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jeudi 31 juillet 2014

Arleen Thibault, la diseuse du Québec



La faconde d'Arleen Thibault a séduit l'auditoire.
Avec les Québecois, ce qu'il y a de bien, c'est qu'on sait à peu près à quoi s'attendre. Arleen Thibault, mardi soir, au Verger n'a ainsi pas déçu les 170 personnes venues la découvrir.
Dotée d'un accent tel qu'on s'imagine, elle a baladé les adeptes de contes dans des histoires où se côtoient la crainte, la migraine et la mort, des histoires de diable et de rêve de Madame Baudoin. Ceux qui ont aimé Fred Pellerin – dont elle se réclame – star des soirées de Caus'ette, n'ont pas été dépaysés par cette « Québecoise de Québec ». Prix « porteur de tradition » du conseil de la Culture québecois en 2011, Arleen colle en effet parfaitement à l'image d'une conteuse de là-bas.
Prochain Mardi au Verger, mardi 5 août, 21 h, Parc du Verger, Ingrid Vasse « L'Épistolaire ».
L.G.

Il se souvient de la guerre qui a décimé sa famille



André Jutand montre les photos de son grand-père, mort à la guerre et de sa grand-mère.
La Grande Guerre a privé André Jutand de son grand-père et de ses grands-oncles. Cent ans après, il se souvient.
Derrière ses lunettes, André Jutand relit attentivement les six pages doubles qu'il a écrites « pour le journaliste ». Il ne veut surtout rien oublier du contexte et de l'histoire de sa famille, terriblement marquée par la Grande Guerre dont on célèbre le centenaire.
A bientôt 87 ans, les souvenirs sont parfois infidèles. D'autant plus quand ils évoquent une période qu'on n'a soi-même pas connue. Pourtant, il en a entendu parler de cette Der des ders. Au moins à chaque fois que ses parents allaient fleurir la tombe du grand-père à Naintré, berceau de la famille.
" Il leur a dit que jamais plus ils ne le reverraient. C'est ce qui s'est produit. "
Ce grand-père, Jules Jutand, premier de la famille à être tombé au front, à l'âge de 37 ans. C'était le 29 septembre 1915 dans la forêt d'Argonne. « Il a été tué d'une rafale de mitrailleuse à la sortie de la tranchée, raconte André. Il n'a pas souffert. » Une assurance qu'il tient du seul écrit qui raconte ce grand-père disparu bien avant sa naissance. « C'est la lettre d'un de ses camarades qui a expliqué à ma grand-mère les circonstances de sa mort. Ils s'étaient fait la promesse de prévenir les proches de l'autre en cas de malheur. » Aimée, la veuve de Jules, restera donc seule à élever ses trois enfants, Marcel – père d'André –, Maurice et Germaine.
Et elle verra les hommes de sa famille disparaître les uns après les autres : Alphonse, le frère de Jules, en 1918, un de ses gendres, Daniel Debroux, en 1915 dans les Dardanelles, Charles Poux, son beau-frère, en 1917. Même Henri Poux, un autre de ses beaux-frères, revenu du front, gazé, décède en 1920. Elle aura même la douleur de perdre sa fille de 13 ans morte de la tuberculose en 1920.
André en a gardé des histoires poignantes que se sont passées les générations, comme celle de Charles Poux. « Il avait été blessé une première fois, il est revenu pour huit jours à Naintré. Il ne voulait pas repartir, il pleurait. Ce sont ses neveux qui l'ont ramené au train. Quand il est monté, il a baissé la fenêtre du wagon pour leur dire que jamais plus ils ne le reverraient. C'est ce qui s'est produit. »
Tous les corps ont été ramenés à Naintré, Thuré ou Antoigné. « Celui d'Alphonse est revenu avec des bistouris. Il était blessé et un obus est tombé sur l'hôpital. Ils ont tout ramené en même temps. »
Les noms sont inscrits sur le monument aux morts de Naintré, lieu de pèlerinage familial. « Mon père entretenait le devoir de mémoire, explique André. On y amenait des chrysanthèmes tous les ans. » Le centenaire de la Grande Guerre dont on célébrera le démarrage samedi le replonge dans son histoire. « Ça remue tous mes souvenirs. J'ai été élevé dans la haine de l'ennemi venu d'au-delà du Rhin qui n'acceptait pas que la France se soit dotée d'une République. Maintenant, grâce à l'Europe, mes petits-enfants ont la chance de ne plus parler de " boche ". »
Il n'a rien prévu de particulier pour raviver, un siècle après, son histoire familiale. Juste ira-t-il fleurir les tombes de ses aïeux. Encore une fois.
Laurent Gaudens

