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samedi 30 novembre 2013

Faut-il refaire le boulevard Blossac ?

Vue aérienne des anciennes « promenades ». - Vue aérienne des anciennes « promenades ».
Vue aérienne des anciennes « promenades ».
Entièrement refait, le nouveau boulevard Blossac a été inauguré voilà dix ans. Critiqué dès le départ, les Châtelleraudais s’y sont habitués. Même si des problèmes demeurent.









C'était il y a dix ans, très exactement. Le dimanche 30 novembre 2003, Joël Tondusson, alors maire (NDLR : Frappé par le décès d'une proche, il n'a pu répondre à nos questions), dévoilait la plaque mettant un terme à plus de quatre ans de travaux sur le boulevard Blossac (1). Mais pas aux polémiques nées dès le départ du projet.
« On a perdu les promenades Blossac, estime ainsi Gilles Michaud, candidat dissident lors des élections municipales de 2008 et membre de la liste Guérin pour les prochaines élections. C'est beaucoup trop minéral. On n'a plus qu'un grand parking de surface. »
L'élu d'opposition au conseil municipal rappelle qu'il était favorable à la création d'un parking souterrain « à un niveau avec une entrée et une sortie » qui aurait permis, en surface, de redonner de l'espace aux piétons et créer des aires de jeux.
Même s'il rappelle qu'il n'était pas élu à l'époque de la gestation du projet (NDLR : L'adjoint à l'urbanisme de l'époque était Claude Pasquay, que nous n'avons pas réussi à joindre), Michel Guérin – adjoint à l'urbanisme de 2001 à 2008 – défend « une incontestable réussite » concernant une réfection qui visait à concilier le stationnement en semaine avec le marché du jeudi.
Le leader de la liste de gauche aux prochaines municipales conteste l'idée de son colistier. « La possibilité d'un parking souterrain a été étudiée à l'époque mais n'oublions pas que le cours d'eau du Tabary passe dessous : il aurait fallu barder le parking, ce qui n'aurait pas été finançable. »
 Des annonces en janvier de Michel Guérin
L'ex-premier adjoint de Joël Tondusson reconnaît néanmoins devoir faire des améliorations à destination des « transports doux » et que des annonces seront faites courant janvier.
Même s'il était un opposant de Joël Tondusson, Jean-Pierre Abelin, l'actuel maire, salue la « modernisation du centre-ville » mais rappelle qu'une des explications du désengorgement du centre-ville vient de la réalisation de la rocade. « Il faut se souvenir qu'avant, lors des grands départs de vacances, il y avait de gros bouchons avec des attentes parfois de trois heures. » Jean-Pierre Abelin rappelle que son père, alors maire, avait déjà un projet dans ses cartons avec une voie centrale et des larges trottoirs façon Champs-Elysées.
" Ce ne sera pas un chantier prioritaire "
Mais pour l'édile châtelleraudais, plus que le parking ou la piétonnisation du boulevard, c'est la gare routière, au nord du plan, qui pose problème. « Il faudrait trouver une solution de rechange, estime-t-il, mais c'est difficile car il faut que les collégiens puissent y avoir accès facilement. Ce sera l'un des problèmes que la prochaine municipalité aura à traiter. »
Dix ans après, le boulevard a aussi vieilli. Si les tulipiers ont vite disparu, les pins, eux, ont réussi à faire (en partie) oublier les marronniers. « Il y aura besoin de le moderniser, prévient Jean-Pierre Abelin. On va devoir refaire le dallage, qui a souffert, de même que l'ensemble des candélabres. » Une réfection a minima pour le boulevard Blossac ? Même Gilles Michaud en convient : « Ce ne sera pas un chantier prioritaire. La priorité, ce sera le vieux Châtellerault, entre la Vienne et Blossac. » Et là, tous seront sans doute d'accord.
(1) La réfection s'est déroulée en deux tranches : l'esplanade François-Mitterrand en 1999 et le boulevard sud en 2003

vendredi 29 novembre 2013

Un hôpital long de 50 km


La création d'un Ehpad, dont les travaux ont déjà commencé à Châtellerault, figure parmi les projets du groupe hospitalier Nord-Vienne. - La création d'un Ehpad, dont les travaux ont déjà commencé à Châtellerault, figure parmi les projets du groupe hospitalier Nord-Vienne. 
La création d'un Ehpad, dont les travaux ont déjà commencé à Châtellerault, figure parmi les projets du groupe hospitalier Nord-Vienne.
Le 1 er  janvier naîtra le groupe hospitalier Nord-Vienne qui réunit les sites de Châtellerault et Loudun. L’objectif est d’améliorer l’offre de soins.
Tous réunis autour d'une même table : représentants du personnel, élus, direction. L'image était, aux dires de tous, difficilement imaginable ne serait-ce que trois ans en arrière. « Ça n'a pas toujours été facile », résumait adroitement Jean-Claude Coquema, directeur des hôpitaux de Châtellerault et de Loudun.
A cela, une histoire récente assez chaotique, avec le projet mené en 2006 de rapprochement de l'hôpital Camille-Guérin avec le CHU. Puis la situation tendue connue par l'hôpital Renaudot. « Je regrette les conditions difficiles que l'hôpital de Loudun a connues en 2009, a ainsi rappelé Elefthérios Bénas, maire de Loudun. La fermeture de la maternité puis de la chirurgie a lourdement impacté le site. Aujourd'hui, la page est heureusement tournée. »
" Une perspective d'espoir " pour Loudun
Chacun préférait ainsi rappeler que l'idée d'un rapprochement dans le Nord-Vienne ne datait pas d'hier : elle avait même été initiée en 1994 par Édith Cresson et René Monory. « C'est l'aboutissement de trois ans de démarche, rappelle Jean-Claude Coquema. Il s'agit avant tout d'une démarche gagnant-gagnant qui doit permettre de conforter l'offre de soin. »
Un rapprochement effectif déjà depuis deux ans qui a conduit à modifier certaines habitudes : une direction commune, des services mutualisés, des consultations et des intervenants sur les deux sites. « Aujourd'hui, un patient peut consulter à Loudun, être opéré à Châtellerault et revenir pour y être suivi à Loudun », se réjouit ainsi Jean-Claude Coquema.
Même écho du côté du personnel. « Ça permet d'asseoir le centre hospitalier sur le Nord-Vienne, commente ainsi Dominique Gougeon, représentant CGT Châtellerault. Il était préférable de conserver deux pôles plutôt que de voir l'histoire de 2006 revenir. » « Au début, on se disait que ce serait un moindre mal d'être avec Châtellerault, rappelle pour sa part Olivier Goyer, de la CFDT Loudun. Aujourd'hui, c'est une vraie perspective d'espoir pour le Loudunais. »
Un Ehpad à Camille-Guérin
Le rapprochement aura une traduction concrète très prochainement : d'ici quelques semaines, un scanner sera inauguré à Loudun. C'est aussi, dès maintenant pour une réalisation finale dans deux ans, la réalisation d'un Ehpad sur le site de Camille-Guérin.
Ce sera dans les prochaines années, le renforcement du plateau technique châtelleraudais avec la réfection des urgences et l'extension du bloc opératoire ; l'installation d'un service de dialyse toujours à Châtellerault ; pour Loudun, ce sera la rénovation de l'hôpital dont les bâtiments ont de 20 à 40 ans d'âge.
Ce sera à l'aune de ces réalisations qu'on verra si le rapprochement du Nord-Vienne peut devenir un modèle à suivre.
Laurent Gaudens

