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jeudi 31 mai 2012

Trois minutes sous le plâtre pour l'oeuvre d'une vie


Pendant trois jours, l’artiste Olga Luna a pris les empreintes de plusieurs dizaines de visages de Châtelleraudais. Une sacrée expérience.
Le visage est entièrement recouvert d'un plâtre à prise rapide. Le visage est entièrement recouvert d'un plâtre à prise rapide.

Pour Nicole, c'est déjà la fin. Trois minutes après avoir été recouverte de plâtre, deux pailles dans les narines, elle peut enfin respirer normalement. Inscrite via le Keskis pass de la ville, elle ne regrette pas d'être venue. « Je trouvais ça intéressant, explique-t-elle. Et effectivement, c'est une belle expérience. Même si le contact est bizarre, c'est froid et c'est lourd. »
Une soixantaine de moulages de visages humains
De mercredi à vendredi, l'artiste Olga Luna était à l'école d'arts plastiques de Châtellerault pour y réaliser une œuvre composée d'une soixantaine de moulages de visages humains (lire notre édition du 17 mai). Pour cela, elle a donc convié les volontaires, de l'école ou extérieur, à venir se coucher sur sa table.
Ils ont été ainsi plusieurs dizaines à tenter l'expérience. Pas forcément préparés, quelques fois surpris, souvent étonnés. « Il faut que le plâtre ait la consistance d'une crème chantilly », explique Olga Luna. Un plâtre à prise rapide est ainsi apposé durant quelques minutes, le temps de réaliser un moulage parfait.
« Je commence par la bouche », raconte-t-elle à Minouche Sornique, professeur retraitée de l'école qui vient de s'installer. « Ensuite, je remonte vers le nez, puis le front. » Deux pailles dans les narines, Minouche approuve. « Attention, ça va être un peu froid, prévient Olga. C'est la première impression, le froid puis le poids, car c'est un peu lourd sur le visage. »
L'étalage commence. Le visage entièrement recouvert, Minouche fait un geste de protestation pour enlever le masque immédiatement. « Détentez-vous, pensez à autre chose », la rassure Nicole, restée pour voir de l'extérieur. Finalement, Minouche parvient à se calmer jusqu'à l'enlèvement. Malgré tout précipité, le moulage n'a pas tout à fait bien pris et il faut lui adjoindre un peu de colle pour qu'il tienne. « C'est vraiment impressionnant », commente Minouche. Une expérience unique dont le résultat sera dévoilé le 22 juin.
A voir en vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr.
Laurent Gaudens

mercredi 23 mai 2012

Philippe Croizon a retrouvé sa piscine


Châtellerault. Rentré dimanche d’Indonésie, le nageur handicapé a déjà repris l’entraînement. Et pense désormais à son prochain défi.

Avec sa compagne Suzanna, Philippe Croizon se prépare désormais pour partir en Jordanie.
Avec sa compagne Suzanna, Philippe Croizon se prépare désormais pour partir en Jordanie.












Philippe Croizon a retrouvé sa maison : la vraie, à Ingrandes, mais aussi sa résidence secondaire, la piscine de Châtellerault. Car, à force d'entraînement, le nageur amputé des quatre membres y est comme chez lui, tapant la bise aux maîtres-nageurs (nageuses plutôt) avant de se mettre à l'eau.
Le retour dans le bassin n'aura d'ailleurs pas traîné. Rentré dimanche à Châtellerault, il a repris l'entraînement lundi. 1 h de natation, puis 1 h 30 hier : de quoi se replonger dans le bain et se remettre du décalage horaire.
 " Les images ont été reprises dans plein de pays. C'est extraordinaire "
Avec des souvenirs plein la tête. Bons avec l'accueil des Papouans. Moins bons avec les autorités indonésiennes qui n'ont accordé l'autorisation de nager que la veille au soir. « En fait, les problèmes ont commencé quand on a invité l'ambassadeur à manger. Il nous a dit que, si on nageait, il fallait d'autres papiers. Je pense qu'ils étaient surtout vexés qu'on s'installe pour le départ en Papouasie et pas en Indonésie. »
La page est désormais tournée mais reste malgré tout une bonne dose d'expérience qui risque de servir très vite. La prochaine étape doit en effet permettre à Philippe Croizon et à son ami valide Arnaud Chassery de relier le continent asiatique au continent africain par le golfe d'Aqaba, en nageant de la Jordanie à l'Egypte. Or le port de Taba, point de départ, est actuellement fermé.
« On a demandé une autorisation spéciale pour partir malgré tout de Taba mais on attend. » Prévu initialement pour le 7 juin, le départ de Châtellerault n'aura peut-être lieu que le 10 juin. Mais rien ne semble pouvoir désormais atteindre le moral du Châtelleraudais après la réalisation de son premier défi. Le soutien et la médiatisation le confortent dans sa motivation. « On s'attendait à un intérêt à partir du détroit de Gibraltar (NDLR : le troisième défi avant l'ultime détroit de Béring) car ça risque d'être très difficile. Mais déjà, beaucoup de médias nous ont suivis, les images ont été reprises dans plein de pays, c'est extraordinaire. » Et c'est bien parti pour continuer…