lundi 28 juillet 2014

Châteauneuf le marché des populos



« Ici c'est une clientèle de campagne. »
Châtellerault. On y vient pour son ambiance populaire. A Châteauneuf le marché c’est une tradition, pas un truc pour bobos.
Amis touristes de passage, ne vous trompez pas : à Châtellerault, la distinction se fait dès l'entrée de la ville. Rive droite, et vous êtes dans le centre, un peu snob – tout est relatif, on n'est quand même qu'à Châtellerault – assez bourgeois. Rive gauche, et vous voilà à Châteauneuf, le quartier ouvrier qui s'est construit au temps resplendissant de la manufacture d'armes.
Acmé de cette rivalité, le jour du marché. Le samedi, en effet, à la même heure, chaque rive de la ville a son marché : le centre autour des halles dresse quelques étals ; et Châteauneuf étale ses commerçants tout le long de sa Grande-Rue.
" C'est un très bon marché, tout le monde vous le dira "
Et, si quelques néophytes s'aventurent à passer le pont Henri-IV pour faire les deux marchés tour à tour, la plupart – les « vrais » Châtelleraudais – ont fait leur choix depuis des lustres. Il y a les adeptes du marché de Châteauneuf, comme il y a des accros de celui des halles. Et ce ne sont pas les mêmes.
« Les populations sont différentes » avance prudemment Christian Joubert, le placier. Mais il n'en dira pas plus. Lui, de par sa fonction, se déplace sur tous les marchés – y compris sur celui d'Ozon le mercredi – et il ne faut pas risquer de froisser l'une ou l'autre des clientèles.
Mais si les chalands font leur choix, les marchands aussi. Nicolas Maillet, producteur de fromage de chèvre à Vellèches, s'est ainsi installé sur la rive gauche à la suite d'un départ à la retraite, voilà trois mois. Avec un certain bonheur. « C'est un marché qui me va bien, témoigne-t-il. La clientèle est régulière. Un peu âgée, certes, mais c'est souvent ceux qui mangent mes fromages. » Mais la tendance ne serait pas très favorable : le marché n'a plus de poissonnier depuis des années et a perdu son vendeur de produits asiatiques. « C'est une tendance générale à la baisse sur tous les marchés », constate Christian Joubert.
Certains semblent malgré tout s'en satisfaire, comme Jean-Marie, producteur de légumes à Vendeuvre, présent depuis 18 ans à Châteauneuf. « C'est un très bon marché, tout le monde vous le dira » explique-t-il. « On vend mieux ici. » De l'autre côté, chez les bobos, ce serait plus difficile. « Ici, c'est une clientèle de la campagne pas une clientèle de ville. » Le bonheur serait presque complet s'il ne lui manquait deux choses : un café sur le haut de la rue et… des toilettes. « Depuis le temps qu'on y est, ça serait pas du luxe ! »
Laurent Gaudens

jeudi 24 juillet 2014

1. Derniers jours de paix pour Maurice Bedel

 
 
