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dimanche 24 novembre 2013

Vingt ans après, ils ont fait leur révolution


Patrick Rivière et Paule Redon, deux des fondateurs du club Châtellerault objectif photo. - Patrick Rivière et Paule Redon, deux des fondateurs du club Châtellerault objectif photo. 
Patrick Rivière et Paule Redon, deux des fondateurs du club Châtellerault objectif photo.
Né en 1993, Châtellerault objectif photo a traversé les bouleversements du numérique. Non sans mal.
Dans la salle de la Grange, à Targé, où Châtellerault objectif photo présente chaque année son exposition annuelle, Patrick Rivière accroche les derniers cadres. « Le papier, on y reste attaché, explique le président du club. On n'a pas le même ressenti, si on voit des photos sur écran. »
Une dernière résistance à la révolution du numérique ? Peut-être. Car Patrick Rivière a quand même un poil de nostalgie quand il évoque les années de création du club en 1993 avec Paule Redon et Jean-Louis Lechat. L'époque où il fallait calculer finement le nombre de pellicules à emporter lors des sorties qu'ils organisaient ensemble ; où l'on devait amener ses pellicules chez un professionnel et récupérer les tirages parfois plus d'une semaine après ; ou, pour les passionnés, on s'enfermait dans le noir pour y tirer ses propres photos.
Et puis, est arrivé le numérique. « Le passage a été dur, se souvient Patrick Rivière. Je me rappelle qu'on avait invité Didier Coupeau qui était un pionnier du numérique. Il nous avait fait faire un test pour reconnaître des photos argentiques et des photos numériques. On s'était tous plantés. »
Et puis la vingtaine de membre du club a franchi le pas, petit à petit, acquérant les uns des bridges, les autres des reflex. Patrick Rivière reconnaît avoir été un des derniers résistants. « Un jour, je suis parti avec deux boîtiers, l'un numérique, l'autre argentique. J'ai fait les mêmes photos. Quand elles ont été tirées, j'ai choisi les meilleures à l'aveugle : c'était toutes des numériques. »
Le problème du stockage
Aujourd'hui, personne ne se reverrait reprendre son argentique. « Sur le prix, y pas photo », résume Patrick Rivière. La plupart mettent d'ailleurs leurs photos en ligne sur des sites propres ou sur Facebook, entraînant de nouveaux dangers. « Je leur dis d'aller voir et surveiller qu'elles ne sont pas reprises illégalement. »
Reste le problème du stockage et du devenir de tous ces fichiers. « La conservation était aussi un problème avec l'argentique », nuance-t-il. Mais c'est aussi peut-être pour ça qu'il préfère toujours accrocher des tirages papier lors des expos. On ne sait jamais…
De 10 h à 19 h, salle de la Grange, à Targé, exposition de Châtellerault Objectif photo – 20 ans du club. Entrée libre.
Laurent Gaudens

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