Laurent Gaudens

mardi 22 mai 2012

2013, l'année du dragon avec " La Palmera "


Le collectif La Palmera présentera “ Le Dragon ” d’Evguéni Schwartz l’an prochain. Une première partie sera ouverte à tous. Présentation ce soir.
Néry, membre du collectif, présentera le projet ce soir. Néry, membre du collectif, présentera le projet ce soir.
C'est un projet hybride digne du collectif qui s'est créé voilà deux ans à Coussay-les-Bois (lire ci-dessous) : créer un préambule à leur création à laquelle chacun pourrait participer. « On a rencontré Patrick Fournier (directeur du Nouveau Théâtre) et on lui avait parlé de notre projet de pièce. Mais on avait envie de partager la création, de ne pas être les seuls, faire participer à la naissance du projet pour que les gens soient actifs. »
 Des ateliers pour les lycéens et les autres
Néry Catineau, un des membres du collectif La Palmera, n'est pas un travailleur soliste. C'est donc tout naturellement qu'il a voulu associer le maximum de monde au spectacle que le collectif présentera en mai 2013. Une pièce, Le Dragon, d'Evguéni Schwartz, écrite en 1944 à Moscou, « un conte aux allures simplistes mais très politique sur la soumission et le despotisme ».
En première partie de cette création, la scène sera ouverte à d'autres acteurs qui travailleront en deux ateliers. Le premier réunira des élèves du lycée Berthelot de l'option théâtre. Une vingtaine serait déjà sur les rangs. Un deuxième atelier sera ouvert à tous les Châtelleraudais.
« Le thème sera le dragon, explique Néry. Ce sera la seule contrainte, tout le reste sera ouvert. On proposera diverses activités, cinéma, théâtre, marionnettes, musique, etc. Mais les gens seront libres. » La forme que prendra la prestation sera aussi fonction des envies : duo, trio ou plus, tout sera soumis à la volonté et à l'investissement des participants. Les ateliers seront ouverts dès le mois d'octobre jusqu'au mois de mai, à raison d'une réunion hebdomadaire et probablement d'un moment de travail plus intense.
Une présentation et un premier échange auront lieu ce soir à la Gornière. « Nous présenterons quelques extraits de spectacle ou de films que nous faisons, poursuit Néry. Et nous expliquerons le projet. » Chacun sera invité à s'exprimer et à laisser, s'il le souhaite, son contact. Le collectif évaluera ensuite la motivation avant de constituer les ateliers. Viendra alors le vrai travail.
 Présentation ce soir, 18 h 30, salle de la Gornière.
en savoir plus
Entre Paris et Coussay-les-Bois
La Palmera, c'est un collectif de huit personnes, constitué autour de Néry Catineau, ancien membre des VRP et des Nonnes Troppo, tous artistes. Parisiens, ils se sont installés il y a deux ans dans une ferme de Coussay-les-Bois pour y vivre leurs créations, sur les conseils d'un de leurs amis habitant Saint-Pierre-de-Maillé.
Cinéma, théâtre, musique, graphisme, littérature… toutes les disciplines artistiques ont droit de cité à la Cocina, nom qu'ils ont donné à la ferme, et chaque initiateur d'un projet bénéficie de l'aide de l'ensemble du collectif. Ainsi naissent les créations.
Laurent Gaudens

dimanche 20 mai 2012

Dans les coulisses d'une création théâtrale



Ce soir, le Nouveau Théâtre accueillera la dernière création de la Compagnie laBase. Jeudi, la face cachée était dévoilée à quelques privilégiés.
Dorothée Sornique dirige ses acteurs sous le regard intéressé d'une dizaine de spectateurs.
Dorothée Sornique dirige ses acteurs sous le regard intéressé d'une dizaine de spectateurs.












