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dimanche 19 janvier 2014

Le phénomène Violetta est passé par Châtellerault

 Les 310 places sont vite parties.
On est venu de Limoges ou de Tours, hier, au Loft Cinéma, pour assister au show retransmis de la star des jeunes filles de 8 à 12 ans.
Si vous n'avez pas de fille entre 8 et 12 ans, le fait vous aura à coup sûr échappé : Violetta n'est en effet une star que pour cette (courte) tranche d'âge. Incarnée par l'actrice Martina Stoessel, Violetta est l'héroïne d'une telenovela argentine distribuée par Disney Chanel. Et les petites filles adorent s'y retrouver au travers des quelque 80 épisodes que compte la série.
 Châtellerault unique bénéficiaire dans la grande région
Comme le filon paraît bon, le feuilleton a donné naissance à un spectacle qui se balade de part le monde et a fait escale cette semaine au Grand Rex à Paris pour une série de shows, dont l'un – celui d'hier – était retransmis sur grand écran dans des cinémas partout en France.
Dont à Châtellerault au Loft Cinéma qui était l'unique bénéficiaire de l'opération dans la grande région, le plus proche concurrent se trouvant à Blois. Dominique Soulard, le directeur, ne cachait pas sa satisfaction : « C'est une très bonne surprise, en quinze jours tout est parti. »
Prévue dans une salle moyenne, la diffusion a été transférée dans la plus grande de 310 places au vu de l'engouement. Et si Loft Cinéma était l'heureux élu, ce n'était pas dû à un hasard. Le cinéma châtelleraudais a un partenariat avec la société Pathé live qui lui permet également de retransmettre les opéras du Metropolitan Opera ou les ballets du Bolchoï. Le réseau CGR a, lui, son propre réseau de diffusion live et propose d'autres spectacles en direct.
C'est pour cette raison qu'on est parfois venu de très loin à Châtellerault pour assister à ce show survitaminé et voir Violetta en botte et jupette tout de rose vêtue : de tout le département de la Vienne mais aussi de Tours ou Limoges. C'est toujours moins loin que d'aller au Grand Rex à Paris…

jeudi 16 janvier 2014

" Contractions " : jusqu'où aller pour garder son boulot

 
India Hair, Julie Moulier, les deux actrices, et Anne Théron, la metteure en scène, au Théâtre Blossac.
Depuis lundi, les 3T accueillent leur première création, “ Contractions ”. Rencontre avec la metteure en scène et les deux actrices.
Pourquoi avoir choisi d'adapter Mike Bartlett, un jeune auteur anglais pas très connu ?
Anne Théron : « Je voulais un texte avec peu de personnages. Mon envie était de travailler sur la direction d'acteurs avec un objet simple. Je cherchais un texte avec deux personnages et on m'a parlé de ce texte. Quand je l'ai lu, ça a été une évidence. Il y a un motif social qui glisse progressivement vers quelque chose qui ressemble à une série B. »
Qu'est-ce que raconte " Contractions " ?
A.T. : « En 1 heure et quatorze scènes, on voit comment un être humain se fait vider de sa substance par un autre être humain. L'une est la manager d'un gros groupe, l'autre, celle qui se fait vider de sa substance, est une employée. C'est passionnant, c'est le combat de deux animaux, l'un qui tente de survivre, l'autre qui accomplit ce pour quoi il a décidé d'être fait. »
" On fait le pari que les gens sortiront du théâtre, en se disant « whaouh » "
Ça ne donne pas une mauvaise image de créer un spectacle dans une ville comme Châtellerault alors qu'on va le jouer ensuite à Paris ?
A.T. : « Je me tape le c… de l'endroit où je crée. Moi, ce dont j'ai besoin, c'est avant tout d'un théâtre pour pouvoir mener une création. Et, en fait, il y a très peu de créations qui se font à Paris parce que les théâtres parisiens n'ont pas le temps de le faire. »
Julie Moulier : « Pour nous, c'est plutôt positif. On fait sa valise, on est loin de chez soi. On est uniquement là pour travailler. »
Quand on est acteur, quel plaisir trouve-t-on à interpréter un texte si dur ?
J.M. : « Quand on ne regarde que les phrases, on pourrait croire qu'il ne se passe rien. Or, il y a deux êtres qui se jaugent, avec une langue très choisie. C'est ce fossé qui me passionne. »
India Hair : « Tout part vraiment des mots avec ce texte. Il y a des êtres qui se croisent, se mélangent et s'affrontent. C'est un jeu de ping-pong. Il faut trouver l'instinct de ces rythmes-là. On a eu la chance, pour cela, d'avoir les costumes très tôt, et une metteure en scène qui nous aide beaucoup. »
Vous allez faire une lecture aujourd'hui à la médiathèque, est-ce un exercice difficile ?
A.T. : « Non pas vraiment. Le texte est magnifique et il passera très bien en lecture. Et puis, on ne va pas faire tout le texte. Ce sera comme pour les articles du Monde, il faudra payer pour voir la suite. »
Qu'est-ce que vous attendez de la première à Châtellerault programmée le 30 janvier ?
A.T. : « Que le public se déplace et vienne payer sa place, c'est déjà beaucoup. Il y découvrira un objet étrange, ce n'est pas du réalisme social, pas une pièce syndicale. On fait le pari que les gens sortiront du théâtre, en se disant " whaouh ". C'est une pièce qui interroge, qui pose de vraies questions : jusqu'où est-on capable d'aller pour conserver son job ? »
Lecture ce soir par Julie Moulier et India Hair, médiathèque, place Dupleix, à 19 h. Spectacle le 30 janvier au Théâtre Blossac à 20 h 30.
Propos recueillis par Laurent Gaudens

