Pascal Rome (à droite) lors de la première soirée « Mettez-vous
sur votre 31 » : « Les gens adhèrent à notre état d'esprit. »
Compagnie invitée de la saison des 3T,
Opus sera ce soir sur la scène du Théâtre Blossac. Rencontre avec son
créateur Pascal Rome.
Après un premier « Mettez-vous sur votre
31 » au Nouveau-Théâtre, le deuxième a lieu ce soir à guichet fermé au
Théâtre Blossac. C'est une satisfaction ?
Pascal Rome : « Je crois qu'on a suscité une forme de curiosité flagrante. La première séance était un coup d'essai, on attendait soixante personnes, on en a eu le double. C'était un coup d'essai, on a vu des erreurs, c'était long. Mais cela a permis de vérifier que la forme était bonne. Beaucoup de personnes adhèrent à l'état d'esprit que l'on propose et à notre fantaisie. »
C'est votre fil conducteur pour ces soirées ?
« C'est le Théâtre Blossac qui nous a inspirés avec les fresques d'Émile Vernon. On a imaginé un cercle qui aurait rassemblé des personnes diverses et qui renaîtrait cent ans après avec deux de ses descendants. C'est un rendez-vous fantaisiste qui stimule l'imagination. Le public ne sait rien d'autre quand il vient. »
" On a souhaité travailler dans la durée "
On va vous voir beaucoup cette année à Châtellerault (1). Qu'est-ce que cela change par rapport à un spectacle unique ?
« On va notamment nous voir au travers de deux créations, " Excursion ", avec deux acteurs, et " la Veillée ", avec cinq acteurs. On a déjà ce compagnonnage à Angoulême sous une autre forme pendant trois ans. Avec les 3T, c'est encore différent, notamment avec les spectacles du " 31 ", qui ne se feront pas ailleurs. C'est inventé pour ici et on sent que les gens y sont sensibles. Dès le premier soir, des gens sont venus nous voir après pour nous dire qu'ils avaient apprécié. »
Comment appréhendez-vous la politique culturelle à Châtellerault ?
« Je sens qu'il y a une volonté de curiosité, de renouveau, d'une aventure différente. Le patrimoine le rend possible, comme la géographie de la ville et ses infrastructures. C'est une histoire d'appétit. Et, quand tout le monde a de l'appétit, c'est possible. La proximité avec l'école de cirque et d'autres compagnies peut permettre d'inventer des choses. »
Quelles sont vos inspirations dans votre travail ?
« Il y a deux axes. D'abord, un attachement à l'art brut et aux expressions singulières. Les " gens de peu ", qui construisent un monde différent, à l'instar du facteur Cheval, m'inspirent. " Les Moulins de Monsieur Noël " (2) en font partie. Et puis, d'un autre côté, il y a Tati ou François Morel. Il y a des filiations, c'est sûr. On voit une forme de récurrence autour des objets et du patrimoine imaginaire. On retrouve aussi souvent les mêmes personnages dans nos spectacles. On questionne le monde avec tendresse et humour et, de temps en temps, un peu de provocation. »
Qui compose Opus ? Comment travaille la compagnie ?
« Tout dépend des projets. L'an prochain, on aura huit spectacles en répertoire, allant d'un à seize acteurs. Pour la création, ça se fait tout seul en prenant le temps de chercher et puis autour de la table. Le comédien est parfois frustré car cela se fait très peu en répétition. Mais un spectacle n'est jamais terminé, il se nourrit de la relation avec les spectateurs. »
Jérôme Montchal (3) évoquait le fait de vous revoir la saison prochaine, ce sera le cas ?
« On est partis pour plusieurs saisons ici. Avec Jérôme Montchal, on se connaît bien et on a souhaité travailler dans la durée dans le cadre de collaborations artistiques qui se font souvent sur trois ans. Avec le Cercle Vernon, il y a un cadre. Des gens vont s'effacer, certains laisseront la place à d'autres, mais cela risque de perdurer. »
Vous allez finir par déménager de Niort à Châtellerault, non ?
« En n'étant pas sur place, on peut être plus critiques, on a plus de liberté. Donc, on restera à Niort. En étant plus loin, ce sera sans doute plus facile. »
(1) Hors soirée inaugurale, la compagnie sera visible à huit reprises. (2) Programmé les 7, 8 et 9 janvier au Nouveau-Théâtre. (3) Le directeur des 3T.