Assis dans les premières rangées du Nouveau Théâtre, une dizaine de personnes regarde : sur scène, Mahé Frot, actrice poitevine, soliloque. Avec Édith Gambier et Emmanuel Gaydon, elle incarne la nouvelle pièce de la Compagnie laBase, Au but de Thomas Bernhard. Une œuvre qui raconte l'histoire d'une mère et sa fille qui, après avoir assisté à sa pièce, emmènent son auteur au bord de la mer.
Et pour l'heure, Dorothée Sornique, metteur en scène, règle le moment où l'auteur arrive chez les deux femmes. Et au-delà des quelques hésitations sur le texte, les problèmes s'enchaînent. Un micro pas branché, un piano qu'on n'entend pas, une vidéo qui n'existe pour l'instant pas.
La technologie au service de la scène
« On est désolé mais on est encore en pleine création », explique Dorothée Sornique aux personnes présentes. Mais ceux qui se sont lovés dans les fauteuils du Nouveau Théâtre ont déjà pardonné. Venus à l'invitation du Pass culture (1), ils sont justement là pour assister à ces moments de création.
Et après vingt minutes de répétition, Dorothée Sornique les invite au dialogue.« L'auteur qui arrive va réveiller la fille qui est étouffée par sa mère depuis de longues années », raconte-t-elle. « Mais tu racontes tout là », fait semblant de s'insurger Mahé Frot.
Elle dévoile aussi ce qui fait l'une des originalités de la pièce : la technologie mise en œuvre par Emmanuel Reveneau, le régisseur qui fera partie intégrante du spectacle.« Il y a des capteurs sur plein d'objets qui permettent de faire des sons, explique-t-elle.La fille, qui a très peu la parole, s'exprime par ses sons. » « En fait, on veut créer l'impression d'une mise en scène qui se joue, précise Emmanuel Reveneau. La technologie permet de réduire les moyens et de donner l'illusion au spectateur qu'il regarde une machinerie. »
Une machinerie que les invités du Pass culture, comme le grand public, pourront découvrir dès ce soir.
(1) Initié par la municipalité, le Pass culture, entièrement gratuit, permet d'assister à des événements culturels de manière décalée, notamment en assistant à des coulisses.
Ce soir samedi, 20 h 30 au Nouveau Théâtre ; mercredi 6 juin, 14 h 30, jeudi 7, vendredi 8 et samedi 9 juin, 20 h 30, salle de la Taupanne. Billetterie : 12 € et 8 €. Réservations au 05.49.21.72.33, dring@ allolabase.com, allolabase.com.
A voir également en vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr
Laurent Gaudens

vendredi 18 mai 2012

Première manche réussie pour Philippe Croizon


Le nageur châtelleraudais amputé des quatre membres veut relier les cinq continents à la nage. Premier cap franchi en rejoignant l’Asie depuis l’Océanie.
Philippe Croizon et Arnaud Chassery ont mis sept heures pour aller de la Papouasie (Océanie) à l'Indonésie (Asie). Philippe Croizon et Arnaud Chassery ont mis sept heures pour aller de la Papouasie (Océanie) à l'Indonésie (Asie). - (AFP)
Le suspense a duré jusqu'à la mise à l'eau : Philippe Croizon allait-il avoir l'autorisation administrative pour rallier l'Indonésie à la nage ? Pour ces raisons, le nageur chatelleraudais, 44 ans, sans bras ni jambes, et son camarade valide, Arnaud Chassery, ont dû repousser de 48 h leur départ. Avec l'angoisse de devoir annuler leur retour en avion.
Et puis, finalement, les soutiens aidant, ils ont pu se mettre à l'eau à Wutung en Papouasie, jeudi matin (mercredi à 22 h, heure française)… sans malheureusement avoir pu reconnaître les derniers kilomètres. « Nous avons mis 7h 35'35" pour la traversée. A l'arrivée à Mabo (Indonésie), une plage noire de monde nous attendait. On était très émus… Les deux dernières heures ont été très pénibles, en raison des courants contraires et de notre méconnaissance des lieux, le repérage n'avait pas été possible », a-t-il expliqué dès son arrivée sur le réseau social Twitter. Dans une eau à plus de 26°C, les deux nageurs ont aussi beaucoup souffert de la soif. Ils ont eu la chance de ne faire aucune mauvaise rencontre : ni requins, ni méduses, pourtant nombreux sur ces côtes, ne les ont accompagnés durant leur trajet. En revanche, un nageur papouan s'est mis à l'eau avec eux jusqu'à l'arrivée. « C'était une grande surprise pour eux, nous a expliqué Gérard Croizon, père de Philippe, que nous avons joint hier. Il n'y avait rien de prévu, c'est extraordinaire au niveau relationnel. »
Après quelques heures de repos, les deux nageurs et leurs accompagnants reprendront l'avion samedi avec une arrivée prévue lundi matin. Quelques jours de repos sont d'ores et déjà au programme avant un nouveau départ dès le 7 juin vers la prochaine étape du challenge qui consiste à relier les cinq continents à la nage. Ce sera le golfe d'Aqaba en Jordanie (Asie) d'où ils tenteront de rejoindre Taba Height, station balnéaire de la péninsule égyptienne du Sinaï (Afrique). « Vu leur entraînement, ce sera une formalité », pronostique Gérard Croizon.
Les détroits de Gibraltar et Béring au menu
Il est en revanche beaucoup plus craintif à propos des deux derniers défis : le détroit de Gibraltar en juillet et le détroit de Béring en août. « Les conditions seront difficiles à cause des courants pour le premier et de la température de l'eau pour le deuxième. »
Mais comme la motivation et l'entraînement sont au top, tous les espoirs sont permis.
Laurent Gaudens

