans le livre, je donne une description d'Odessa sans y être allé. Marie-Claude Albert (1), qui y est allée, m'a dit que c'était tout à fait ça. Je me suis aussi replongé dans le Paris de la Commune, avant ses destructions, au moment de l'Exposition universelle, en 1900, lors de la construction de la première ligne de métro. »
Vous avez déjà publié une autobiographie (2), pourquoi y revenir par le biais d'un roman ?
« C'est une saga et je voulais montrer comment un étranger s'intégrait dans la France de la fin du XIXe siècle et du XXe siècle. Montrer comment c'était facile de le faire. Montrer comment la France était un pays d'accueil et de liberté. Et tous se sont fait rattraper par le régime de Vichy. »
C'est ce qui est arrivé à votre famille ?
« Oui, notamment à mes parents, morts en Déportation, et beaucoup de membres de ma famille. Ils ont aussi été spoliés de tous les magasins qu'ils possédaient alors. »
C'est aussi pour ne pas oublier…
« Il ne faut surtout pas oublier. Surtout quand le Front national fait 20 % aux élections. Il a fallu 30 % à Hitler pour prendre le pouvoir… »
Votre roman a aussi une étrange résonance quand on voit ce qu'il se passe en Ukraine…
« C'est une vieille histoire. Que ce soit les tsars, les communistes ou Poutine aujourd'hui, c'est toujours la volonté d'une Grande Russie qu'il y a derrière. C'est un éternel recommencement. Il y a autant à craindre aujourd'hui qu'hier. Je suis très pessimiste car il y a le risque d'un bain de sang. »
(1) Historienne châtelleraudaise, elle a réalisé la préface de l'ouvrage. (2) Roland Gaillon, L'Étoile et la Croix. De l'enfant juif traqué à l'adulte chrétien militant, L'Harmatan, 2010.
Dédicaces à la Maison de la presse de Châtellerault, samedi 10 mai, de 10 h à 12 h ; à l'Improbable librairie de Saint-Genest-d'Ambière le dimanche 11 mai de 15 h à 17 h.
Propos recueillis par Laurent Gaudens

mercredi 7 mai 2014

Un " citoyen lambda amoureux de sa ville "


« Je ne suis ni de droite, ni de gauche. »
Il est le remplaçant de Brahim Benzerga au conseil municipal. Et comme lui, Mohamed Ben Embarek veut faire bouger les choses.
Pour le futur candidat aux élections municipales, il est bon de rassembler des profils divers, et certains moins faciles à mobiliser que d'autres : les jeunes, les ouvriers, les habitants de quartiers difficiles…
Réunissant les trois sur son seul nom, Mohamed Ben Embarek ne pouvait donc qu'intéresser un maire en campagne. Et la rencontre s'est naturellement faite. « La politique ne me parlait pas du tout, confie le jeune élu de 28 ans. J'étais très proche de Brahim Benzerga. Quand il a pris la décision de quitter le conseil municipal, il m'a fait rencontrer Jean-Pierre Abelin qui m'a proposé de prendre sa suite. »
 " Ne pas être sur la liste juste pour faire beau "
Le Châtelleraudais de souche qui a fait toute sa scolarité sur les bancs de George-Sand et Edouard-Branly ne donne pourtant pas sa réponse immédiatement. Après réflexion, il pose deux conditions à son engagement : ne dépendre d'aucuns partis et ne pas être sur la liste « juste pour faire beau ». « Je ne suis ni de droite, ni de gauche. Je veux juste faire ma vie à Châtellerault car je suis amoureux de cette ville. Je veux m'engager pour elle et c'est pour cela que j'ai voulu avoir des responsabilités. »
Marchant dans les pas de Brahim Benzerga, il en hérite donc les fonctions. Adjoint à la jeunesse et aux maisons de quartiers, vice-président de l'agglo à l'emploi des jeunes et à la politique de la ville, président délégué à la Mission locale. « Ce n'est pas négligeable pour un jeune de 28 ans », juge-t-il.
Même si son parcours, atypique, lui donne une bonne vision de la ville. Après une année de droit à Bordeaux et une fac de sports à Poitiers, il a travaillé dans toutes les maisons de quartier de la ville, d'Ozon à la MPT en passant par les Renardières pour finir au service Jeunesse. Tout en travaillant comme opérateur logistique en VSD chez Magneti-Marelli. « Je fais mes 33 heures en trois jours de vendredi à dimanche. On est épuisé à la fin mais ça laisse des possibilités durant la semaine. »
" Je serai derrière les Fous volants "
Du temps libre qu'il consacrera désormais à ses nouvelles fonctions pour lesquelles il a quelques ambitions. Celui qui se définit comme « un citoyen lambda amoureux de sa ville » veut faire des jeunes sa priorité que ce soit en terme d'emplois qu'en matière d'animation. Et sans parti pris. « Je sais que les Fous volants ont été derrière Michel Guérin. Je vois ce qu'ils font pour le carnaval, c'est génial. Je serai derrière eux pour les aider. » Un appui qui devrait faire des heureux.
bio express
Naissance. Le 21 septembre 1995 à Châtellerault.
Situation maritale. Marié,
un enfant de 2 ans et demi.
Emploi. Opérateur logistique chez Magneti-Marelli.
Fonction. Maire adjoint
à la jeunesse et aux quartiers. Vice-président
de l'agglomération chargé de l'emploi des jeunes
et de la politique de la ville.
Laurent Gaudens

