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mardi 30 avril 2013

Commerces : des loyers trop chers ?


Martine Gandubert : « Les loyers sont beaucoup trop élevés. » Martine Gandubert : « Les loyers sont beaucoup trop élevés. »
Pas-de-porte délaissés, vitrines à l’abandon : le commerce châtelleraudais souffre. Montré du doigt : le prix des loyers, trop excessif.


Mille sept cents euros hors taxes. Quand elle a pris connaissance du loyer demandé pour l'emplacement de l'ancien magasin Jacqueline-Riu, Martine Gandubert a failli s'étrangler. « Pour à peu près la même surface, je payais 750 € par mois à Laval », s'insurge-t-elle.
Du coup, la propriétaire du magasin Louise et moi, rue de l'Arceau, ira ailleurs pour agrandir sa surface. Mais cela illustre, selon elle, le malaise que vit aujourd'hui le commerce châtelleraudais. « Les loyers sont beaucoup trop élevés. Ça dissuade complètement l'ouverture de petites boutiques. »
 " Les franchises ferment et c'est trop grand pour les petits commerces "
Rue Bourbon, rue de l'Arceau, boulevard Blossac… autant de rues où les loyers seraient largement surévalués. « Nous avons un gros problème de loyers, notamment dans la rue Bourbon », confirme Anne Chapin, présidente de la Fédération des acteurs économiques. Même si, relativise-t-elle, cela n'empêche pas l'ouverture de nouveaux commerces.
« Le problème, c'est que des franchises ont acheté deux ou trois boutiques pour faire un seul magasin voilà quelques années, reprend Martine Gandubert. Aujourd'hui, ces franchises ferment et c'est beaucoup trop grand pour que des petits commerçants s'y installent. » Dans le viseur, des magasins comme Esprit, où n'a pu se réinstaller qu'un magasin de produits bas de gamme.
Cette surenchère des prix, la municipalité en est elle-même victime. Avant de s'installer tout au début de la rue Bourbon face au café L'Espérance, l'Agence pour l'amélioration de l'habitat a approché deux autres propriétaires d'emplacements a priori mieux situés. « On a reçu des propositions complètement délirantes », s'énerve Jean-Pierre Abelin.
Pour le maire, il faut avant tout distinguer deux catégories de commerces vacants. D'abord ceux dont les locaux ne sont plus adaptés par manque d'entretien ou pour des causes structurelles qui ne leur permettront pas de passer le cap de la loi handicap en 2015 sur l'accessibilité. Ceux-là seront transformés en logements, notamment par le biais de l'Opération programmée d'amélioration de l'habitat.
Des locaux bien placés et vides, " c'est choquant "
Et puis, il y a les autres. Ceux dont les propriétaires ne veulent pas baisser les loyers, dont certains « sont exorbitants ». « C'est ça qui est choquant, poursuit Jean-Pierre Abelin, des locaux très bien placés qui restent vides deux ans, trois ans. » La faute à des propriétaires « qui ne se rendent pas compte de la réalité châtelleraudaise car ils en sont trop éloignés » ou qui ont acheté leur bien trop cher pour rentrer dans leurs frais.
Face à cette situation, la Ville va entreprendre des actions de sensibilisation auprès des acteurs du marché comme les agents immobiliers et les banques. Avant, peut-être, d'envisager des actions plus contraignantes.
en bref
Des raisons anciennes
Le problème des commerces vacants ne date pas d'hier. D'ailleurs, les différentes études, datant de 2008, 2010 et 2012, donnent à peu près les mêmes chiffres : de 50 à 55 commerces vacants dans les deux centres, Châtellerault et Châteauneuf. Plusieurs raisons de long terme sont avancées par la municipalité : une baisse de la population dans le centre, le départ de services publics du centre (ancien musée, ancien théâtre, ancien hôpital), le dévelop- pement du commerce en périphérie, le développement d'Internet…
Les quatre cartes municipales
Pour tenter de contrer la perte du commerce de centre-ville, la municipalité avance quatre axes principaux :
- ramener du logement dans le centre grâce à l'Opération programmée d'amélioration de l'habitat ;
- ramener (ou conserver) des équipements en centre-ville : cinéma, ancien théâtre, médiathèque, Espace Clemenceau, nouvelle école ;
- fluidifier le stationnement en lutant contre les voitures- tampons ;
- animer le centre-ville : patinoire à Noël ou, à l'étude, une animation permanente type manège sur la place Zola.
La Ville donne l'exemple
La municipalité déplore le problème des loyers trop chers… mais elle est elle-même actrice de ce marché. Place Zola, le nouvel immeuble qui a poussé sur l'emplacement de l'ex-Home Décor est désespérément vide. La faute à des loyers jugés trop chers, de l'aveu même de Jean-Pierre Abelin. La Ville devrait donc envisager très prochainement de les réviser à la baisse… et de ne pas rentrer dans ses frais

" Avant tout un problème de parking "


Pour Daniel Brouillard, il y a avant tout un problème de flux de clients. Pour Daniel Brouillard, il y a avant tout un problème de flux de clients.
Mis en cause par nombre de commerçants, un professionnel de l’immobilier avance ses arguments.