Hommage à l'abbé Pierre sur la rocade


Une sculpture saluera la mémoire du fondateur d’Emmaüs à l’entrée de Cenon. Chacun est invité à y participer via une souscription.
Patricia Berthin et Bruno Pajot, derrière la maquette de la sculpture. Patricia Berthin et Bruno Pajot, derrière la maquette de la sculpture.
C'est une réflexion lancée l'an passé à l'occasion des trente ans de la communauté d'Emmaüs de Châtellerault. L'idée avait alors été émise d'appeler le tout nouveau rond-point de la rocade du nom de l'abbé Pierre. Situé devant l'entreprise Colas, à l'entrée de Cenon, il est en effet au plus près de la ferme d'Emmaüs. Très vite, le conseil général, en charge de la voirie, et la commune de Naintré, où se situe le rond-point, donnent leur accord.
 Une sculpture de 5 m et d'un coût de 30.000 €
« Mais on avait envie d'autre chose que d'une simple plaque », explique Bruno Pajot, responsable de la communauté châtelleraudaise. C'est donc vers Alain Donnadieu et Patricia Berthin, deux sculpteurs de la région, que les regards se sont tournés. « On est très proches de la communauté depuis très longtemps, souligne Patricia Berthin. Et Alain avait offert une sculpture à l'occasion des trente ans de la communauté. »
Très vite, les deux artistes se mettent au travail. Un projet conséquent sort de leur imagination : une sculpture de 5 m représentant l'abbé Pierre, sur un socle, accompagné de plusieurs personnages de 3 m. L'ensemble sera réalisé par l'entreprise Brionne de Naintré. Mais le tout a un coup : de 25.000 à 30.000 €. « On n'a pas souhaité mettre l'argent qui sert à la communauté dans ce projet, confie Bruno Pajot. On sort d'une période très critique et on préfère destiner notre aide aux personnes que l'on aide. »
Du coup, l'idée d'une souscription (1) ouverte à tous jusqu'à fin décembre a été lancée. « Il y a des personnes qui ne viennent pas chez nous car ils n'ont besoin de rien ou qui ne souhaitent pas s'impliquer directement au sein d'Emmaüs mais qui peuvent être sensibles à une création artistique rendant hommage à l'abbé Pierre », avance Bruno Pajot.
Une souscription à tous les Châtelleraudais
Ce que souhaitent les initiateurs du projet, c'est que le maximum de Châtelleraudais puissent y participer. C'est pour ça que les dons seront acceptés dès 1 €. Et la confiance est de mise comme en témoigne la réalisation concrète de l'œuvre qui pourrait être inaugurée fin 2012-début 2013. « On a déjà des mairies et des particuliers qui nous ont dit qu'ils participeraient, se réjouit Patricia Berthin. Ils nous disent que le projet est formidable. On ne peut être que confiant. »
 (1) On peut déposer des espèces sur le stand au Chillou d'Ozon ou par chèque à l'ordre de la communauté Emmaüs Châtellerault, 19, rue de la Tour, 86530 Naintré.
pratique
Plus de 3.000 personnes attendues au Chillou d'Ozon
Durant tout le week-end aura lieu la deuxième vente de l'année d'Emmaüs au parc des expositions du Chillou d'Ozon. Des livres, des vêtements, de la vaisselle seront en vente au kilo et plus de 1.000 m2 seront consacrés aux bibelots.
Entre 3.000 et 4.000 personnes sont attendues durant les trois jours pour une vente qui avoisinera les 20.000 €. « En une vente, on réalise plus d'un mois d'activité du bric à brac de Châteauneuf, souligne Bruno Pajot, responsable de la communauté de Châtellerault. Économiquement, c'est vital pour nous. C'est rentré dans notre mode de fonctionnement. Ça permet d'écouler des marchandises qui ont déjà été proposées à la vente. Et cela permet de soutenir nos actions de solidarité, notamment l'accueil des migrants en famille. »
Les dates étant désormais à peu près fixes comme pour les autres ventes, les amateurs sont souvent des réguliers. « On a des personnes qu'on ne voit qu'à ces moments-là. Ils viennent aussi aux arènes à Poitiers. On sait que c'est attendu. »
Vente d'Emmaüs, parc des expositions du Chillou d'Ozon, vendredi, samedi, dimanche de 10 h à 19 h. Entrée gratuite. Vaisselle, 1,5€/kg ; livres, 2 €/kg ; vêtement, 3 €/kg ; bibelots à la pièce -30 % en caisse.
Laurent Gaudens