mardi 6 mai 2014

" Le hip-hop, ça n'est pas que la performance "


« C'est un voyage d'une fenêtre à une autre. »
Le chorégraphe Kader Attou sera sur la scène de l’Angelarde ce soir. Pour un spectacle de danse hip-hop. Mais pas que.
Quelle est l'histoire de petites histoires.com, le spectacle que vous présentez ce soir à Châtellerault ?
« Le fil conducteur c'est l'enfance. On se reconnecte à ses émotions d'enfant. Ce sont des petites saynètes axées sur des choses très musicales, certaines très concrètes, d'autres plus abstraites. Les cinq danseurs, dont moi, prennent la parole pour évoquer un moment de leur enfance. »
On y trouve certaines anecdotes…
« Oui comme celle que j'évoque sur le métier de mon père qui travaillait chez Renault. Il faisait les 3 x 8 et pour moi, c'était un peu comme les Temps modernes de Charlot, je le voyais dans une fête foraine en train de s'éclater. Ce sont des moments comme cela qu'on raconte. »
Il y aussi des hommages…
« Je rends un hommage appuyé à Jean-Michel Folon. C'est un souvenir d'enfance pour moi au temps où Antenne 2 terminait ses programmes avec ses personnages. Je me couchais vers 8 h-9 h comme le souhaitait ma mère. Mais je me réveillais plus tard pour rallumer la télé et voir les bonhommes de Folon. C'était un moment de voyage pour moi. »
Qu'est-ce qu'a encore à voir votre travail avec le hip-hop ?
« Il y a toutes les composantes du hip-hop, la danse comme la musique. Le hip-hop, ça n'est pas que la performance. Il y a les battle que je défends et que je vois toujours où l'idée même de prouesse technique est primordiale et puis à côté, il y a la création artistique. Il y a une vraie spécificité française là-dessus où la richesse de la danse contemporaine et de la danse classique a profité au hip-hop. »
Comment est perçu votre spectacle ?
« Ceux qui le découvrent sont agréablement surpris. Quand on touche à l'enfance, il y a quelque chose d'universel et de commun qui touche beaucoup de gens. C'est un voyage de 1 h 15 d'une fenêtre à une autre. »
Ce soir, 20 h 30, salle de l'Angelarde. Tarifs : 6, 12, 17 €
Propos recueillis par Laurent Gaudens