L'économie sociale se montre solidaire

Un défilé avec les intervenants de toutes les structures s'est déroulé salle Camille-Pagé mercredi. - Un défilé avec les intervenants de toutes les structures s'est déroulé salle Camille-Pagé mercredi. 
Un défilé avec les intervenants de toutes les structures s'est déroulé salle Camille-Pagé mercredi.
L'économie sociale et solidaire, ce ne sont pas une suite de gros mots. Ça existe et plutôt pas mal à Châtellerault. « Le problème, c'est que nous ne sommes pas toujours connus et reconnus », explique Guenaëlle Manon, directrice d'Audacie.
Pour remédier à cette méconnaissance, six structures d'insertion économique se sont donc affichées en commun, mercredi après-midi, salle Camille-Pagé à Châtellerault : le chantier d'insertion des Minimes, Action emploi, Audacie, Relais, Bio solidaire, Action Ozon.
550 bénéficiaires et 150 sorties positives
Chacun présentait ses différentes activités au travers de stands : entretien de bâtiments, d'espaces verts, aide aux personnes, recyclage textile, culture et vente de légumes bio…
« Les structures font partie du paysage économique au même titre que d'autres, explique Anne-Florence Bourat, vice-présidente de la communauté d'agglomération du Pays châtelleraudais, en charge de l'emploi et de l'insertion. L'économie sociale et solidaire ne doit pas être en opposition avec l'économie traditionnelle. »
Et, en effet, elle pèse : avec une cinquantaine de salariés permanents, elle a permis de toucher 550 personnes en 2012 avec 150 sorties positives, vers l'emploi ou des formations.
L.G.

jeudi 28 novembre 2013

7. La (belle) vie d'Adèle

« Au début, j'étais un peu perdue. » - « Au début, j'étais un peu perdue. »
« Au début, j'étais un peu perdue. »
Originaire d’Alsace, Adèle Saint-Martin découvre Châtellerault, le lycée et l’école de cirque. Et ne s’ennuie jamais.
Elle est d'un petit village, à côté de Strasbourg. « Je ne m'étais jamais éloignée de chez moi plus d'une semaine », avoue Adèle Saint-Martin. Alors, partir pendant deux mois, loin de chez elle, « c'est dur », reconnaît-elle. Mais pas de regrets pour autant. « Ici, c'est une deuxième famille, dès que quelqu'un est triste, tout le monde est derrière. Et puis, entre les cours, le cirque et les devoirs, on ne s'ennuie jamais, on n'a pas le temps de penser à la famille. »
Trop contente d'avoir réussi à intégrer l'école de cirque de Châtellerault. « Quand j'ai reçu la réponse de l'école, j'étais super-contente, même si j'étais aussi reçue à Châlons. » Elle était en effet convaincue de ne pas y parvenir. « On était 54. Je voyais les autres faire des trucs impressionnants. Je me disais que c'était mort et que je m'étais quand même bien amusée. » Surtout que les sélections au mois de mai lui avaient bien plu. « C'était stressant mais super-chouette, entre nous, il n'y avait pas de compétition, on se parlait, on rigolait ensemble, on a pu parler aux autres promos, aux profs, très sympas. »
 " On se dit que c'est la bonne école "
Depuis septembre, elle découvre sa nouvelle vie. « Au début, j'étais un peu stressée. J'habite un petit village, là c'est une ville, j'étais un peu perdue. » Avec le lycée, l'école et l'internat, c'est parfois un peu difficile. « Tout cumulé, c'est dur, mais c'est franchement super-bien, je n'arrêterai jamais. » Elle a, en plus, la chance d'être avec une autre élève, Mélanie que nous avons présentée il y a quinze jours, en famille d'accueil le week-end.
Elle a aussi l'avantage d'avoir amené de son Alsace natale, une de ses copines, Fanny, qu'elle connaissait de son école de cirque qu'elle avait intégrée alors qu'elle était en quatrième. « Ça aide un peu de connaître quelqu'un. » Car le début, à l'école, était éprouvant, uniquement centré sur la préparation physique. « Au départ, c'est dur, puis on prend le rythme. C'est surtout quand on voit les autres promotions, quand on voit comment ils sont doués, qu'on se dit que c'est la bonne école. »
 Vous connaissez désormais les sept élèves que nous suivrons durant ces trois années. Continuez à surveiller votre quotidien, nous évoquerons leur parcours tout au long de l'année.
en savoir plus
Un blog pour les retrouver
Pour ne rien manquer de cette rubrique à suivre pendant trois ans (lire ci-contre), le site internet de La Nouvelle République accueille un blog « Carnet de piste » qui reprendra les articles parus mais sera ouvert à des contributions particulières des élèves. Vous pouvez également retrouver carnet de piste sur Facebook.
www.nrblog.fr/ carnet-de-piste/
à suivre
Une histoire de trois ans
Une nouvelle promotion vient de faire son entrée à l'école de cirque de Châtellerault, la « promo 16 » ou « P16 » – ils sortiront bac en poche en 2016 – pour les très intimes. Dix-huit élèves qui rêvent de cirque, parfois depuis l'enfance, et qui ont réussi les sélections au mois de mai au milieu d'une soixantaine de postulants.
C'est le parcours de cette promotion que nous vous proposons de suivre jusqu'au bac dans trois ans. Parmi eux, sept élèves, volontaires, témoigneront de leurs attentes, de leurs apprentissages, découvertes, surprises et parfois de leurs doutes.
Depuis plusieurs semaines, nous vous les présentons. Après Malou Guerraz, Nicolas Allard, Lucie Pairault, Lilian Dufour, Mélanie Pasquier et Victor Rochais, voici la dernière Adèle Saint-Martin.
Laurent Gaudens