jeudi 17 mai 2012

Fonderie Alu : soulagement après l'ultime négociation

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Ingrandes (Vienne). Sept licenciements secs ont été évités lors d’une dernière négociation. Le nombre de licenciements s’élève donc à 53.
Éric Bailly regarde les photos des onze mois de combat. Éric Bailly regarde les photos des onze mois de combat.
Il est grand, il est costaud et visiblement un peu tourneboulé. D'ailleurs, il préfère ne pas répondre aux questions des journalistes, trop ému pour le faire. Comme six autres de ses collègues, il a bien failli ne pas revenir dans son entreprise le jour même. Sept licenciements non-volontaires étaient en effet programmés jusqu'à hier à la Fonderie du Poitou aluminium au milieu des soixante prévus.
Un paradoxe quand on se souvient que cent trente personnes s'étaient manifestées pour quitter l'entreprise. Mais, se défendait la direction, les sept personnes incriminées occupaient des postes dans des services peu fournis et difficilement remplaçables.
C'était le dernier écueil pour clore une page conflictuelle ouverte au mois de juillet dernier.
Toute la matinée et le début d'après-midi, direction et syndicats se sont donc rencontrés pour une ultime négociation. Un dernier round qui s'est conclu par une décision du P-DG de Saint-Jean Industries lui-même, Émile Di Serio qui, par téléphone, a accepté de réintégrer ces sept salariés.
Ce ne seront donc plus 60 mais 53 licenciements qui auront finalement lieu.
 " Un beau geste "
Un réel soulagement pour le personnel et les syndicats. « Ça fait un moment que je venais en marche arrière, l'ambiance avait beaucoup changé », explique ainsi Christian Gigault, partant après 31 ans à la Fonderie et partant le jour même. « Je vais rentrer dans l'entreprise, chercher mes bleus de travail, dire au revoir aux copains, et voilà. »
Il a tout de même prévu de revenir pour arroser ça.
Un qui l'arrosera aussi, c'est Éric Bailly. Le secrétaire du comité d'entreprise a en effet dû batailler jusqu'à la dernière minute pour obtenir la réintégration de ces sept collègues. « Ça clôture de manière satisfaisante cet ultime combat de ces onze derniers mois particulièrement difficiles. C'est en tout cas un beau geste de Saint-Jean Industries. »
 A voir en vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr
à suivre
Forcément des mécontents
C'est le paradoxe de ce conflit hors normes. Au final, beaucoup de ceux qui voulaient partir seront contraints de rester. Une situation pas évidente après de longs mois de conflit qui ont usé les plus vaillants et qui ont miné l'ambiance au sein des ateliers. D'ailleurs, certains ne le cachent pas : il faut s'attendre à d'autres départs dans les prochains mois. « Certains sont en congé sabbatique, on ne les reverra pas. » On n'a donc peut-être pas fini de parler de la Fonderie alu.
Laurent Gaudens

mercredi 16 mai 2012

Un Bernhard very hard


Un trio d'acteurs où la mère est presque seule à parler. Un trio d'acteurs où la mère est presque seule à parler.
Une mère, une fille et un auteur autant admiré que craint. Créée en 1980, la pièce Au but, de l'auteur autrichien Thomas Bernhard, décrit les relations compliquées d'une mère castratrice et de sa fille aux ailes coupées que vient réveiller un auteur de théâtre invité en vacances. Un huis clos qui permet de visiter de nombreuses thématiques et de sonder les tréfonds de l'âme. « Je cherchais une pièce avec peu de personnages, explique la metteuse en scène et directrice de la Compagnie laBase Dorothée Sornique. J'aime beaucoup Thomas Bernhard, son côté incisif m'intéresse beaucoup. Ça correspondait à plein de choses qui me parlaient et notamment " qu'est ce qui fait un succès ? " »
Un monologue de 120 pages
Car c'est après avoir assisté à l'une de ses pièces que mère et fille, s'étant identifiés aux personnages, invitent pour un week-end l'auteur qui va les révéler à elles-mêmes. La mise en scène de ce huis clos douloureux, voulue par Dorothée Sornique, en rajoute dans les jeux de miroirs, puisqu'on ne sait plus trop à quoi on assiste : est-ce bien la réalité ou bien une pièce en cours de répétition ? Derrière ses écrans (et parfois sur scène) Emmanuel Reveneau, à la vidéo et au son, participe également à cette confusion volontaire.
Sur scène, Édith Gambier, de Poitiers, et Emmanuel Gaydon, de Chauvigny, ont dû travailler leur présence corporelle, n'ayant que peu de répliques. Au but est avant tout le monologue d'une mère monstrueuse qui s'assume incarné par Mahé Frot, actrice poitevine. C'est une véritable performance d'acteur qui l'attend puisqu'elle tient la pièce de bout en bout. Pour venir à bout des 120 pages de textes, elle a d'ailleurs dû commencer à apprendre son texte au mois de juillet dernier.
Elle aura l'occasion de le rentabiliser à l'occasion de la création, samedi au Nouveau Théâtre de Châtellerault, avant de poursuivre dans l'intimiste salle de la Taupanne. La pièce tournera ensuite dans toute la région.
> A Châtellerault : samedi 19 mai, 20 h 30, Nouveau Théâtre ; mercredi 6 juin, 14 h 30, jeudi 7, vendredi 8 et samedi 9 juin, salle de la Taupanne, 20 h 30. Billetterie : 12 € et 8 €. Réservations au 05.49.21.72.33 ; dring@ allolabase.com ; allolabase.com
Laurent Gaudens