Daniel Brouillard, professionnel de l'immobilier, possède plusieurs locaux commerciaux en centre-ville. Pour lui, le souci du commerce châtelleraudais n'est pas lié à un problème de loyer. « La question n'est pas celle-là, commente-t-il. Si demain les loyers étaient gratuits rue Bourbon, le commerce y serait-il plus florissant ? Le problème est celui du flux de clients. Si j'avais des responsabilités politiques, je ferais revivre les commerces en très peu de temps en créant du parking en centre-ville. Les grandes surfaces ont compris ça depuis longtemps : " no parking, no business ". On ne peut pas calquer ce qui se fait dans de grandes villes comme Bordeaux avec des trams et un centre-ville piéton à des villes comme Châtellerault.
" Il n'y a plus de vue d'ensemble "
Le boulevard Blossac, on appelait ça les Promenades. Qui aujourd'hui a envie de s'y promener ? Il aurait fallu y mettre deux niveaux de parkings et augmenter la capacité de parking au lieu de la réduire comme on l'a fait. Les politiques ne se mettent pas à la place des gens qui y habitent. Aujourd'hui, si on habite la rue Bourbon, on n'a que des inconvénients. On a tué les cœurs de ville, mais dans quel but ? Les loyers seraient trop élevés ? Mais par rapport à quoi ? Il y a un prix de l'immobilier qui fait le prix du marché. A Auchan, les prix des loyers dans la galerie sont très supérieurs aux loyers de la rue Bourbon. J'ai un commerce dans le centre de 190 m2 plus 60 m2 de réserve que je loue à 2.500 € par mois alors qu'à Auchan les loyers sont de 3 à 4.000 € par mois pour des locaux de 50 à 70 m2. Le problème, c'est qu'il n'y a plus de vue d'ensemble, de projet. Plus rien qui fait rêver. »

" Les loyers ? Un faux problème "


Le centre souffre-t-il du développement des zones périphériques ? Le centre souffre-t-il du développement des zones périphériques ?
Installé à Paris, il est spécialisé dans l'immobilier commercial et est chargé de plusieurs locations à Châtellerault (1). « Quand on travaille sur l'ensemble de la France comme nous, on a une valeur locative standard pour une ville de 30.000 à 40.000 habitants. Il n'y a pas de problème de loyer à Châtellerault. » Il prend l'exemple d'un commerce de 120 m2 rue Bourbon qu'il cherche à louer à 2.000€. « A moins de 200 € le m2, c'est une plaisanterie. On n'est vraiment pas cher. Les commerçants châtelleraudais ont tort de se plaindre de la cherté du loyer. Il ne faut pas opposer les propriétaires fonciers aux locataires. Le problème, c'est la périphérie. » Selon lui, le retour des enseignes nationales serait assez négatif pour Châtellerault. « Le centre-ville a été très impacté par le développement de la périphérie. Les centres commerciaux sont trop gros. La clientèle a fui vers la périphérie. »
(1) Compte tenu du sujet, notre interlocuteur a souhaité conserver l'anonymat.

Le centre doit être complémentaire


Le stationnement n'est plus un problème, estime Jean-Pierre Abelin. Le stationnement n'est plus un problème, estime Jean-Pierre Abelin.

Pour les propriétaires de commerces vacants, le problème serait avant tout dû à la politique de la Ville en matière de développement économique en périphérie, d'une part, et des difficultés de stationnement, d'autre part.
Jean-Pierre Abelin ne nie pas le problème des zones périphériques. « La concurrence existe, c'est évident », reconnaît-il. Mais, selon lui, c'est avant tout une question de positionnement. « Les magasins de centre-ville ne doivent pas proposer la même chose qu'en périphérie. Le centre-ville a sa carte à jouer. »
Le stationnement est un facteur important pour les commerces, le maire en est bien conscient. Mais, selon lui, la Ville a largement œuvré en ce sens sous son mandat avec de nouveaux parkings et une nouvelle politique de stationnement. « Il faut une rotation. La première heure gratuite, ça n'existe nulle part ailleurs et ça marche. »
Il concède cependant quelques problèmes, notamment dans la signalétique, qui sera revue, et estime que l'ouverture du parking Allaman, prochainement, apportera aussi des solutions.

La piste d'une taxe


Bientôt une nouvelle taxe ?
Bientôt une nouvelle taxe ?
Outre les actions de sensibilisation (voir page précédente), la municipalité a une autre arme dans sa manche, que lui permet la loi : une taxe sur les friches commerciales. Une taxe qui s'applique – lorsqu'elle est mise en œuvre par la collectivité – lorsqu'un local reste vide plus de deux ans. Mais « les sommes en jeu ne sont pas très dissuasives, constate un brin désabusé Jean-Pierre Abelin. L'impact est davantage psychologique qu'économique. »
La mairie négocie toutefois avec la Fédération des acteurs économiques pour savoir s'il faut ou non mettre en œuvre une telle taxe. La décision doit être prise avant le 1er octobre.