lundi 25 novembre 2013

Comme un air de printemps


L'orchestre Poitou-Charentes a conclu en beauté le festival jeudi soir au Nouveau Théâtre. - L'orchestre Poitou-Charentes a conclu en beauté le festival jeudi soir au Nouveau Théâtre. 
L'orchestre Poitou-Charentes a conclu en beauté le festival jeudi soir au Nouveau Théâtre.
Après deux ans difficiles, le festival de musique classique Automne musical a renoué avec son public. Il y aura donc bien une nouvelle édition l’an prochain.
Quel est le point commun avec une équation mathématique et un festival de musique classique ? Ben, aucun. Car si la première vous offrira à chaque fois le même résultat, le deuxième réserve en effet quelques surprises.
C'est ainsi qu'en ayant vu le nombre de spectateurs quasiment doubler par rapport à la dernière édition, Olivier Lusinchi, directeur du festival, se gratte toujours la tête. « Si j'avais la recette, ce serait facile », sourit-il en énumérant certaines explications : une meilleure communication, les effets de la crise qui s'estomperaient, et surtout une programmation qui a plu. « J'ai eu beaucoup de retours positifs », se réjouit-il.
Le pianiste Guillaume Masson et l'orchestre Poitou-Charentes, dirigé par Jean-François Heisser, associé à la soprano Mireille Delunsch ont (naturellement) séduit. Mais les programmations plus exigeantes comme Nuovo Trio Fauré et surtout le trio Minvielle-Di Donato-Maurice ont aussi connu un beau succès.
Le festival aura par la même occasion répondu à ses missions : « Éveiller la curiosité et les consciences », explique Olivier Lusinchi. « Le but, c'est de proposer, pas de dire ce qui est bien ou pas. » Le directeur musical se réjouit également du travail réalisé avec les maisons de quartier et les maisonnées, de même que de l'investissement de ses collègues du conservatoire, Cécile Hubineau et Gérald Villain. « Il faut préparer la relève. Je ne serai pas éternel en tant que programmateur », rigole-t-il.
Un festival de " quatre à cinq dates "
Il sera malgré tout aux commandes de la prochaine édition qui comprendra « quatre à cinq dates » pour lesquelles il a déjà quelques pistes : un concert de double piano au Nouveau Théâtre, et le Quatuor Élysée qui pourrait reprendre, sur plusieurs années, les quatuors de Beethoven. Une belle expérience à vivre au Théâtre Blossac où le festival trouvera son écrin naturel. Comme un aboutissement.
A voir en vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr ou directement sur http://goo.gl/LuWHQL
Laurent Gaudens
 

Les troublants traits de Tatah

Des silhouettes se répètent et se répondent… - Des silhouettes se répètent et se répondent…
Des silhouettes se répètent et se répondent…
L'auteur n'était pas là vendredi soir à l'école d'arts plastiques pour le vernissage de l'exposition qui lui est consacrée. Et pour cause : Djamel Tatah est actuellement à Alger à l'occasion d'une rétrospective que lui consacre le musée d'art moderne. Il partira ensuite exposer ses œuvres à Saint-Paul-de-Vence puis s'envolera vers la villa Médicis à Rome.
Pas sûr donc que l'artiste d'origine algérienne né dans la Loire en 1959 aura le temps de passer l'école de la rue de la Taupanne. En revanche, ce qui est plus certain c'est qu'elle a la chance d'accueillir jusqu'au mois de janvier un des artistes importants de la scène contemporaine.
Gravures sur bois et dessins
Il présente à Châtellerault une série de portraits, gravures sur bois ou dessins, certains se déclinant par série. « Ce sont des attitudes, des positionnements qui questionnent et qui laissent transparaître des inquiétudes », analyse Gildas Le Reste, directeur de l'école d'arts plastiques.
A noter que, en parallèle, le centre social d'Ozon accueille trois œuvres de Djamel Tatah, achetées par l'école qui rejoindront à terme son fonds.
Exposition jusqu'au 10 janvier du lundi au vendredi, de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h, école d'arts plastiques, 12, rue de la Taupanne. Visite commentée sur rendez-vous au 05.49.93.03.12.
L.G.

Les rockeurs dans leurs pantoufles


Le groupe Auni Sana a dû se contenter d'un maigre public. - Le groupe Auni Sana a dû se contenter d'un maigre public. 
Le groupe Auni Sana a dû se contenter d'un maigre public.
Mais ils étaient où les rockeurs samedi soir ? Devant le rugby à la télé ? Les organisateurs du festival Châteauneuf n'rock se posaient bien des questions à l'heure où Royale with cheese, premier groupe à l'affiche de la soirée, montait sur la scène de la Maison pour tous.
Pourtant, l'Association des artistes amateurs de musique et de spectacle (Adaams) et la MPT pensaient avoir bien fait les choses. Après une première timide et une deuxième bien meilleure, elles avaient concocté un programme solide avec, outre le premier cité, les locaux d'Auni Sana, les Rochelais The Kazemi et les Poitevins Argyle. Las, à part quelques téméraires, les rockeurs avaient sans doute préféré les pantoufles aux santiags. Dans une ville qui ne compte pourtant pas pléthore de dates dans le genre, il ne faudrait pourtant pas que de telles initiatives disparaissent. Le rock and roll n'est peut-être pas mort, mais il a du souci à se faire.
A voir en vidéo sur lanouvellerepublique. fr et centre-presse. fr ou directement sur http://goo.gl/HVYOte
L.G.

dimanche 24 novembre 2013

De retour des Philippines : " Juste une goutte d'eau "

L'hôpital de Guiuan, ravagé par le typhon, dont les pompiers ont bâché la toiture. - L'hôpital de Guiuan, ravagé par le typhon, dont les pompiers ont bâché la toiture. - (Photo Laurent Gaudens)
L'hôpital de Guiuan, ravagé par le typhon, dont les pompiers ont bâché la toiture. - (Photo Laurent Gaudens)
Le commandant Thierry Schlieselhuber est parti aux Philippines en tant que pompier bénévole. Revenu dans la Vienne hier, il raconte.
C'est un tremblement de terre qui l'a convaincu de ne pas rester les bras croisés. Celui d'Haïti en 2010. Basé à Chasseneuil, l'ancien chef de centre de pompiers de Châtellerault, le commandant Thierry Schlieselhuber décide alors de contacter l'organisation non-gouvernementale « Pompiers de l'urgence internationale ».
Il lui aura donc fallu trois ans pour connaître sa première mission. Dimanche 10 novembre, deux jours après que le typhon Haiyan a ravagé les Philippines, Thierry Schlieselhuber débarque aux Philippines avec 16 autres de ses collègues.
" On a compté 36 morts entre deux bâtiments "
Direction Tacloban, l'endroit que toutes les télévisions ont montré, où les morts ont été les plus nombreux. « On a compté : entre deux bâtiments, il y avait 36 morts. » Les besoins sont énormes, mais la sécurité n'est pas assurée. « Il n'y avait pas de police, ni d'armée. Il y a beaucoup de dangers. »
Deux jours après leur arrivée, les pompiers français ont donc été transférés plus au Sud vers la presqu'ile de Guiuan. « L'endroit a été très touché mais il y avait moins de morts car il n'y a pas eu de tsunami à cet endroit. »
En revanche, les blessés sont nombreux. « Beaucoup de coupures, à la tête ou aux pieds. C'est à cause des toitures en tôles ondulées. » Seuls sur le terrain, ils parent au plus pressé avant l'arrivée de Médecins sans frontières.
Avant de prendre en charge diverses missions : le bâchage de la toiture de l'hôpital, l'évaluation des bâtiments réparables, la recherche de ressortissants français à la demande du Quai d'Orsay, la mise en place d'une station d'eau potable… « C'est le problème, il n'y a pas d'eau, pas de nourriture. Heureusement, c'est une population de pêcheurs assez autonome. On a réussi à gagner leur confiance et à bien travailler. »
Relayés par une nouvelle équipe mercredi dernier, les pompiers missionnés sont repartis jeudi. Thierry Schlieselhuber n'a retrouvé son domicile châtelleraudais qu'hier après-midi avec un double sentiment. « Le sentiment du devoir accompli mais en même temps ce n'est qu'une goutte d'eau. Plus rien n'est en place là-bas. Il y a un gros challenge sur l'hygiène. S'il n'y a pas d'eau, les maladies vont s'installer d'autant plus qu'il y a un gros problème de déchets qui s'entassent. »
Parti bénévolement sur ses vacances, Thierry Schlieselhuber va retrouver ses collègues dès demain. Avec une autre vision de la vie. « Ça remet à niveau les valeurs. Quand on voit des gens prêts à se battre pour une bouteille d'eau, on se dit que tout le reste est futile. »
Laurent Gaudens