jeudi 10 mai 2012

Châtellerault : une double collision fait un mort sur l'A10


Le premier poids lourd a percuté le portique indicateur de sortie.


Six poids lourds ont été impliqués dans un double accident dans la nuit de mardi à mercredi. Un chauffeur espagnol a été tué.

Le premier poids lourd a percuté le portique indicateur de sortie.
Une fine pluie semblait tomber au moment des faits. Est-elle la cause de l'enchaînement fatidique qui s'est produit par la suite ? Nul ne le sait pour l'heure. Toujours est-il qu' aux alentours de 0 h 15, mercredi, un poids lourd remontant d'Espagne a dévié de sa voie percutant au passage le portique indicateur de la sortie Nord vers Châtellerault.
Il heurte le portique qui s'écroule
Le portique s'écroule et dans sa chute décapite le haut de la cabine d'un deuxième poids lourd circulant lui aussi dans le sens Bordeaux-Paris. Ne maîtrisant plus son véhicule, le conducteur franchit les glissières de sécurité centrales et finit son chemin dans le fossé en sens inverse. Spectaculaire, l'accident n'est pour autant que matériel, les deux conducteurs en ressortent en effet totalement indemnes.
La circulation étant coupée dans les deux sens, un important bouchon se forme rapidement. C'est en amont d'1,7 km, toujours dans le sens Bordeaux-Paris, que va se dérouler le deuxième acte du drame. A la queue du bouchon, trois poids lourds sont à l'arrêt en file indienne. Survient alors un autre camion qui, ne freinant pas, s'encastre de plein fouet dans le dernier poids lourd. C'est ce chauffeur que les secours retrouveront décédé.
 Un chauffeur en garde à vue
Sous le choc, une collision en chaîne se produit alors entre les trois derniers camions. Heureusement, seul un blessé léger sera à déplorer. Un des chauffeurs a été toutefois retenu en garde à vue suite à un dépistage positif de stupéfiant.
La circulation a été coupée une bonne partie de la nuit, ne reprenant qu'à 5 h 30 dans le sens Paris-Bordeaux et à 7 h 20 dans le sens Bordeaux-Paris, sur une voie à chaque fois.
Les ralentissements ont malgré tout continué tout au long de la matinée, la voie rapide dans le sens Paris-Bordeaux étant toujours neutralisée en fin de journée. Des difficultés sont toujours à attendre encore ce matin dans ce secteur puisque le poids lourd accidenté devrait être relevé dans les heures qui viennent.

Quand la nature montre ses dessous


L’opération Scènes de nature réinvestit le parc du Verger ce week-end. Elle aura désormais lieu tous les deux ans.
Christelle Revel, responsable du service cadre de vie, et Laurence Rabussier, adjointe au cadre de vie, prient désormais pour que le temps soit avec elles. Christelle Revel, responsable du service cadre de vie, et Laurence Rabussier, adjointe au cadre de vie, prient désormais pour que le temps soit avec elles. 
 