lundi 29 avril 2013

Le nageur Philippe Croizon distingué à Val d’Isère


Philippe Croizon a été primé au travers du documentaire qui lui a été consacré. Philippe Croizon a été primé au travers du documentaire qui lui a été consacré. - (dr)
Privé de bras et de jambes, Philippe Croizon est parvenu à relier à la neige les cinq continents. Le documentaire tiré de cette aventure extraordinaire, "Nager au-delà des frondtières", a reçu le Grand prix du Public au festival du film Aventure et découverte, à Val d'Izère.
Le nageur amputé d’Ingrandes (Vienne) a été mis une nouvelle fois à l’honneur. Cette fois c’est au travers du documentaire qui lui a été consacrée avec son camarade Arnaud Chassery Nager au-delà des frontières réalisé par Robert Iséni et Charlène Gravel et coproduit par Gédéon Programmes, France 3 et Planète + Thalassa. Le film a en effet reçu le Grand prix du public du 17e festival international du film Aventure et découverte, organisé du 22 au 25 avril dernier à Val d'Isère.
>> A LIRE : Relier les cinq continents à la nage, Philippe Croizon a réalisé son exploit
Le festival international du film Aventure et découverte permet de présenter des films sur tous les continents. Pour cette édition, le public pouvait ainsi plonger sous icebergs au Groenland, grimper en musique au Venezuela, rencontrer des Kirghizes d’Afghanistan dans les montagnes de l’Himalaya, rencontrer des Himbas de Namibie, nager en apnée au large du Yucatan, ou encore observer le loup d’Abyssinie et les crocodiles au Botswana. C’est d’ailleurs le documentaire sur le loup d’Abyssinie qui a remporté le premier prix, l’Aigle d’or.
Laurent Gaudens

samedi 27 avril 2013

" On a tout ce qu'il faut ici à Châtellerault "

Nathalie Jouffriault, propriétaire du dépôt-vente la Fauvette. Nathalie Jouffriault, propriétaire du dépôt-vente la Fauvette.
Chaque samedi, un Châtelleraudais répond à une série de questions sur la ville. Aujourd’hui, Nathalie Jouffriault, propriétaire de La Fauvette.
Le café du matin ?
Chez moi.
Un déjeuner ?
Toujours à la maison.
Un dîner ?
A la Dolce Vita.
Un endroit préféré ?
Le parc du Verger.
Un quartier ?
Celui de la Fauvette.
Marché des Halles, de Châteauneuf ou d'Ozon ?
Celui des Halles, mais j'aime bien aussi celui d'Ozon.
Ciné A ou 400 Coups ?
Ciné A.
VTT ou vélo de ville ?
Marche à pied.
Le Châtelleraudais en deux mots ?
Agréable et pessimiste.
Quelque chose à changer à Châtellerault ?
La rue Bourbon, il y a quelque chose qui me gêne.
Moi dans 15 ans ?
Au travail, toujours. À Châtellerault, sûrement. On fera tout pour continuer jusqu'au bout en tout cas.
Quelque chose à dire au maire ?
Qu'il peut venir nous voir. En vingt ans d'existence, aucun n'est jamais venu nous rencontrer.
Un magasin préféré ?
M et S mode.
Tours ou Poitiers ?
Tours même si je vais plus à Poitiers. Mais on y va de moins en moins car on a tout ce qu'il faut ici à Châtellerault.
Mon bâtiment ancien préféré ?
L'ancien théâtre.
Fière de ma ville ?
Ni fière ni pas fière.
Plutôt Soc ou plutôt Crac ?
Crac.
Piscine ou patinoire ?
Piscine.
École de cirque ou école d'arts plastiques ?
École de cirque.
Zone de l'Herse ou de l'Etang ?
Zone de l'Herse.
Argenson ou la Désirée ?
Désirée.
bio express
Domicile : quartier de La Fauvette, à Châtellerault.
Profession : commerçante.
Situation maritale : mariée, trois enfants.
Propos recueillis par Laurent Gaudens

vendredi 26 avril 2013

L'image qui résume le dernier conseil municipal de Loudun

" J'existe et je veux continuer à exister "

Licenciée après un arrêt maladie, Graziella vient de se voir couper l’électricité. Aujourd’hui, elle menace d’entamer une grève de la faim.

Elle ne se laisse pas aller. Graziella Van Der Eyken, 50 ans, est propre sur elle et maquillée comme il faut. Sans doute le réflexe de ses années de travail. « J'ai travaillé dans la même entreprise* pendant 28 ans, lance-t-elle. Et j'aimais mon boulot. »
Peut-être trop. Quand en juillet 2010 elle s'aperçoit que des objets disparaissent sur son lieu de travail, elle en parle à sa direction. Mais, dénoncée par des collègues, l'affaire se retourne contre elle : c'est au commissariat qu'elle doit s'expliquer.
Ne résistant pas à la pression, elle tombe en dépression en septembre et fait une tentative de suicide. Un long arrêt qui la conduit au licenciement en décembre 2011. « On m'a conseillé de ne pas entamer de poursuites », raconte-t-elle. Sans doute pour la protéger.
Seule et sans enfants, elle se retrouve désormais aux Assedic. Et ça ne passe pas. « En mars, j'ai touché 850 €. Une fois retiré mes crédits, il ne me restait plus que 100 €. » Du coup, elle rogne sur tout : sa mutuelle, ses assurances pour la maison ou la voiture et même ses médicaments. « J'ai demandé le RSA et la CMU, mais tant que je suis aux Assedics, ça n'est pas possible. Et je n'ai pas de parents pour me donner un coup de main. »
Alors, elle fait confiance à l'association Saint-Vincent-de-Paul pour manger et à des aides de ses frères et sœurs ou d'amis de temps en temps. « J'écris un courrier au Président, explique-t-elle, sans y mettre plus d'espoir que ça. J'existe et je veux continuer à exister. »
" Je me moque de partir les pieds devant "
Elle dit continuer de chercher du travail. Mais, à 50 ans, on est une senior « et en plus j'ai le statut de travailleur handicapé et ça fait peur ». « Je demande des rendez-vous partout, notamment à la mairie, mais rien ne bouge, ça n'émeut personne. On dirait que je suis atteinte de maladie grave. On me fuit comme la peste. On aide des personnes en-veux-tu-en-voilà qui ont toujours travaillé chez fout-rien, et moi, rien. »
Et, comme un malheur n'arrive rarement seul, l'électricité lui a été coupée la semaine dernière. « Ma santé se dégrade, je suis fatiguée, des fois, j'ai vraiment envie de baisser les bras. » Si rien ne bouge, elle avertit : elle entamera une grève de la faim. « Je me moque de partir les pieds devant. »
(1) Pour ne pas créer de problèmes à sa famille, elle a souhaité ne pas divulguer le nom de son ancien employeur.
Laurent Gaudens