Vingt ans après, ils ont fait leur révolution


Patrick Rivière et Paule Redon, deux des fondateurs du club Châtellerault objectif photo. - Patrick Rivière et Paule Redon, deux des fondateurs du club Châtellerault objectif photo. 
Patrick Rivière et Paule Redon, deux des fondateurs du club Châtellerault objectif photo.
Né en 1993, Châtellerault objectif photo a traversé les bouleversements du numérique. Non sans mal.
Dans la salle de la Grange, à Targé, où Châtellerault objectif photo présente chaque année son exposition annuelle, Patrick Rivière accroche les derniers cadres. « Le papier, on y reste attaché, explique le président du club. On n'a pas le même ressenti, si on voit des photos sur écran. »
Une dernière résistance à la révolution du numérique ? Peut-être. Car Patrick Rivière a quand même un poil de nostalgie quand il évoque les années de création du club en 1993 avec Paule Redon et Jean-Louis Lechat. L'époque où il fallait calculer finement le nombre de pellicules à emporter lors des sorties qu'ils organisaient ensemble ; où l'on devait amener ses pellicules chez un professionnel et récupérer les tirages parfois plus d'une semaine après ; ou, pour les passionnés, on s'enfermait dans le noir pour y tirer ses propres photos.
Et puis, est arrivé le numérique. « Le passage a été dur, se souvient Patrick Rivière. Je me rappelle qu'on avait invité Didier Coupeau qui était un pionnier du numérique. Il nous avait fait faire un test pour reconnaître des photos argentiques et des photos numériques. On s'était tous plantés. »
Et puis la vingtaine de membre du club a franchi le pas, petit à petit, acquérant les uns des bridges, les autres des reflex. Patrick Rivière reconnaît avoir été un des derniers résistants. « Un jour, je suis parti avec deux boîtiers, l'un numérique, l'autre argentique. J'ai fait les mêmes photos. Quand elles ont été tirées, j'ai choisi les meilleures à l'aveugle : c'était toutes des numériques. »
Le problème du stockage
Aujourd'hui, personne ne se reverrait reprendre son argentique. « Sur le prix, y pas photo », résume Patrick Rivière. La plupart mettent d'ailleurs leurs photos en ligne sur des sites propres ou sur Facebook, entraînant de nouveaux dangers. « Je leur dis d'aller voir et surveiller qu'elles ne sont pas reprises illégalement. »
Reste le problème du stockage et du devenir de tous ces fichiers. « La conservation était aussi un problème avec l'argentique », nuance-t-il. Mais c'est aussi peut-être pour ça qu'il préfère toujours accrocher des tirages papier lors des expos. On ne sait jamais…
De 10 h à 19 h, salle de la Grange, à Targé, exposition de Châtellerault Objectif photo – 20 ans du club. Entrée libre.
Laurent Gaudens

samedi 23 novembre 2013

Petites rencontres entre rêveurs d'entreprise


Etudiants et candidats avaient 20 mn pour faire connaissance. - Etudiants et candidats avaient 20 mn pour faire connaissance. 
Etudiants et candidats avaient 20 mn pour faire connaissance.
Certains veulent créer des entreprises sans avoir d’idées. Des étudiants leur en ont donné hier au cours d’un premier speed meeting.
A l'heure où il est surtout question de plans sociaux et de chômage, certains ont une grosse envie de créer leur emploi. Selon certains sondages, 30 % des Français souhaiteraient fonder leur propre entreprise. Mais aussi bizarre qu'il puisse paraître, 80 % de ceux-ci n'auraient pas d'idée pour le faire.
" On a une âme d'entrepreneurs dans la famille "
C'est en se penchant sur cette idée que le Regroupement d'acteurs pour le développement économique châtelleraudais (RADEC) avec plusieurs partenaires (1) a décidé de lancer un speed-meeting de la création d'entreprise, une première en France.
L'objectif est simple : pendant une vingtaine de minutes, les candidats à la création d'entreprise rencontrent des étudiants de France Business School (ex ESCEM), qui ont ressorti des cartons des business plans créés par d'autres étudiants.
C'était le cas de Rétro Tours : initié voilà cinq ans, le projet a été réactualisé pour être proposé à de futurs développeurs. L'idée et de lancer un service de location de voitures rétro, genre 2CV, à destination des touristes qui visitent la région tourangelle. « Le but est de mettre en place des partenariats avec ces chambres d'hôtes par exemple » explique l'étudiant chargé de défendre le projet. Quatre candidats se sont dits intéressés par le dossier qui, s'ils le poursuivent, seront départagés par un jury.
Ce sera peut-être le sort d'Aude. Originaire de Beaumont, à la recherche d'un emploi, elle est venue tenter sa chance hier salle de l'Angelarde. « On a une âme d'entrepreneurs dans la famille, j'ai sans doute été contaminée. » Ce qui l'intéresse, c'est de travailler en direction des seniors et elle a trouvé deux projets susceptibles de la motiver : un service de prestation à destination des seniors et un projet de gestion de compétences également pour les seniors.
Trouvera-t-elle son bonheur ? C'est tout le mal que lui souhaite David Cottereau, président du Radec. « C'est tout l'intérêt de l'opération d'arriver à opérer un mariage entre les deux », se réjouit-il. En retour, le Radec espère voir quelques-uns de ces projets naître sur la pépinière Monory. Un juste retour des choses.
(1) Parmi eux, la Communauté d'agglomération du Pays châtelleraudais, la région Poitou-Charentes, le conseil général de la Vienne, la communauté d'agglomération de Grand-Poitiers.