Les artistes voient rouge



Quatorze artistes sont réunis dans cette expo.
Créée il y a trois ans, l'association Regards organise une exposition une fois l'an salle Clemenceau. Mais cette année, elle a décidé de se montrer plus souvent en organisant « L'Art voit Rouges », une exposition présentée à Montamisé et aux Minimes.
Elle débarque cette fois-ci jusqu'au 31 mai au bar restaurant « Le Merle Moqueur » en réunissant quatorze artistes autour de photos, gravures et peintures. Rouges, forcément.
« L'art voit Rouges », jusqu'au 31 mai, Le Merle Moqueur, 16 boulevard Blossac.

lundi 5 mai 2014

Quatre jeunes filles dans leur temps



Le Quatuor Zaïde a glané de nombreux prix. - (Photo Marco Borggreve)
En prélude au festival Les Chaises musicales, l’association Au fil des ondes invite le Quatuor Zaïde le 18 mai prochain.
Si Vivaldi a composé ses Quatre Saisons, c'est bien pour montrer que la musique convient à toutes les époques. Il n'est donc pas forcément utile d'attendre l'été pour écouter de la musique classique.
C'est bien en pensant à tous ces mélomanes en mal de notes, qu'Aline Perochon, présidente de l'association Au fil des ondes, a décidé depuis trois ans de faire une très avant-première du festival Les Chaises musicales qui aura lieu en août.
Stacey Kent le 2 août à La Roche-Posay
Ce concert de printemps se déroulera donc cette année à Vicq-sur-Gartempe et accueillera le quatuor Zaïde. Composé de quatre jeunes musiciennes françaises, il vient de gagner le premier prix du concours international Haydn à Vienne et a joué en avril dernier au Théâtre des Champs Élysées. Il s'est également produit l'an passé à La Roche-Posay.
Le concert servira également l'action d'éveil musical menée par l'association et soutenue par la DRAC qui consiste à promouvoir la musique dans les écoles de la communauté de communes des Vals de Gartempe et Creuse. Chaque enfant bénéficiera d'une place et en fera également profiter un accompagnant.
L'autre objectif est aussi de faire monter un peu la pression autour du festival d'été Les Chaises musicales qui se déroulera cette année les 2, 3 et 4 août. Il innovera cette année en prenant le détour du jazz par le biais de la voix de Stacey Kent. La chanteuse, déjà programmée voilà quelques années à Jazzellerault, sera accueillie pour l'occasion à l'hippodrome de La Roche-Posay. Un grand moment à venir.
Concert de printemps du Quatuor Zaïde, le dimanche 18 mai, à 18 h, église de Vicq-sur-Gartempe. Au programme : Haydn, Janacek, Dvorak. Tarifs : 15 €, 12 €
Laurent Gaudens