mercredi 24 avril 2013

Drôle d'ambiance au conseil



Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. L'absence d'Eleftérios Bénas, hospitalisé depuis vendredi, a coupé l'herbe sous le pied de son opposition. Chacun avait en effet aiguisé ses armes en vue de cette séance, reportée une première fois.
Mais les textes – certains pas tous – ont dû rester au fond des cartables, attendant le retour d'un maire à qui chacun a souhaité un prompt rétablissement.
Le maire absent, il était en effet difficile de s'en prendre à sa première adjointe en conflit ouvert avec lui. Et le deuxième adjoint Jean-Claude Cheminade ne s'est guère pressé pour monter au front. S'il a bénéficié du pouvoir d'Eleftérios Bénas, ce n'est pas lui qui a d'ailleurs lu son message lors du vote de retrait de fonctions à la première adjointe mais Régis Richard, adjoint aux espaces verts. Un signe ? L'avenir le dira.
Mais même si l'absence de leur meilleur ennemi a pesé sur les débats, les opposants d'Eleftérios Bénas ont malgré tout lancé quelques piques. Notamment Philippe Fortin lorsqu'il s'est agi du lancement de consultation de l'assainissement de Niré-le-Dolent pour lequel il a regretté une « dépense imposée sans concertation ».
Une critique qu'il réitère un peu plus tard lors du vote d'une demande de subvention pour l'organisation des Nuits romanes. « Aucune commission ne s'est réunie pour en discuter, on ne sait pas si une compagnie a été retenue, on marche sur la tête. »
A plusieurs reprises, le directeur des services, Alain Greillet, est obligé d'apporter quelques informations que n'a pas la première adjointe écartée depuis longtemps des dossiers.
La plus grosse empoignade intervient sur le vote d'une subvention de 3.500 € en faveur du Judo-Club pour l'organisation de sa fête des 60 ans. La venue de la championne olympique, Lucie Decosse, pour 15.000 € fait notamment tiquer.
Mais là comme pour les autres points, la majorité est restée soudée même sans son maire. D'une petite voix mais sans personne pour porter sa parole. Déroutant.

C'est le débat de la fin


Élisabeth Marchand a présidé à sa propre destitution lundi soir. Élisabeth Marchand a présidé à sa propre destitution lundi soir.
Un maire absent, une première adjointe présidant à sa destitution, une séance ne pouvant être reportée : lundi soir, c’était scénario catastrophe à Loudun.
A Loudun, il y avait Urbain Grandier et ses possédés, Marie Besnard et ses poisons. Il y aura désormais son conseil municipal et ses déchirements. Une quasi-institution qui bientôt se visitera, à l'instar de la tour carrée.
Quelques spectateurs ne s'y étaient d'ailleurs pas trompés, lundi soir, en venant assister à un nouvel épisode de ce drame qui se joue depuis de longs mois : celui d'une majorité déchirée dont on ne sait si elle parviendra à atteindre la fin du mandat.
Un vote qu'elles jugent " offensant "
Annulée voilà quinze jours, la séance de lundi ne pouvait être reportée de nouveau. Sauf qu'entre-temps, le maire Elefthérios Bénas, victime d'un malaise cardiaque dans la nuit de jeudi à vendredi, a été hospitalisé.
C'est donc à sa première adjointe Élisabeth Marchand qu'il revenait de conduire l'ordre du jour. Avec un point 25 qui visait à lui retirer son mandat de premier adjoint ainsi qu'à André Kling, septième adjoint. « C'est un conseil singulier voire ubuesque », soulignait-elle en introduction.
En guise d'ouverture de ce point 25, Sylvie Anglicheau et Marie-Anne Chauveau, deux adjointes elles aussi visées par la destitution qui ont préféré démissionner au préalable, ont quitté alors la salle expliquant qu'elles étaient de « tout cœur » avec la première adjointe mais qu'elles ne pouvaient assister à ce « vote offensant » pour elle.
" Je suis une femme libre "
Avant de passer au vote – à bulletins secrets à la demande de la majorité – Élisabeth Marchand a tenu à mettre les choses au point. « Je suis une femme libre, je dis ce que je fais et je fais ce que je dis. Je n'appartiens à aucune mouvance d'opposition ni à aucun clan. » S'excusant « d'avoir contribué à l'élection de la liste " Loudun demain " la mal nommée », elle « ne démissionnera pas pour ne pas passer de la confusion au chaos » et continuera de « participer à la vie municipale » et « mettra tout en œuvre pour protéger les intérêts de la ville » en qualité de vice-présidente de la communauté de communes.
Après la lecture d'un message d'Eleftérios Bénas (par la voix de son adjoint Régis Richard) arguant que les élus en cause « ont pris des orientations politiques différentes », la sanction du vote est tombée. Par 15 voix contre 14, Élisabeth Marchand et André Kling ont été destitués. Une seule voix d'écart aux grandes conséquences. Mais jusqu'à quand ?
A voir sur nos sites la vidéo http://goo.gl/b3VkT et le compte rendu web avec les interventions intégrales lors du conseil http://goo.gl/e6MZ9.
Laurent Gaudens