Laurent Gaudens

vendredi 22 novembre 2013

Ils ont joué un lied de Wagner aux percussions

Atelier percussion pour les lycéens de Branly. - Atelier percussion pour les lycéens de Branly. 
Atelier percussion pour les lycéens de Branly.
Expérience originale hier au Nouveau Théâtre : des lycéens ont suivi un atelier de musique avant d’assister à la générale de l’orchestre Poitou-Charentes.
Ça ressemble presque à un pari fait entre deux potes après quatre-cinq tournées au bar du coin : faire jouer au tambourin un lied en allemand de Wagner par une classe de lycéens. Comme ça, sur le papier, on se dit que c'est quand même mal barré.
Et pourtant, c'est le genre de défi qui ne déplaît pas à l'orchestre Poitou-Charentes. Invité hier soir pour clore le festival Automne musical, l'orchestre organisait ainsi un atelier à destination des lycéens dans le cadre de l'opération « Orchestres en fête ».
Par petits groupes, deux classes de seconde du lycée Branly étaient ainsi invitées à traduire en musique quelques strophes d'un lied de Wagner donné le soir même par l'orchestre et la soprano Mireille Delunsch. Au moyen de diverses percussions, chacun imaginait ce que pouvaient représenter les quelques phrases en allemand qu'ils avaient sous les yeux.
« C'est une façon de les sensibiliser à la musique », explique Anne-Marie Esnault, responsable des actions culturelles de l'Orchestre Poitou-Charentes. Une mise en pratique vaut en effet mieux qu'une longue explication pour les élèves qui assistaient ensuite à la répétition générale de l'orchestre. « Ça va leur permettre d'entre la musique d'une autre manière que s'ils n'avaient rien préparé, poursuit Anne-Marie Esnault. Ils créent leur musique et les notions arrivent immédiatement même sans qu'ils le veuillent : ralentir le tempo, diminuer l'intensité… Ils développent aussitôt des notions musicales. »
" Chacun a participé activement "
Guidés par les professeurs, les ateliers bénéficiaient également du renfort de Christine Tessier, altiste de l'orchestre. L'OPC forme en effet ses musiciens pour faire partager leur savoir. Et, visiblement, la formule a plutôt bien marché hier après-midi. « Au départ, ça rigolait un peu, commente Anne-Maire Esnault. Et puis chacun s'est pris au jeu et a participé activement. » Une approche originale de la musique classique qui, hier, était tout sauf morte !
A voir en vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr
Laurent Gaudens

Barcella, version intime


Barcella, une découverte de la saison des 3T. - Barcella, une découverte de la saison des 3T. 
Barcella, une découverte de la saison des 3T.
On ne va pas se le cacher : avec sa gestuelle très étudiée, son phrasé plutôt maniéré et sa façon de tenir le micro entre deux doigts bien haut devant la bouche façon « djeuns », Barcella a, de prime abord, un petit côté agaçant.
Sans doute une question de génération : à 32 ans, le Rémois a éclos dans une époque où le rap connaissait l'avènement. Lui-même a d'ailleurs débuté par des ateliers d'écriture, et de slam notamment.
De cet apprentissage, il a gardé un goût de la belle écriture et une diction de mitraillette. Du rap, il a conservé le sens du rythme et de leur pouvoir de percussion. Allié à son goût de la chanson française, cela donne un savant mélange qu'il a distillé mercredi soir devant un Nouveau Théâtre à demi-plein, dans le cadre de la programmation des 3T.
Ceux qui avaient fait le déplacement n'ont visiblement pas regretté d'avoir dû affronter la pluie d'autant qu'ils ont, du même coup, pu également avoir un aperçu de l'Askehoug, invité en première partie par Barcella.
A voir en vidéo sur lanouvellerepublique.fr et centre-presse.fr.
L.G.

jeudi 21 novembre 2013

6. Victor ou la magie du cirque

Victor Rochais : « Je me sens dans mon élément ici. » - Victor Rochais : « Je me sens dans mon élément ici. »
Victor Rochais : « Je me sens dans mon élément ici. »
Victor Rochais voulait être magicien. Et puis, il a découvert le cirque. Il fera donc des tours en l’air.
Artistes de cirque ou magicien, dans l'imaginaire collectif, c'est un peu la même chose. C'est sûrement en faisant ce genre de raccourci que le père de Victor lui a indiqué l'école de cirque d'Angers où ils habitent. « Je faisais du judo depuis l'âge de 3 ans par tradition familiale, ce n'était pas vraiment mon choix. A 7 ans, j'ai dit que je voulais faire de la magie. » Au plus près dans le rang des souhaits, ce sera donc le cirque où le petit Victor vit une vraie révélation. « Quand j'étais au CM2, j'ai dit que je voulais être circassien de métier. »
Lubie d'enfant ? Victor, qui avait déjà pointé Châtellerault sur la carte, devra patienter tout le temps du collège pour réaliser sa passion.
 " Quand j'étais au CM2, j'ai dit que je voulais être circassien de métier. "
Autant dire qu'il n'était pas prêt d'oublier la date des sélections au mois de mai dernier. « J'ai beaucoup aimé l'entretien, c'était un bon moment de partage. Par contre, je pensais ne pas avoir réussi les épreuves. Je n'avais pas beaucoup dormi la veille à cause du stress et la fatigue faisait que je n'enchaînais pas les bons mouvements. »
Son acceptation à Châtellerault sera donc « une bonne surprise » et son adaptation plutôt facile entre lycée, internat et cirque. « C'était un peu compliqué au départ entre les trois lieux. Mais on s'y habitue très vite, ça devient une deuxième famille. Au début, j'étais quand même très fatigué : quand je rentrai chez moi le week-end, je faisais d'énormes siestes. » Il faut dire que les premières semaines à l'école sont consacrées au travail physique uniquement. « C'est dur au début mais au bout d'un moment, on s'y adapte, on essaye de se surpasser et au final on y arrive. » Depuis le retour des vacances, les cours sont passés à l'aérien, ce qui lui convient très bien. « Depuis le CE2, je me suis tourné vers l'aérien. Je sais que c'est ce que je veux faire même si je ne sais pas encore quoi exactement. »
Et Châtellerault ? « Je savais que c'était plus petit qu'Angers. Mais, bizarrement, je me sens davantage chez moi à Châtellerault qu'à Angers. C'est plus détendu. » Peut-être est-ce aussi dû à son adaptation à l'école. « Je me sens dans mon élément ici. Tout se passe bien, je ne me suis pas trompé en venant. »
Et tant pis pour la magie. Il n'en fera pas non plus à Châtellerault. « Je n'en fais que pour mes proches, je regarde sur internet, je fais quelques tours, mais pas plus que ça. » Et puis le cirque, ça reste quand même un peu magique…
 Jeudi prochain, « La (belle) vie d'Adèle ».
en savoir plus
Un blog pour les retrouver
Pour ne rien manquer de cette rubrique à suivre pendant trois ans (lire ci-contre), le site internet de La Nouvelle République accueille un blog « Carnet de piste » qui reprendra les articles parus mais sera ouvert à des contributions particulières des élèves. Vous pouvez également retrouver carnet de piste sur Facebook.
http://www.nrblog.fr/carnet-de-piste/
à suivre
Une histoire de trois ans
Une nouvelle promotion vient de faire son entrée à l'école de cirque de Châtellerault, la « promo 16 » ou « P16 » – ils sortiront bac en poche en 2016 – pour les très intimes. Dix-huit élèves qui rêvent de cirque, parfois depuis l'enfance, et qui ont réussi les sélections au mois de mai au milieu d'une soixantaine de postulants. C'est le parcours de cette promotion que nous vous proposons de suivre jusqu'au bac dans trois ans. Parmi eux, sept élèves, volontaires, témoigneront de leurs attentes, de leurs apprentissages, découvertes, surprises et parfois de leurs doutes. Depuis plusieurs semaines nous vous les présentions. Après Malou Guerraz, Nicolas Allard, Lucie Pairault, Lilian Dufour et Mélanie Pasquier, voici Victor Rochais.
Laurent Gaudens