Lancée l'an passé comme une manifestation unique dans le cadre de la Fête de la nature, l'opération Scènes de nature fera son retour ce week-end dans le cadre du parc du Verger. « On avait ouvert un livre d'or l'an passé et ça a été un vrai leitmotiv : tout le monde voulait une nouvelle édition », explique Christelle Revel, responsable du service cadre de vie. « Ça a été un vrai plébiscite », se réjouit Laurence Rabussier, adjointe au cadre de vie.
" On a triplé le nombre de participants "
Quel objectif ? Un peu lourde à organiser, la manifestation s'inscrira désormais dans le calendrier des festivités, tous les deux ans seulement. « Il ne faut pas lasser et arriver à trouver de nouvelles idées. » Son but restera le même : expliquer et mettre en avant la gestion différenciée des espaces publics de la ville et plus généralement ouvrir à la biodiversité urbaine.
Qui participe ? Comme l'an passé, les associations ayant un rapport avec la nature seront présentes, en plus grand nombre : Prom'haies Poitou-Charentes, Les Croqueurs de pommes, les Jardins d'Ozanam, la Société française d'orchidophilie, l'amicale des apiculteurs, Vienne nature, la maison de l'abeille… Mais cette année, des acteurs instiutionnels les rejoignent, comme les offices de la chasse, de la forêt, de l'eau, la chambre d'agriculture, etc. « On a triplé le nombre de participants et la surface de mise en scène. »
On y fait quoi ? Des animations sont prévues pour les enfants – atelier rempotage, atelier hôtel à insectes, peintures végétales – mais aussi des ateliers de reconnaissance de senteurs pour adultes. Un parcours découverte guidera les visiteurs, des démonstrations d'outillages auront lieu et six conférences seront données. Un conte nature sera présenté samedi à 20 h. On pourra aussi découvrir la charte « Mon trottoir est propre » que signeront les habitants qui s'engagent à maintenir les abords de leur maison propres et à ne pas utiliser de produits chimiques.
Quand ? La manifestation aura lieu samedi de 14 h à 19 h et dimanche de 10 h à 18 h. On pourra y accéder en bus le samedi. Une restauration de fouées cuites sur place est prévue. Attention, le parc du Verger sera fermé de jeudi à lundi.
Laurent Gaudens

FONDERIE : Accord en vue pour la prime

On est proche de la fin de l'histoire concernant la Fonderie du Poitou Aluminium d'Ingrandes. Une nouvelle réunion extraordinaire du comité d'entreprise s'est en effet déroulée hier matin pour y négocier la prime extralégale que toucheront les soixante salariés licenciés.
Une nouvelle fois, Peugeot a refusé de participer à l'enveloppe. Renault et Montupet ont en revanche accepté de revoir leurs efforts : au lieu des 13.000 € proposés jusque-là, ils se sont entendus pour un montant de 30.000 € bruts (chargée à 8 % de RDS et CSG).
C'est moins que les 35.000 € bruts réclamés par les syndicats mais on s'en approche néanmoins. Rappelons que 7.000 € sont également prévus dans le cadre du plan social pour la sauvegarde de l'emploi au titre de la formation et de la reconversion.
Une consultation des salariés doit avoir lieu aujourd'hui à l'initiative des syndicats. Si elle est positive, les représentants du personnel donneront leur accord et les volontaires au départ auront alors jusqu'à vendredi 24 h pour se prononcer.
Une nouvelle réunion aura lieu lundi pour étudier le nombre de volontaires et régler d'éventuels cas difficiles. Ensuite, les courriers de licenciement, volontaires ou pas, partiront dès le lendemain.
L.G.

mercredi 9 mai 2012

Collisions en chaîne sur l'A10: un mort et un blessé

Deux chauffeurs routiers, l'un mort, l'autre blessé, ont été victimes d'une double collision impliquant six poids-lourds cette nuit sur l'A10 à la hauteur de Châtellerault.  

Mercredi 9 mai, 0h15: un poids lourd espagnol remonte vers Paris sur la voie de droite. Au point kilométrique 272, juste avant la sortie Nord de Châtellerault, il perd le contrôle de son véhicule, sort de la chaussée et percute le portique indicateur de la sortie. Sous le choc, le portique tombe et décapite la cabine d'un autre poids lourd qui le suivait.
Ce dernier perd à son tour le contrôle de son véhicule, traverse les glissières de sécurité au centre, et finit sa course dans le fossé de l'autre côté, sans heureusement avoir rencontré d'autres véhicules circulant en sens inverse.  
Aucun blessé n'est fait dans cette première collision mais la chaussée est parsemée de nombreux détritus de marchandises. A la suite de cet accident, un ralentissement se crée. Très vite, c'est un bouchon de 1,7km qui s'est formé.  
0h25: En fin de bouchon, trois poids lourds sont à l'arrêt. Un quatrième poids lourd arrive sur la fin du ralentissement. Il ne freine pas et percute de plein fouet le dernier camion. Celui-ci percute à son tour le poids-lourds qui le précède et ce dernier en fait de même.
C'est dans cette deuxième collision en chaîne que les secours dénombreront un mort, le chauffeur du dernier poids lourd, et un blessé léger dans le camion qui le précédait. Un autre chauffeur est toutefois en garde à vue, un contrôle de stupéfiant s'étant révélé positif. La circulation a été coupée dans les deux sens de circulation.  
1h: des sorties obligatoires sont mises en place à Châtellerault dans le sens Paris-Bordeaux et à Châtellerault Sud dans le sens Bordeaux-Paris, ce qui n'empêche pas un énorme bouchon de se créer. Des sorties sont également conseillées à Sainte-Maure et Futuroscope.  
5h30: la circulation est rétablie sur une voie dans le sens Paris-Bordeaux.  
7h20: la circulation reprend sur une voix dans le sens Bordeaux-Paris.  
10h: les agents de Cofiroute sont toujours en activité sur la première collision pour réinstaller les glissières de sécurité centrale. Les traces du deuxième accident ont disparu. la vidéo    