« Mettez-vous sur votre 31 ». Ce soir à partir de 19 h au Théâtre Blossac (complet). Dégustation de vin à l'issue de la représentation.
Pascal Rome : « Je crois qu'on a suscité une forme de curiosité flagrante. La première séance était un coup d'essai, on attendait soixante personnes, on en a eu le double. C'était un coup d'essai, on a vu des erreurs, c'était long. Mais cela a permis de vérifier que la forme était bonne. Beaucoup de personnes adhèrent à l'état d'esprit que l'on propose et à notre fantaisie. »
C'est votre fil conducteur pour ces soirées ?
« C'est le Théâtre Blossac qui nous a inspirés avec les fresques d'Émile Vernon. On a imaginé un cercle qui aurait rassemblé des personnes diverses et qui renaîtrait cent ans après avec deux de ses descendants. C'est un rendez-vous fantaisiste qui stimule l'imagination. Le public ne sait rien d'autre quand il vient. »
" On a souhaité travailler dans la durée "
On va vous voir beaucoup cette année à Châtellerault (1). Qu'est-ce que cela change par rapport à un spectacle unique ?
« On va notamment nous voir au travers de deux créations, " Excursion ", avec deux acteurs, et " la Veillée ", avec cinq acteurs. On a déjà ce compagnonnage à Angoulême sous une autre forme pendant trois ans. Avec les 3T, c'est encore différent, notamment avec les spectacles du " 31 ", qui ne se feront pas ailleurs. C'est inventé pour ici et on sent que les gens y sont sensibles. Dès le premier soir, des gens sont venus nous voir après pour nous dire qu'ils avaient apprécié. »
Comment appréhendez-vous la politique culturelle à Châtellerault ?
« Je sens qu'il y a une volonté de curiosité, de renouveau, d'une aventure différente. Le patrimoine le rend possible, comme la géographie de la ville et ses infrastructures. C'est une histoire d'appétit. Et, quand tout le monde a de l'appétit, c'est possible. La proximité avec l'école de cirque et d'autres compagnies peut permettre d'inventer des choses. »
Quelles sont vos inspirations dans votre travail ?
« Il y a deux axes. D'abord, un attachement à l'art brut et aux expressions singulières. Les " gens de peu ", qui construisent un monde différent, à l'instar du facteur Cheval, m'inspirent. " Les Moulins de Monsieur Noël " (2) en font partie. Et puis, d'un autre côté, il y a Tati ou François Morel. Il y a des filiations, c'est sûr. On voit une forme de récurrence autour des objets et du patrimoine imaginaire. On retrouve aussi souvent les mêmes personnages dans nos spectacles. On questionne le monde avec tendresse et humour et, de temps en temps, un peu de provocation. »
Qui compose Opus ? Comment travaille la compagnie ?
« Tout dépend des projets. L'an prochain, on aura huit spectacles en répertoire, allant d'un à seize acteurs. Pour la création, ça se fait tout seul en prenant le temps de chercher et puis autour de la table. Le comédien est parfois frustré car cela se fait très peu en répétition. Mais un spectacle n'est jamais terminé, il se nourrit de la relation avec les spectateurs. »
Jérôme Montchal (3) évoquait le fait de vous revoir la saison prochaine, ce sera le cas ?
« On est partis pour plusieurs saisons ici. Avec Jérôme Montchal, on se connaît bien et on a souhaité travailler dans la durée dans le cadre de collaborations artistiques qui se font souvent sur trois ans. Avec le Cercle Vernon, il y a un cadre. Des gens vont s'effacer, certains laisseront la place à d'autres, mais cela risque de perdurer. »
Vous allez finir par déménager de Niort à Châtellerault, non ?
« En n'étant pas sur place, on peut être plus critiques, on a plus de liberté. Donc, on restera à Niort. En étant plus loin, ce sera sans doute plus facile. »
(1) Hors soirée inaugurale, la compagnie sera visible à huit reprises. (2) Programmé les 7, 8 et 9 janvier au Nouveau-Théâtre. (3) Le directeur des 3T.
« Mettez-vous sur votre 31 ». Ce soir à partir de 19 h au Théâtre Blossac (complet). Dégustation de vin à l'issue de la représentation.
Propos recueillis par Laurent Gaudens
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