jeudi 14 novembre 2013

5. Mélanie, la locale de l'école de cirque

« J'ai toujours eu envie d'être dans un métier du spectacle. » - « J'ai toujours eu envie d'être dans un métier du spectacle. »
« J'ai toujours eu envie d'être dans un métier du spectacle. »
Elle connaît bien l’école et Châtellerault. Normal, elle y habite. Mais Mélanie vit sa scolarité comme les autres, à l’internat.
Je voulais être avec les autres, intégrer pleinement le groupe. Mélanie Pasquier n'aime pas faire les choses à moitié. Aussi, quand elle a su qu'elle allait intégrer l'école de cirque, la Châtelleraudaise, qui pouvait rentrer chez ses parents tous les soirs, a fait le choix de l'internat de Branly. Pour être avec les autres. « Ça m'aurait fait mal de voir partir les 17 autres vers l'internat alors que je serais rentrée dans ma famille. Ce qui est marrant, c'est que mes parents, de leur côté, avaient pensé la même chose. »
Normal, explique-t-elle, ses parents la « soutiennent à fond ». Et depuis longtemps. « J'ai toujours eu envie d'être dans un métier du spectacle » se souvient-elle. Mais c'est lors de portes ouvertes à Montluçon qu'elle a découvert l'univers du cirque. « J'avais découvert l'école de Châtellerault quand j'étais en CE2 mais je n'y avais pas trop fait attention. »
Reçue à Châlons Auch… et Châtellerault
Après cette découverte, à 13 ans, elle s'inscrit en cours de loisirs à l'école de Châtellerault et fait des stages à Dissay au Champ des toiles. « Ça m'a donné super envie. Je ne faisais rien à l'école jusque-là. A partir de la quatrième j'ai tout fait pour arriver à intégrer l'école de cirque. »
La collégienne de Descartes passe donc les sélections à Châtellerault tout en essayant à Châlons-sur-Marne et à Auch. « J'ai été prise partout mais je n'ai pas réfléchi. Quand tu as Châtellerault, il n'y a pas d'hésitation à avoir. » Et d'énumérer les avantages : plus d'heures de cirque, une expérience incomparable, un encadrement de qualité, des rencontres avec des professionnels…
Pour le lycée, évidemment, elle est un peu comme les autres, en terre inconnue. Et le démarrage lui laisse un goût amer. « J'essaye vraiment d'y arriver, alors je bosse beaucoup. » Mais les premiers résultats sont décevants.
Ce qui n'est heureusement pas le cas quand elle franchit la Vienne pour rejoindre la Manu. Même l'épreuve de la préparation physique, qui a parfois fait gémir d'autres élèves, ne la fait pas vaciller. « Je m'attendais à pire que ça. » Depuis le retour des vacances, ils ont attaqué l'aérien, ce qui lui va tout autant.
Mais, à l'écouter, ce qui lui plaît encore plus, c'est le groupe. « Je n'y avais pas pensé avant d'arriver à l'école. On est tout le temps ensemble : on mange ensemble, on est en cours ensemble, on fait du cirque ensemble. C'est vraiment une super-ambiance. » C'est sûr, elle n'est pas prête de quitter l'internat de Branly pour rentrer chez parents le soir.
Jeudi prochain, « Victor ou la magie du cirque ».
Laurent Gaudens

Poitiers : le jardin de Puygarreau sort de terre

Les pâtissiers bûchent pour Noël

mardi 12 novembre 2013

Le Patio rouvrira-t-il ?


Adrien Laurendeau ne sait pas de quoi sera fait son avenir. 
Adrien Laurendeau ne sait pas de quoi sera fait son avenir.
Le bar de nuit de Châteauneuf est fermé depuis la semaine dernière. Un péril ordinaire lui a été signifié. Son patron est dans l’expectative.
Reverra-t-il un jour son bar ouvert ? Adrien Laurendeau est bien incapable de répondre à cette question. Mardi dernier, convoqué en mairie, on lui a signifié la fermeture de son établissement pour un « péril ordinaire ».
La procédure a été prise en raison du danger que représenterait l'immeuble dans lequel il est situé : le 40-42 de la Grande-Rue de Châteauneuf, qui jouxte l'ex-pizzeria de Christian Cosnard, détruite par un incendie le 22 mars dernier.
Le sinistre, cumulé à deux explosions de bouteilles de gaz, a fragilisé l'immeuble du Patio. Mais pas que. « Il y avait déjà des problèmes auparavant sur l'immeuble, commente ainsi Adrien Laurendeau. La municipalité est d'ailleurs en procès avec le propriétaire des murs. »
" On met 5 ans à avoir une notoriété et puis plus rien. "
Depuis qu'il s'est installé dans ses murs, voilà cinq ans, Adrien Laurendeau y a investi 70.000 €. Avec un résultat que tout le monde lui reconnaît. « Ça marchait bien, avec le Buckingham, le Bounty et le Millésime, c'est le seul bar de nuit. Tous mes clients sont inquiets. C'est un peu la panique. »
Et d'abord pour lui. Pour que le péril ordinaire soit levé, des travaux doivent être réalisés. Or, le jeune barman est lui aussi en procès contre son propriétaire pour d'autres travaux qui n'ont pas été réalisés. Et difficile d'imaginer qu'un réaménagement ait lieu avant que l'immeuble de l'ex-pizzéria ne soit rasé puis reconstruit. Autant dire que l'horizon ne sera pas dégagé avant plusieurs mois. Au minimum.
« Et pour l'instant, les assurances ferment les yeux », raconte-t-il. Dans son malheur, il salue la réactivité de la municipalité qui essaye de lui trouver un autre lieu pour exercer son activité. Peut-être de l'autre côté de la Vienne, dans l'îlot des Cordeliers. « Je ne suis pas contre un déménagement. Mais si je fais des travaux, c'est pour y rester. Et si le péril est levé sur le Patio, j'aurais à m'occuper de deux lieux ? » Et avec quel argent réaliser des travaux ? « Pour la banque, c'est simple : pas de Patio, pas de caution, et pas de caution, pas de crédits. »
Contactée par mail, la municipalité répond que « la ville et l'agglo entendent accompagner au mieux cet entrepreneur énergique et plein d'idées afin d'étudier avec lui les possibilités qui lui sont offertes ». En attendant, à 30 ans, Adrien Laurendeau ne sait plus trop de quoi sera fait son avenir. « C'est juste horrible ! On met 5 ans à avoir une notoriété et puis plus rien. » Il espère une aide, même matérielle, pour repartir et recréer un établissement. Dans la Grande-Rue de Châteauneuf, on n'a vraiment pas fini d'éteindre l'incendie…
Laurent Gaudens