mardi 23 avril 2013

Elisabeth Marchand n'est plus première adjointe

En l'absence du maire hospitalisé, Elisabeth Marchand a présidé à sa propre destitution hier soir à Loudun.

Il était un petit peu plus de 21h30 hier soir quand les conseillers municipaux de Loudun se sont penchés sur le point numéro 25 demandant un avis sur le "maintien ou non dans ses fonctions du 1er adjoint au maire".
Auparavant, les différents points avaient été évoqués sans grand débats et sans grandes passion, chacun expliquant qu'il réservait ses remarques lorsque le maire serait de retour. Elefthérios Bénas n'était en effet pas présent hier soir pour ce conseil municipal ayant été hospitalisé suite à un malaise cardiaque dans la nuit de jeudi à vendredi dernier.
En introduction de ce fameux point 25, Sylivie Lavaud-Anglicheau et Marie-Anne Chauveau, deux adjointes qui ont démissionné précédemment pour ne pas laisser le maire les démettre de leurs fonctions, ont expliqué, avant de quitter la salle, qu'elles ne pourraient assister à ce "vote offensant".
Puis c'est Elisabeth Marchand qui a pris la parole pour expliquer qu'elle continuerait à présider cette séance jusqu'au bout.

  


Pour l'opposition, Philippe Fortin a ensuite pris le relais.  





Enfin, Régis Richard, adjoint aux espaces verts, "fidèle" à Elefthérios Bénas, a lu un communiqué du maire.

  

Le vote s'est enfin déroulé à bulletins secrets à la demande expresse de la majorité municipale.  




Avec 15 voix contre 14 pour son maintient, Elisabeth Marchand a été destitué de son rôle d'adjoint. Il en a été de même quelques minutes plus tard pour André Kling, septième adjoint.

En conclusion, Pierre Lantier, conseiller municipal socialiste, a salué le travail d'Elisabeth Marchand.  






lundi 15 avril 2013

Bernard Peschet, la ville au bout du stylo-bille

A l'aide de petits carnets qu'il fabrique lui-même, Bernard Peschet croque ce qui l'entoure.

A l'aide de petits carnets qu'il fabrique lui-même, Bernard Peschet croque ce qui l'entoure.
Pendant une semaine, Bernard Peschet s’est baladé à Châtellerault avec son carnet et son stylo. Le résultat est à voir à l’École d’arts plastiques.
C'est une habitude qui lui vient du fond des âges. « J'ai toujours un carnet sur moi, explique Bernard Peschet, c'est une vieille habitude. Je dessine lors d'expositions, je me mets en face des œuvres, c'est ma façon à moi de les comprendre. »
Professeur à l'école des Beaux-Arts de Quimper, Bernard Peschet a compté parmi ses élèves – « un étudiant remarquable », souligne-t-il – Gildas Le Reste, directeur de l'École d'arts plastiques de Châtellerault. « Il connaissait mon travail et il m'a demandé d'avoir la même démarche à Châtellerault. »
Pendant une semaine, au mois de mars, Bernard Peschet est venu à la découverte de la ville. « J'étais déjà passé par Châtellerault mais pas de cette façon. Là, je suis parti à la découverte du patrimoine et je me suis aperçu que je n'avais fait que l'effleurer. »
De l'ancien théâtre à la Manufacture en passant par la rue Bourbon et d'autres lieux plus insolites, Bernard Peschet a promené son carnet au format cartes postales et son stylo-bille. « Chaque fois que je peux cultiver la légèreté, j'y vais. Mon objectif, c'est la simplicité. »
De ses pérégrinations, il a tiré treize « feuilles » qui ont été agrandies pour être présentées sur les murs de l'École d'arts plastiques. Dans une deuxième salle, Bernard Peschet expose d'autres dessins, de voyages plus lointains comme New York ou Londres ou plus locaux tels que Douarnenez.
Que ceux qui craignent les expositions parfois élitistes de l'École d'arts plastiques soient rassurés : celle-ci leur parlera forcément. Et, qui sait, la simplicité des moyens utilisés leur donnera peut-être des idées.
Exposition visible jusqu'au vendredi 7 juin à l'École d'arts plastiques. A voir également en vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr ou directement sur http://goo.gl/682

dimanche 14 avril 2013

La Manu, bijou architectural devient une oeuvre d'art

Pendant deux jours, les stagiaires ont planché sur la Manu.