Bourgeois au bord de la crise de nerfs

Un Goldoni servi par une belle distribution d'acteurs.
Ah les vacances ! Qui ne les a pas attendus avec impatience ? Et ça ne date pas d'hier. Déjà au XVIIIe siècle, du côté de Livourne, on se projetait longtemps en avance sur les moments qui agrémenteraient l'été.
Carlo Goldoni (1707-1793) en a d'ailleurs fait la trame d'une trilogie dont les deux premiers volets étaient présentés par le collectif Jakert/Mugiscué mardi soir au Nouveau Théâtre dans le cadre de la saison des 3T. L'histoire de bourgeois désargentés qui mettent un point d'honneur (et d'orgueil) à partir en villégiature alors qu'ils n'en ont pas les moyens. L'art de l'être et du paraître s'y déploie à merveille alors que les bassesses et les petites trahisons tiennent lieu de canevas relationnel à cette petite société livournaise.
Mais le collectif – composé de la compagnie parisienne Mugiscué et de la compagnie limougeaude Jackart – ne fait pas que « jouer » Goldoni. Grâce à une nouvelle traduction, il revisite l'oeuvre du Molière italien en lui redonnant toute sa verve, quitte à emprunter certains anachronismes langagiers.
Un tel texte et une mise en scène enlevée ne suffiraient toutefois pas : la prestation des acteurs – à commencer par les premiers rôles féminins – est tout simplement jubilatoire, saluée comme il se doit par une salle comble. Un vrai régal.
L.G.

mercredi 15 janvier 2014

La tête de veau est en deuil Martinière a fermé

 
Alain et Christiane Martinière ont fermé leur restaurant en fin d'année.
Discrètement, le réveillon a sonné la fermeture du dernier restaurant de Châteauneuf. La fin d’une époque.
Pourquoi y venait-on ? Pourquoi poussait-on la porte du 30, rue du Cygne-Châteauneuf ? Déjà parce qu'on y avait été invité. Car la discrète adresse se méritait : la trentaine de couverts ne permettait pas à tout Châtellerault d'y défiler. C'était un conseil d'amis qu'on se refilait comme une vieille recette de cuisine.
Déjà pendant la guerre
La cuisine, justement. Le gros argument, une légende vivante entretenue depuis des temps immémoriaux. « Mes grands-parents le tenaient déjà pendant la guerre », se souvient Alain Martinière, le « chef ». Alors, en 1977, il a repris la suite avec son épouse Christiane, abandonnant le " Jet d'eau ", leur discothèque qu'ils tenaient dans la Grande-Rue à côté du cinéma Rex.
« A l'époque, c'était un restaurant ouvrier, c'était toujours la même chose, on mettait les fruits et le fromage sur la table. Et la soupe toujours en entrée. » Les jeunes repreneurs modernisent un peu l'affaire. Mais gardent l'essentiel : une cuisine roborative, composée de plats traditionnels, et à un prix défiant toute concurrence. Beaucoup se souviennent avec quelque émotion des boeuf-carottes, des blanquettes ou des choucroutes. Sans parler de la tête de veau. « Il fallait qu'on l'annonce à l'avance », rigole Alain.
Les mousses au chocolat et crèmes brûlées finissaient de mettre tout le monde d'accord, les ouvriers comme les VRP qui s'y croisaient. « Les gens nous disaient qu'ils se sentaient bien chez nous », se félicite Christiane. Le décor désuet et les toiles cirées – remplacées par de vraies nappes ces dernières années – ajoutaient la touche finale : ici, le temps était suspendu tout comme le fumet des plats de grand-mères.
Mais les grand-mères ne sont pas éternelles. Isoroy, Fabris, l'abattoir ont fermé, enlevant autant de clients alors que d'autres partaient vers les zones commerciales où des restaurants modernes fleurissaient. L'arrivée de nouvelles normes a précipité le départ à la retraite des époux Martinière. Sans repreneur pour l'instant. « On ne se fait pas trop d'illusion », commentent-ils, sans trop savoir quel sera leur programme des prochaines années. « On avait toujours quelqu'un avec qui discuter. Ça va nous manquer. » Aux clients aussi, les Martinière manqueront. La tête de veau a perdu deux de ses meilleurs défenseurs.
Laurent Gaudens