samedi 9 novembre 2013

Hugues Aufray : " Chanter c'est comme faire l'amour "


A 84 ans, Hugues Aufray sera sur les planches de l'Angelarde. 
A 84 ans, Hugues Aufray sera sur les planches de l'Angelarde. - (Photo dr)
A 84 ans, Hugues Aufray sera à l’Angelarde de Châtellerault pour revenir sur plus de cinquante ans de carrière. Entretien.
A quoi doit s'attendre le public en venant vous voir ?
« Quand on a une carrière comme la mienne, le choix n'est pas facile. Mais je rassure tout le monde : les standards seront là, ils ne seront pas déçus. Mais je veux aussi montrer des chansons contemporaines que certains ne connaissent pas. Il faut varier les plaisirs entre découverte et nostalgie. »
Comment voyez-vous votre public ?
« Il se renouvelle au fil des ans. Il y a beaucoup de parents qui viennent avec leurs enfants et qui découvrent le visage de celui qu'ils chantent à l'école au travers des chansons comme Stewball ou Santiago. J'ai aussi les grands-parents qui viennent me voir. Je corresponds bien au cliché de 7 à 77 ans mais en ce qui me concerne c'est une réalité. »
" J'aime bien Thomas Dutronc, M Pokora, La Grande Sophie, Stromae "
Quelle est la chanson que vous préférez dans votre répertoire ?
« Toutes. Je n'ai aucun sentiment de déplaisir en les chantant. Chanter, c'est comme faire l'amour. On a toujours du plaisir, sinon on arrête. Je n'aime pas trop les sélections mais si je dois en citer, ce serait le Petit Ane gris que je verrai bien être chantée à mes obsèques. C'est la chanson la plus autobiographique. Le petit âne gris n'est pas un âne mais un homme, un peu comme Flaubert disait qu'il était Bovary. »
Avez-vous l'impression d'être considéré en France à votre juste valeur ?
« Par le public oui, par les médias, la question se pose. Mais on ne peut pas se plaindre de ne pas avoir ce qu'on n'a pas envie d'avoir. Quand je vois les émissions d'hommage, je ne les aime pas trop et je suis heureux qu'ils ne m'invitent pas. Je suis un peu comme un Belmondo qui était adulé du public mais absent des festivals. Je n'ai été invité qu'une fois aux Francofolies et j'ai offert mon cachet aux sauveteurs en mer, ce qui n'a pas plu aux organisateurs. On ne m'a jamais vu à Bourges. »
Y a-t-il des chanteurs que vous appréciez actuellement ?
« Je trouve qu'il y a énormément de qualité vocale depuis une quinzaine d'années, depuis que les Québécois ont appris à chanter aux Français. En revanche, au niveau composition, c'est peut-être un peu moins fort qu'il y a trente ans. Mais il y a des gens que j'aime bien comme Thomas Dutronc, M Pokora, La Grande Sophie, Stromae. Je ne me sens pas largué comme on dit. Même dans le rap, il y a forcément du talent. Mais il y a trop de clichés et d'agressivité dans la musique. »
Accepteriez-vous d'être jury à The Voice ou La Nouvelle star ?
« Je suis content de ne pas y être invité. Qui es-tu pour jeter la première pierre ? Je suis très imprégné de la parole du Christ même si je ne suis pas trop catholique. Je juge pour moi-même. Mais je ne critique pas ceux qui ont accepté de le faire. Peut-être qu'un jour je le ferai et alors, j'essaierai de faire de mon mieux. »
Qu'aimeriez-vous qu'il reste de vous après votre mort ?
« Après mon passage à Châtellerault, j'aurai deux mois de libre que je vais consacrer à une autobiographie. C'est là que je dirai ce qui compte le plus pour moi. »
« Troubador tour », jeudi 14 novembre, 20 h 30, complexe culturel de l'Angelarde. Entrée de 45 € à 50 €. Réservation à l'office de tourisme, tél. 05.49.21.05.47.
Propos recueillis par Laurent Gaudens

Jacques Brouail, sculpteur du local à l'international


Jacques Brouail derrière la sculpture réalisée pour le Carrousel du Louvre. 
Jacques Brouail derrière la sculpture réalisée pour le Carrousel du Louvre.
Le sculpteur châtelleraudais est désormais invité dans les salons en tant que “ grande signature ”. Il ouvre son atelier au public ce week-end.
Une nouvelle marche. C'est ainsi que Jacques Brouail définit le petit événement qu'il a vécu cet été : au salon international de Vittel, au mois de juillet, il était invité en tant que « grande signature ». Une première pour le sculpteur chatelleraudais qui a travaillé pendant 25 ans pour la Monnaie de Paris. « Je n'ai plus à démarcher les salons, même internationaux, se réjouit-il. Maintenant, les invitations arrivent toutes seules. »
Le Châtelleraudais est ainsi l'invité actuellement du salon « Art Géo », qui a lieu dans l'hôtel de ville du VIe arrondissement. Il figure également parmi 700 sélectionnés pour le salon national des Beaux-Arts de Paris qui se tiendra du jeudi 12 au dimanche 15 décembre au Carrousel du Louvre. « C'est une grande satisfaction car ça fait déjà cinq ou six ans que je suis sélectionné. Ce n'est pas gagné d'avance puisqu'il faut à chaque fois faire une œuvre spéciale pour le salon. »
" Il faut toujours créer, créer, créer "
Même s'il est l'invité de grands salons, il n'en oublie pas pour autant sa région de résidence. Avant le salon Saint-Luc, qu'il honorera au Verger en octobre 2014, il s'installera aussi salle Camille-Pagé à l'occasion du salon Carrefour des arts du dimanche 17 au dimanche 24 novembre prochains. « Je suis content de pouvoir aider un peu ces salons en apportant mon concours. Et puis ça me permet de renouer des amitiés avec certains artistes que j'avais un peu délaissés. » Sainte-Maure-de-Touraine, Bourges, Limoges… devraient aussi lui permettre d'exposer ses sculptures d'acier. Pas sûr qu'il ait beaucoup le temps de créer entre toutes ces dates. « C'est pourtant ça ma vraie passion, explique-t-il. Il faut toujours créer, créer, créer. C'est quand je dessine que je suis heureux. » Un bonheur qu'il fera partager dans son hall d'exposition à tous les visiteurs ce week-end.
Portes ouvertes de ce samedi au lundi 11 novembre de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 19 h (21, « La Blanchardière » – Les Blanchards). Entrée libre. Contact : 05.49.21.58.61.
Laurent Gaudens