Pendant deux jours, les stagiaires ont planché sur la Manu. - (dr)
Pendant deux jours, des artistes amateurs se sont penchés sur le site de la Manufacture. Leurs œuvres sont exposées au musée de l’Auto.
Dans une salle du premier étage du conservatoire, pas un bruit ne sort. A gauche comme à droite, des chants fusent. Mais, là, seules quelques voix chuchotent. Surtout celle de Jean-Pierre Potier, qui donne quelques indications. Autour de lui, une dizaine d'adultes aux âges variés, fusain à la main, penchés sur leur feuille de papier.
" C'est vraiment très inspirant d'être ici "
Ceux-là ont répondu à l'invitation de l'Ecole d'arts plastiques et du Pays d'art et d'histoire, associés au Musée de l'auto-moto-vélo et au conservatoire, qui organisaient pendant deux jours, vendredi et samedi, sur la thématique de la manufacture. « On a choisi de faire appel à Jean-Pierre Potier, car il a déjà travaillé sur le silo de la Coop agricole de la gare », explique Virginie Tostain, animatrice patrimoine de la communauté d'agglomération du Pays châtelleraudais.
Poitevin, Jean-Pierre Potier avoue avoir fait une découverte. « Je ne connaissais pas le lieu, je n'avais pas traversé la Vienne. Et c'est vraiment très inspirant d'être ici. » Après une visite du site, les stagiaires – huit le vendredi, treize le samedi – se sont réunis au conservatoire et ont laissé leur imagination transformer ce qu'ils voyaient sur les photos. « Les dessins peuvent être malhabiles, explique Jean-Pierre Potier. L'important, c'est ce qu'ils dégagent. » Pour cela, ils avaient à utiliser fusains et pierres noires. « Ce sont des techniques qui conviennent bien au patrimoine industriel, cela permet les contrastes, de révéler des formes et des volumes. »
Après une sélection, les dessins seront exposés dans le hall du musée de l'Auto-moto-vélo, jusqu'au 2 juin. Et la vraie star, ce sera bien la Manu.
A voir également en vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr ou directement via ce lien http://goo.gl/dkZsT ou en scannant le flashcode ci-dessous.
Laurent Gaudens
 

samedi 13 avril 2013

VIDEO. Châtellerault : du fumier sur le parking d'Auchan

La FDSEA et les Jeunes agriculteurs de la Vienne ont relayé dans le département le mot d'ordre national. A Châtellerault, dès 5h du matin, ils ont déversé du fumier sur le parking d'Auchan avant de mener d'autres actions à Poitiers et Montmorillon.

Ils ont planché sur la dictée

Les lauréats (au premier plan) ont reçu leurs prix jeudi soir à la bibliothèque du Château. Les lauréats (au premier plan) ont reçu leurs prix jeudi soir à la bibliothèque du Château.
Savez-vous écrire hexakosioihexekontahexaphobie ? Ce mot, qui désigne la peur du nombre 666, nombre associé à Satan, devait départager en cas d'égalité les participants à la dictée francophone organisée nationalement le 23 mars dernier. À Châtellerault, celle-ci s'est déroulée à l'IUT et a rassemblé 26 participants pendant que 17 candidats s'affrontaient lors d'un concours de slam en parallèle. Une dictée a aussi réuni des élèves de CM2 des écoles Lakanal et Maurice-Carême.
Marie-Hélène Martin, Élodée Crochard, Anick Depessemier et Jacky Courtois, tous deux ex aequo, ont fait le moins de fautes. Leur copie sera donc envoyée à Paris pour participer à la phase nationale dont le résultat sera connu le 10 mai.

vendredi 12 avril 2013

Les forains déchantent sous la pluie

Manèges déserts, allées vides : l'heure est à la déprime. Manèges déserts, allées vides : l'heure est à la déprime.
La pluie tombe et les manèges restent vides. La foire de Pâques a comme des airs de désolation depuis le début de la semaine.
Passé la mi-foire, les comptes n'y sont pas. Ce matin, à l'heure où les forains organisent leur traditionnel pot d'honneur – ce sera à 11 h 30 – l'humeur risque de ne pas être à la fête.
« Le temps n'est pas pour nous, constate François Fagniot, propriétaire d'un stand de tir à la carabine. Avec la crise en plus, ça devient dur. Et ça n'est pas prêt de s'arrêter. » Propriétaire de son emplacement « de père en fils », il constate que « ça devient de plus en plus dur de rentrer dans (ses) frais ».
De la pluie partout
Elisa, gérante d'un stand de jeux de pousse-pièces, est plus philosophe. « Ça n'est pas la même fréquentation que d'habitude mais par rapport au temps qu'on a, on ne peut pas vraiment se plaindre. » Mais elle reconnaît, qu'à l'inverse de nombre de ses collègues qui ne prennent même plus la peine d'ouvrir leurs attractions, elle, est à l'abri.
Chez les quelques commerçants de friandises, ça n'est guère la joie non plus. Joël Bougreau avoue une baisse de 50 % de son chiffre d'affaires. « Avant-hier (mardi), je n'ai pu ouvrir qu'1h30 à cause de la tempête », explique-t-il. Présent depuis 1961 sur la foire de Châtellerault, il n'y trouve guère son compte en ce moment surtout que « c'est l'une des villes les plus chères de mon parcours » en terme de droit d'emplacement.
L'air du temps l'aide à relativiser malgré tout. « Depuis octobre, c'est partout pareil. Dans le Lot-et-Garonne, en Gironde, à Brive, partout, on n'a eu que de la pluie. » Son seul espoir, qu'un rayon de soleil vienne se frotter à sa baraque. « On annonce un week-end meilleur. Et puis, c'est les vacances. On espère qu'on aura un peu plus de monde. » Sinon, pour lui comme pour d'autres, il faudra essayer de se refaire à la foire-exposition de Niort, dans deux semaines.
A voir également en vidéo sur lanouvellerepublique. fr et centre-presse. fr ou directement sur http://kwg.tv/rss/?98cb00e.
Laurent Gaudens
 

mercredi 10 avril 2013

Petite enfance, grandes émotions



Trois professeurs du conservatoire se sont unis pour créer ce spectacle.