mardi 8 mai 2012

Le bilan d'Abelin face à la dynamique de la gauche


Le score de François Hollande à Châtellerault peut inquiéter le député sortant Jean-Pierre Abelin. Mais d’autres paramètres jouent en sa faveur.
Jean-Pierre Abelin se déclarera samedi. Jean-Pierre Abelin se déclarera samedi.
La quatrième circonscription, c'est un peu le mariage de la carpe bleue et du lapin rose. Entre un Châtelleraudais « hollandais » à plus de 57 % et un Loudunais toujours marqué à droite, Jean-Pierre Abelin doit-il vraiment s'inquiéter ? Le député-sortant, qui annoncera officiellement sa candidature samedi, reste prudent : « Chaque élection est à gagner et ce sera plus difficile en période de crise et avec un tel score pour François Hollande. Mais il faut faire son boulot et j'ai un bilan à défendre. »
Délipapier, la LGV, la défense des hôpitaux… Pour lui, la liste est longue. Mais ils seront nombreux à lui contester, notamment à gauche. Car, si Gilles Michaud (PRG) a renoncé à se prononcer, restent l'«officielle » Véronique Massonneau (EELV) et le « dissident » Christian Michaud (PS).
Dans le camp légitimiste, on espère voir cette guerre fratricide résolue au plus vite. « Il y a un accord et il ne doit pas être remis en cause », souligne Robert Rochaud, porte-parole d'Europe Ecologie Les Verts. D'ailleurs, Jean-François Macaire, secrétaire départemental du PS, et très prochainement Alain Claeys, député-maire de Poitiers, ont (ou vont) annoncer leur soutien à Véronique Massonneau. « Je n'ai aucun doute sur la sincérité de leur soutien », appuie Robert Rochaud. « Le Parti socialiste local devrait se souvenir des leçons du passé. » Référence aux dernières municipales où la division à gauche avait favorisé l'élection de Jean-Pierre Abelin.
Mais le résultat de François Hollande risque d'avoir donné encore davantage d'enthousiasme à l'ambitieux Christian Michaud. « La quatrième circonscription, c'est notre affaire », conclut-il. Seul le risque de faire le jeu du FN – et surtout d'en être accusé après – pourrait le faire réfléchir à deux fois.
 La barre des 12,5 % des inscrits difficile à franchir
Car, c'est bien l'inconnue de ce « deuxième round électoral ». Après son très bon score présidentiel, que fera le parti de Marine Le Pen aux législatives ? Si Jean-Pierre Abelin le voit difficilement atteindre la barre fatidique des 12,5 % des inscrits, Eric Audebert, lui, se voit bien poursuivre jusqu'au 16 juin. « Pas comme trouble-fête, prévient-il. On y a toute notre place. »
Laurent Gaudens

Fonderie du Poitou : ultimatum mercredi


Les discussions se poursuivent mercredi. Les discussions se poursuivent mercredi.
Après celle de vendredi (voir notre édition de samedi), une nouvelle réunion de négociation s'est déroulée à la Fonderie du Poitou aluminium afin de fixer la prime extralégale que toucheront les soixante salariés devant partir lors du plan social. Cette prime doit en effet s'ajouter à la prime conventionnelle, environ 18.000 € pour un salarié ayant trente ans d'ancienneté
Et une nouvelle fois, la négociaiton s'est soldée par un échec. Partis de 50.000 €, les représentants des salariés ont accepté de baisser leurs exigences à 35.000 € bruts, soit environ 30.000 € nets.
De son côté, Renault, qui s'était pourtant engagé sur une enveloppe de 2,8 millions d'euros, renâcle, estimant que la somme doit couvrir les deux primes légale et extralégale, et non la seule extralégale.
Du coup, le constructeur aimerait voir Montupet et Peugeot verser un montant équivalent à leur quote-part. « C'est le statu quo, se désole Eric Bailly, secrétaire du comité d'entreprise. Les négociations sont toujours en cours. » Pour l'heure, seuls 13.000 € seraient accordés auxquels s'ajouteront 7.000 € d'accompagnement à la formation.
L'administrateur judiciaire fait pression sur les financeurs car le temps presse. Un accord est impératif avant mercredi. Les volontaires au départ devront ensuite se prononcer d'ici vendredi soir. S'il n'y en a pas, ce sera à l'administrateur judiciaire de faire sa liste. Les premières lettres de licenciement pourraient partir mercredi 16 mai.
L.G.