Un trio virtuose ouvre Automne musical

Un trio virtuose au service d'improvisations jazz, tango ou valse a ouvert le festival Automne musical jeudi soir au Nouveau-Théâtre. 
Un trio virtuose au service d'improvisations jazz, tango ou valse a ouvert le festival Automne musical jeudi soir au Nouveau-Théâtre.
 
Il y avait de la virtuosité et de la technique jeudi soir au Nouveau-Théâtre à l'occasion de la soirée d'ouverture d'Automne musical : André Minvielle (voix et percussions), Jacques Di Donato (clarinette) et Bruno Maurice (accordéon) ont su capter l'attention des esthètes de musique contemporaine, passant d'improvisations sur des thèmes de jazz, valse ou tango.
Les autres se seront surtout satisfaits du final pot-pourri de standards français, de Brel, Piaf ou Gainsbourg. Sûrement une piste pour un spectacle peut-être moins virtuose mais plus sensible.
demandez le programme
> Ce samedi, à partir de 18 h, Guillaume Masson offrira un récital de piano consacré à Chopin avec une première partie assurée par le conservatoire Clément-Janequin de Châtellerault sur le thème « De Gainsbourg à Radiohead, Chopin revu et arrangé ».
> Ce dimanche, à partir de 16 h, Nuovo Trio Fauré, composé de Silvano Minelle (violon), Marco Perini (violoncelle) et Flavia Brunetto (piano), avec des œuvres de Mozart, Suk et Schubert.
Concerts au Nouveau Théâtre. Réservation au 05.49.21.90.34.
L. G.

vendredi 8 novembre 2013

Un poney s'échappe et entre chez la fleuriste


Il s'est échappé dans la rue avant d'entrer dans la boutique d'une fleuriste. 
Il s'est échappé dans la rue avant d'entrer dans la boutique d'une fleuriste.
Châtellerault. Un poney est parvenu à s’échapper. Il est entré chez une fleuriste de la Grand Rue avant d’être récupéré par son propriétaire.
Le début de matinée a été agité hier jeudi pour Marine Archambault. Employée en apprentissage chez Élégance Florale, 266, Grande-Rue de Châteauneuf, à Châtellerault., la jeune fille ouvrait tranquillement le magasin, il était 9 h 10, en sortant ses plantes sur le trottoir quand un passant l'avertit : « Il y a un poney dans la rue ! »
Comment le poney s'est-il échappé seul ?
La Grande-Rue qui traverse de part en part le quartier populaire de Châteauneuf, sur la rive gauche de la Vienne, est à cette heure-là très empruntée. « Je n'ai pas eu le temps de lui barrer le passage, raconte la jeune fille. Il est aussitôt rentré. » Avec un passant, elle réussit à maîtriser l'animal et à le conduire dans l'arrière-cour du magasin sans qu'il ne réussisse à faire trop de dégâts.
La police avertie prévient les services techniques de la ville, peu habitués de ce genre de prise en charge.
La société Sacpa de Poitiers, avec laquelle la communauté d'agglomération du Pays châtelleraudais a passé un marché pour la prise en charge d'animaux errants, arrive alors et cherche un centre équestre pour accueillir l'animal.
Jusqu'au moment où le propriétaire du poney arrive en fin de matinée. Il s'agit d'un voisin qui ne s'explique pas la disparition de son bien.
S'est-il détaché tout seul ou quelqu'un lui a-t-il facilité la tâche ? Le mystère demeure.
A voir également en vidéo sur lanouvellerepublique.fr ou centre-presse.fr ou directement sur http://goo.gl/v4Aeku

Opéra en poche est toujours en ligne

Nelly Vila et David Ortega sont au bout du fil. 
Nelly Vila et David Ortega sont au bout du fil.
A l’occasion de l’inauguration du Théâtre Blossac, la compagnie lyrique crée un opéra-bouffe. Enfin un “ Téléphone ” qui ne pleure pas !
Les vacances, ça ne sert pas qu'à se reposer. Ça peut aussi servir à monter des opéras-bouffe. C'est du moins ce qu'ont pensé les membres d'Opéra en poche, la compagnie lyrique de Châtellerault. Après avoir chanté tout l'été avec « Sucré salé », la troupe remonte sur scène à l'occasion de l'inauguration du Théâtre Blossac.
Sur un fond de forêt
La compagnie créée par Jean-Pierre Duffourc-Bazin ne pouvait en effet rater l'événement puisqu'elle a été conçue dans cette optique. « Ça sera une belle occasion de montrer à un public différent ce qu'est l'art lyrique », explique l'intéressé.
Et, pour convaincre les plus indécis, le metteur en scène a jeté son dévolu sur une petite pièce d'une trentaine de minutes entièrement chantée écrite en 1959 par Gian-Carlo Menotti, auteur italien naturalisé américain. Le livret conte les difficultés d'un galant voulant faire sa déclaration à sa belle, constamment interrompu par son téléphone. « C'est une pièce accessible à tous car nous l'avons réadapté », explique Jean-Pierre Duffourc-Bazin. Le tutoiement a été préféré au vouvoiement initial, le téléphone filaire a été troqué pour des portables dernière génération et le salon guindé a laissé la place à un décor bucolique où les acteurs évolueront en tenue de jogger.
Ce sera d'ailleurs un des décors historiques de l'ancien théâtre, celui de la forêt, qui servira de cadres aux galanteries des deux acteurs, incarnés par la soprano Nelly Vila et le baryton David Ortega. Tous deux seront accompagnés au piano par Gérald Villain, professeur au conservatoire de Châtellerault.
La création – les acteurs se retrouveront début décembre pour les dernières mises au point – sera jouée à quatre reprises dimanche 8 et lundi 9 décembre avant de tourner dans d'autres lieux. Mais le passage sur les planches du Théâtre Blossac sera sans aucun doute le moment à ne pas manquer.
Laurent Gaudens