Trois professeurs du conservatoire se sont unis pour créer ce spectacle.














Assis dans la pénombre, ils sont une bonne trentaine, salle de l'Anglarde. Et certains n'ont guère plus de 12 mois. Pour eux, c'est leur premier spectacle. Sur scène, Géraldine Jault danse, bientôt rejointe par Cécile Hubineau.
Toutes deux professeurs au conservatoire de Châtellerault, elles se sont associées pour créer un spectacle à destination du jeune public. « Ça fait longtemps qu'on avait envie de travailler ensemble, explique Cécile Hubineau.On avait décidé de proposer un spectacle pour le Festival Petite enfance. » Mais plutôt pour 2014, histoire de se laisser le temps.
L'avenir du festival, conditionné à celui de l'association Accord, étant plus qu'incertain, elles sont donc décidées à monter leur spectacle en cinq jours lors d'une résidence au conservatoire pendant les vacances de février. « On se connaît, on sait comment on travaille, les choses sont simples et ça permet d'avancer vite », poursuit Cécile Hubineau.
Avec un troisième larron en la personne de Gérald Villain qui joue en direct et gère des sons enregistrés en amont, le spectacle « Petites histoires et grands voyages » a donc vu le jour hier lors du Festival Petite enfance. Un mélange de danse, de chants, de musique et de fantastique qui a laissé les tout-petits les yeux écarquillés.
Créé spécialement pour le festival, le spectacle d'une durée de 20 minutes doit maintenant trouver un autre public. Les trois artistes espèrent en effet pouvoir le diffuser dans d'autres lieux.
A voir également en vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr ou directement sur http://goo.gl/3BEry.
L.G.

La crise continue, les enchères aussi



Une petite centaine d'acheteurs sont venus à la vente.
Une petite centaine d'acheteurs sont venus à la vente.












Des tréteaux à 30 €, une machine à scier à 350 €, une plieuse Jimmo à 10.000 €… Il y avait – sans doute – de bonnes affaires à réaliser, mardi après midi rue André-Boule, à l'occasion de la vente aux enchères réalisée par Christophe Sabourin, commissaire-priseur à Châtellerault.
Une vente qui a replongé certains dans le passé puisqu'elle se déroulait dans les anciens locaux de l'entreprise Gallus. Mais il ne s'agissait pas de procéder à la vente du matériel de cette entreprise spécialisée dans le matériel dentaire, disparue depuis plus de dix ans.
C'était cette fois celui d'une entreprise qui n'aura pas eu le temps de marquer les esprits chatelleraudais : Atelier Métal Spécial Design avait été créée en décembre 2011 à peine.
Et d'ailleurs, sa liquidation et la vente de son matériel, c'est un peu de la routine.« C'est une petite vente, il y en aura pour une heure, pas plus », commente ainsi Christophe Sabourin, davantage marqué par celle de Debuschère qui lui aura pris quatre jours. Avec la crise, le commissaire-priseur châtelleraudais est désormais un habitué de ces ventes. « Ce n'est pas nouveau depuis deux ans, commente-t-il. La conjoncture fait que les défaillances sont plus nombreuses. Mais il n'y en a pas plus en ce début d'année que l'année dernière. »
Une situation qui ne fait pas que des malheureux. Il y a là des entrepreneurs, « sans doute un ou deux revendeurs de machines », et d'autres, venues à l'occasion, comme cet agriculteur, installé à Azay-le-Ferron, dans l'Indre. Il vient d'acheter un poste à souder pour 800 €. Une bonne affaire ? « Ça, je le saurai quand je le brancherai »commente-t-il. « Mais j'ai déjà acheté un Manitou avec le même commissaire et il fonctionnait. » C'est aussi ça le charme des enchères…
Laurent Gaudens

mardi 9 avril 2013

Le cabaret du Carroy remettra ça

La réouverture des Trois-Baudets aura au moins fait un heureux. Le cabaret parisien qui a remplacé un sex-shop a inspiré à Thierry Chazelle une chanson qui lui a fait (un peu) percer quelques (rares) ondes radiophoniques. Avec sa compagne à la scène comme à la ville Lili Cros, il a en tout cas su séduire les spectateurs de la Maison pour tous vendredi soir. Le duo a en effet conclu la programmation des soirées cabaret du Carroy de belle manière avec une salle bien pleine. De quoi ravir les organisateurs de cette première saison qui ont vu leur rêve se réaliser. « On est au-delà de ce qu'on pouvait espérer », commentait ainsi Hervé Guedjali, directeur de la MPT et initiateur de ce mini-festival de cinq dates. Un succès qui les pousse donc à rééditer l'expérience. En mieux, puisque six soirées seront organisées lors de la prochaine saison avec trois consacrées à l'humour et une à la magie. À noter qu'une soirée de présentation sera proposée aux habitués des soirées le 13 septembre. Une mise en bouche avant d'attaquer cette deuxième saison.

mardi 2 avril 2013

Des livres numériques made in Poitou


"Poitiers sous la neige", c'est le premier livre pour iPad publié par iD's Works, maison d'édition 100% numérique de la Vienne.