mardi 7 janvier 2014

Un lieu de rencontres pour les parents en manque

 
Sabrina Bordron, psychologue, Véronique Bonnin et Vanessa Menard, puéricultrices, font partie des intervenants.
Un espace est ouvert aux parents et aux enfants jusqu’à 4 ans. Pour trouver certaines réponses et confronter ses expériences.
Avant d'entrer dans une crèche, chaque enfant bénéficie d'une adaptation. Si la plupart du temps, celle-ci aboutit à l'acceptation finale du bébé, parfois, ça peut-être plus compliqué. « Ça a été le cas pour un enfant qui a eu deux échecs. Il était très collé à sa maman et il ne supportait pas de devoir s'en séparer. » Sabrina Bordron, psychologue, a ainsi vu arriver ses parents qui vivaient ce refus très difficilement. « Ici, l'enfant a pu rencontrer d'autres enfants, en présence de ses parents et a pu s'en détacher un peu. »
" L'arrivée d'un tout-petit dans une famille, ça bouleverse. Si on n'y répond pas, ça peut compliquer les choses "
C'est l'un des buts de « La Parenthèse », un espace ouvert chaque vendredi matin, dans les locaux de la crèche familiale rue Creuzé : aider les parents, parfois en difficulté avec leur progéniture. « L'arrivée d'un tout-petit dans une famille, ça bouleverse, explique Evelyne Boura, médecin-chef de la protection maternelle infantile (PMI). L'enfant manifeste des choses qu'on n'attendait pas forcément. Ce n'est pas forcément grave, mais si on n'y répond pas, ça peut compliquer les choses par la suite. »
Huit professionnels au rendez-vous
C'est parce qu'elles accueillent régulièrement des familles dans les maisons de solidarité ou à domicile, que les intervenants de la PMI, du conseil général ont senti le besoin d'apporter ce nouveau service à Châtellerault. Un accueil est donc assuré par huit professionnels – médecin, puéricultrices, auxiliaires de puériculture, sage-femme, psy- chologue – sans inscription, sans engagement, et sans durée établie. Seul le prénom de l'enfant est demandé et inscrit.
« On y répond aux questions que se posent beaucoup de parents, souligne Sabrina Bordron. Est-ce que c'est normal que mon enfant s'oppose ? Comment faire pour qu'il mange ? Les réponses sont aussi apportées par les autres parents. Beaucoup de parents sont seuls et n'en rencontrent pas d'autres. C'est cette occasion que la Parenthèse leur offre. »
Lors des cinq premières matinées, ce sont déjà une petite dizaine de familles qui ont été aidées. D'autres ont depuis poussé à nouveau la porte. La Parenthèse n'est donc pas prête de se refermer.
La Parenthèse, 11-13, rue Creuzé, ouvert les vendredis matin de 9 h 30 à 11 h 30.
Laurent Gaudens