dimanche 4 mai 2014

La compagnie laBase fait sa grande boucle



Emmanuel Reveneau et Laurie Amat seront aux manettes de ce duo insolite.
En préambule au festival qui se tiendra à Chauvigny, laBase propose un duo de live looping mardi. Découverte.
Le live looping n'a pas forcément une grande réputation. Un truc de geek, diront les uns, pas de la musique diront les autres. Et pourtant, si vous êtes un tant soit peu amateur de concert, vous en avez sans doute entendu sans même peut-être vous en douter.
Le concept est simple : enregistrer un premier instrument qu'on fait tourner en boucle et sur lequel on ajoute d'autres instruments. Et même si cela paraît futuriste, l'invention ne date pas d'hier : elle est née en 1963 à Paris par le biais d'un ingénieur français de l'ORTF et du compositeur Terry Riley.
laBase à la tête de trois festivals
A Châtellerault, Emmanuel Reveneau, de la compagnie laBase, est l'un des grands spécialistes de la discipline. Avec son « Lucid brain integrative project », que certains ont pu voir, il parcourt le monde, notamment les États-Unis et son festival de live looping YKK.
Quand, en 2012, il s'est agi de célébrer les cinquante ans de l'invention, les Américains se sont donc naturellement retournés vers le seul Frenchie qu'ils connaissaient pratiquant le live looping. Après avoir organisé un premier festival l'an passé à Paris, laBase sera aux commandes de la partie française du festival mondial.
Trois festivals en tout, à Lyon le 15 mai avec 6 projets, à Paris les 30 et 31 avec 15 concerts et à Chauvigny avec 5 projets le 11 mai prochain.
Emmanuel Reveneau y sera en spectacle avec Laurie Amat. « On s'est rencontrés il y a deux ans en Californie et on s'est dit que ce serait bien de prendre le temps de travailler ensemble. »
C'est le cas depuis cette semaine puisque les deux artistes se sont retrouvés dans les locaux de la Taupanne à Châtellerault pour préparer leur performance. « C'est difficile de savoir à quoi ça va ressembler, explique Emmanuel Reveneau. C'est totalement improvisé, ça va être surprenant sûrement. »
Les Châtelleraudais pourront s'en rendre compte puisqu'une avant-première leur sera proposée dans le cadre de Quartiers d'art à l'École d'arts plastiques, mardi soir. Une bonne occasion de découvrir cette autre façon de faire de la musique.
Atelier live looping demain mardi, à partir de 19 h, à l'École d'arts plastiques.
Laurent Gaudens

samedi 3 mai 2014

Le CSAD gym finit bien l'année



Bastien Ducher, 18 ans, ira pour la première fois aux championnats de France.
La section gymnastique du CSAD engrange de bons résultats cette saison. Bastien Ducher et la Team gym participeront ainsi aux championnats de France.
On approche de la fin de saison sur les tapis de gym et les phases finales des compétitions se profilent à l'horizon. Et le CSAD gym ne se contentera pas de regarder les comptes rendus d'un œil furtif puisqu'il pourrait bien figurer en bonne place dans les résultats de fin d'année.
Grâce à Bastien Ducher, tout d'abord. A 18 ans, le gymnaste s'est distingué lors des phases qualificatives qui se sont déroulées à Morlaix le 30 mars. « C'est la première fois que j'arrive à ce niveau, se réjouit-il. C'est un objectif qui se réalise pour moi. Depuis le temps que je rêve d'y aller. »
" Ils ont de bonnes chances "
Il avait en plus déjà échoué d'une place ce qui le rend encore plus heureux avant de se rendre à Rennes le 9 mai pour la phase finale. C'est un résultat d'autant plus enviable que Bastien est un pur produit du club : il a commencé en baby gym à 5 ans, et entamé la compétition à 9 ans. Il a malheureusement dû arrêter pendant deux ans, le CSAD n'ayant plus d'entraîneur masculin. L'arrivée d'Adrian Coman lui a donc permis de renouer avec son meilleur niveau. « Il a une bonne évolution, commente son entraîneur. Il travaille beaucoup, il a de bonnes bases. Il est bien préparé. »
Engagé sur un programme libre aux différents agrès (sol, cheval d'arçon, anneaux, saut de cheval, barres parallèles, barres fixes), Bastien ne s'est fixé comme objectif de « faire de (son) mieux ».
Ce sera aussi le cas pour la Team gym du CSAD. Créée il a deux ans, l'équipe rassemble 9 filles et garçons de 15 à 22 ans dans une discipline de gymnastique qui garde une part de loisirs en réunissant une chorégraphie d'ensemble, des sauts et du trampoline. Ils sont qualifiés pour les championnats de France à Montbéliard le 1er juin prochain. « Ils y avaient déjà participé l'an passé, explique Marine Meinie, leur entraîneur. Ils ont de bonnes chances cette année. Ils peuvent être dans les cinq premiers voire accéder au podium. »
Ils auront en tout cas derrière eux les 280 licenciés du club.
Laurent Gaudens