Les rétifs à la marque à la pomme devront attendre: pour l'instant, iD's Works ne travaille que pour les iPad. « C'est juste parce que c'est plus stable que sur Androïd, explique Lionel Bernardin, mais on y passera, c'est sûr. »
Créée en fin d'année dernière, iD's Works est une maison d'édition 100% numérique. A l'origine, Lionel Bernardin, graphiste et réalisateur de vidéos, Alberto Bocos-Gil, photographe, Pierre-Emmanuel Brege, pour la partie juridique, et un développeur, « architecte-numérique » qui doit donner une expérience totalement nouvelle pour le lecteur. « Le but est de proposer des livres enrichis », explique Lionel Bernardin.
Un court-métrage en lien avec une BD
Et comme un exemple vaut mieux qu'un long discours, iD's Works a sorti son premier livre à la mi-février. Poitiers de neige, actuellement disponible gratuitement sur iTunes, la bibliothèque numérique d'Apple, présente une vision de la capitale régionale du Poitou-Charentes sous les flocons, par deux photographes, Stephie Schoon et Lee Onel.
Un premier produit d'appel qui doit permettre à la jeune maison d'ouvrir quelques portes et de lancer d'autres projets.
Le prochain est déjà sur les rails. Il s'agira d'un film, un court-métrage de 6-7 mn dont la bande originale est déjà disponible , et qui racontera l'histoire de skateurs. Le tournage a lieu actuellement à Poitiers avec trois skateurs poitevins, Thomas Bobin, Morgan Katomba et Théo Pacreau. Il sera disponible gratuitement et sera en lien avec une BD numérique créée par un dessinateur qui, elle, sera payante. Un projet de taille sur lequel compte fortement iD's Works pour la suite de son aventure.
(1) http://vimeo.com/59394540
(2) La maison d'édition est également prestataire de services pour tout travail d'enrichissement de supports. http://www.idsworks.com/
Laurent Gaudens

Le père Gourrier fait ses homélies sur la Toile


Marie-Michèle et Étienne Blugeon au côté du père Patrice Gourrier. Marie-Michèle et Étienne Blugeon au côté du père Patrice Gourrier.
Depuis quatre ans, le père Patrice Gourrier, prêtre de Saint-Porchaire à Poitiers, publie ses homélies sur Internet. Un autre moyen de diffuser sa foi.
Abonné aux Grandes Gueules sur RMC depuis 2005, le père Patrice Gourrier est un homme médiatique. Pourtant, ce n'est pas lui qui a eu l'idée de se mettre en avant sur Internet. « Le père Gourrier improvise ses homélies, raconte Marie-Michèle Blugeon, responsable de la communication de la paroisse Saint-Porchaire. Elles sont superbes mais il n'en reste rien dès qu'elles sont dites. Il n'y a plus aucune trace. » Une frustration qui provoque une réflexion. « J'ai eu l'idée de les filmer, reprend alors son époux Étienne Blugeon, trésorier adjoint de la paroisse. Mais je le faisais uniquement pour retranscrire l'homélie par écrit ensuite. » C'est là qu'est intervenu le troisième membre de la famille : le fils Damien, aujourd'hui âgé de 27 ans, et davantage versé dans les nouvelles technologies, a eu l'idée de mettre directement les vidéos sur Internet. La première a eu lieu le 15 août 2009. « On met toutes les homélies en ligne sur Dailymotion ainsi que la retranscription par écrit », explique le couple.
En quatre ans, la barre de la centaine de vidéos a été allégrement franchie avec des audiences qui vont d'une soixantaine à 2000. « C'est très variable, reconnaît Marie-Michèle. Ça dépend de la période, notamment l'été, on voit des pics car les gens ne sont pas là pour assister à la messe et les visionnent sur Internet. Et ça dépend du titre que le père aura donné à son homélie. »
Le père Patrice Gourrier a dû aussi s'adapter à ce nouveau média. « Ça met une pression, raconte-t-il, car les paroles s'envolent mais les écrits restent. Et puis j'ai vu mes tics. » « C'est vrai qu'il en avait », le coupe Marie-Michèle.
Une centaine de vidéos en quatre ans
« Je baissais la tête souvent, reprend le prêtre. Maintenant je le fais moins. Ça m'oblige à faire plus attention à l'oral qu'avant. Et sur le contenu aussi, car sur Internet tout peut aller très vite. » Même si, par mesure de prudence, les commentaires n'ont pas été autorisés.
Et comme on n'arrête pas le progrès, désormais les paroissiens peuvent visionner directement les homélies sur smartphones au moyen de flashcode. Les voix du Seigneur ne sont plus si impénétrables…
Vous pouvez voir les homélies du père Gourrier sur Dalymotion ou sur le site Internet : www.catho-poitiers-centre.fr
Laurent Gaudens