lundi 6 janvier 2014

L'équipe de médiation affiche la couleur


 
L'équipe de médiation de nuit avec ses nouveaux équipements et son véhicule flambant neuf.
De nuit comme de jour, les médiateurs s’affichent pour démêler embrouilles et conflits en douceur.
Ces derniers jours, ils étaient surtout concentrés sur les abords de la patinoire du boulevard Blossac. Ils, ce sont les six membres de l'équipe de médiation de Châtellerault.
Créée en 2006, celle-ci n'a pas eu à craindre du changement de municipalité : elle avait déjà eu l'occasion de faire les preuves de son utilité. Et les efforts de réhabilitation qui ont porté sur le quartier d'Ozon n'ont fait qu'amplifier le phénomène.
« Notre objectif, c'est de prévenir les conflits mais aussi de recréer du lien social », explique Smaïl Ben Djilali, directeur de l'équipe de médiation. Et pour ce faire, l'équipe a besoin d'être visible et de rayonner sur toute la ville : elle vient donc d'être dotée de nouveaux équipements et d'un véhicule tout neuf. « L'idée, poursuit Smaïl Ben Djilali, c'est d'être davantage identifié à Châtellerault. »
De nuit comme de jour
L'équipe de prévention répond aux missions qui lui sont fixées par ses différents adhérents (*), avec son double volet : l'équipe de nuit, de trois personnes, qui travaille du mardi au samedi de 19 h à 1 h, et l'équipe de jour composée de deux autres membres. « Le cadre est le même, la médiation est la même, analyse Smaïl Ben Djilali mais l'activité n'est pas tout à fait la même. De jour, les médiateurs sont davantage présents aux abords des collèges et dans les bus. » De nuit, leur terrain d'activité s'étale dans toute la ville et dans les quartiers où leur action vise à ce qu'un fait mineur ne dégénère pas.
Et pour tous, la période des fêtes et l'affluence aux abords et sur la patinoire ont constitué une occupation de choix. Aucun incident grave n'a été à déplorer. Peut-être les fruits de leur travail.
Pour contacter l'équipe de médiation, tél. 05.49.23.29.67.
(*) La ville, la communauté d'agglomération du Pays châtelleraudais, la Sem, Habitat 86, les TAC Kéolis et le centre commercial Auchan.
Laurent Gaudens

dimanche 5 janvier 2014

La fève, une pépite au coeur de la galette


 

… ou ours blancs et Oasis à la boulangerie Colbert.
Qui aura la fève aujourd’hui ? Pour répondre à cette question, les boulangers châtelleraudais planchent depuis plusieurs mois. Explications.
Dans la galette des rois, qui sera sur toutes les tables aujourd'hui, jour d'Épiphanie, une seule chose compte : les produits qui la font. Sauf qu'il y a aussi la fève, qui, aux dires de certains, aurait une petite responsabilité.
Boule et Bill ou ours blancs ?
Pour beaucoup, le marathon de la galette commence près d'un an à l'avance. Il faut d'abord choisir dans les catalogues fournis, principalement par les sociétés Prime et Alcara. « On les choisit en février-mars, précise Sylvain Raveau, pâtissier du boulevard Blossac. On prend deux à trois collections. » Pour lui, cette année, ce seront les tartes, les œufs de Pâques et les animaux de la ferme. A la boulangerie Colbert, rue Colbert, vous aurez le choix entre des ours blancs et Oasis, tandis que l'Atelier de Maxime, boulevard Blossac, a jeté son dévolu sur Boule et Bill.
Quel coût pour la fève ?
Naturellement, ces fèves ne sont pas gratuites. Mais difficile d'en savoir plus, chacun épiant la concurrence. Silence radio, à l'Atelier de Maxime, la boulangerie Colbert ne communique que sur la boîte de collection vendue de 18 à 20 €. Chez Raveau, on joue cartes sur table : chaque fève coûte de 70 à 80 centimes. Celles personnalisées au nom de la boulangerie s'élèvent à plus d'un euro. Et comme le pâtissier en écoule 1.200 à 1.400 par saison, le calcul n'est pas très difficile à faire.
La fève, un vrai atout ?
Chez Raveau, qui propose ses collections à part, « c'est difficile de savoir si certains viennent pour ça ». Toujours est-il que pour le pâtissier qui mise sur la grande qualité avec un prix en rapport, on est obligé d'avoir une fève de qualité.
L'Atelier de Maxime mise peu sur les collectionneurs en ne les vendant pas séparément « ou seulement à la fin s'il nous en reste ». Mais pour Maxime Allemand, il ne faut pas trop en faire sur la fève. « Pour moi, ça n'est pas ça qui fait vendre, c'est surtout la qualité. » Et, en ces temps de crise, sans doute aussi le coût. Mais c'est un autre débat.
Laurent Gaudens