 
Le dandy Maurice Bedel vit ses derniers jours paisibles.
A quelques jours du déclenchement de la Grande Guerre, Maurice Bedel, résident de Thuré, profite de l’été. Plus pour longtemps.
L'été 1914 est resté dans les mémoires pour avoir été un très bel été. Résident régulier de Thuré depuis qu'il a épousé Marguerite Lecomte dont les parents possèdent la demeure de La Génauraie, le médecin-psychiatre, qui a édité son premier recueil de poèmes en 1913, choisit de passer juillet à Thônes en Haute-Savoie, chez son oncle d'Orbigny.
Des jours heureux, les derniers, que le couple passe en balades. « On est heureux », résume Maurice Bedel le 9 juillet. Quelques jours auparavant, pourtant, le 28 juin, l'archiduc François-Ferdinand a été assassiné. Mais l'information n'arrive pas à ses oreilles. Il est vrai que le couple a d'autres préoccupations. « Marguerite caresse certains espoirs qui paraissent devoir être légitimes », écrit le romancier, futur prix Goncourt.
Même le 14 Juillet, la fête n'est pas ternie par la tension internationale qui monte. « Journée chaude, gaie, tricolore. On tire des pétards depuis 5 h du matin. Et pour fêter la prise de la Bastille chaque chalet savoyard arbore à son balcon fleuri un petit drapeau tricolore. »
Le 18 juillet, ils assistent au passage du Tour de France.
Ce n'est que le 26 juillet que Maurice Bedel semble prendre la mesure des événements internationaux. « La tante me reçoit ce matin, le visage bouleversé, la voix hachée : " as-tu vu dans le journal, cet ultimatum de l'Allemagne à la France ? " » Mais il semble encore minimiser l'approche de la guerre. « La guerre ? Eh bien, on verra. Quand il faudra marcher, on marchera. » Le 27 juillet, il n'est plus possible d'ignorer l'effervescence. « Eh  ! Mais les événements se précipitent et les braves gens aussi… sur les journaux. […] Dans ce trou de montagne que creuse encore notre impatience d'informations, on sait peu de choses. C'est insupportable. »
 " Quand il faudra marcher, on marchera "
Un « trou » que le couple quitte le lendemain, direction Paris. « L'Allemagne mobilise, nous aussi. » Il quitte son oncle et sa tante. « Peut-être les quitté-je pour toujours… »
Le 29, il gagne Châtellerault et La Génauraie. Il en repart trois jours plus tard. Le 1er août, un télégramme lui donne l'ordre de rejoindre le 2e bataillon à Épinal. Il ne sait pas encore qu'il part pour quatre longues années de guerre.
à suivre
Quatre ans de guerre au jour le jour
C'est une expérience unique que nous vous proposons de vivre : suivre Maurice Bedel (1883-1954) durant les quatre années de guerre au quotidien comme il les a vécues voilà 100 ans. Pour cela, nous nous appuierons sur son Journal de guerre, exhumé par la Châtelleraudaise Chantal Verdon, publié en 2013 chez Tallandier. Le futur prix Goncourt utilisera les moyens actuels pour vous raconter son histoire via notre journal, un blog « Comme en 14 » hébergé sur le site de La Nouvelle République (http://goo.gl/0nB7Vm), une page Facebook et un compte Twitter (@Bedel2014).
Laurent Gaudens

mercredi 23 juillet 2014

Le Théâtre Blossac ouvert même en plein été


Irène Arretaud est l'une des guides à assurer les visites.
Huit mois après son inauguration, l’ancien théâtre bénéficie toujours du même engouement. Et l’été, il ouvre grand ses portes.
Certes, vous n'y croiserez pas André Dussolier ou Emily Loizeau. Les 3T, qui organisent la saison culturelle, étant en repos, il n'y a plus de spectacle au programme du Théâtre Blossac. Mais ce n'est pas une raison pour lui tourner le dos. Durant l'été, il reste un des axes majeurs de la politique touristique de la ville. Chaque semaine, du mercredi au dimanche, des visites sont programmées à 15 h et 16 h 30, soit pas moins d'une dizaine de départs hebdomadaires. « On a beaucoup de demandes », confirme Virginie Tostain, animatrice de l'architecture et du patrimoine.
" C'est vraiment quelque chose à voir "
Pour autant, le service Pays d'art et d'histoire décline différents types de découvertes avec des visites ludiques « les fantômes du théâtre » qui font ressurgir des personnages emblématiques du théâtre (les samedis et dimanches à 15 h 30), des ateliers masques à destination des enfants de 6 à 12 ans (les mercredis à 16 h 30) et des visites machinerie où les techniciens feront des démonstrations (28, 29, 30 août à 15 h et 16 h 30).
Restent les visites guidées traditionnelles assurées tour à tour par Sébastien Lefebvre, Irène Arretaud et Hélène Achard. Elles font actuellement le plein, comme jeudi avec une douzaine de personnes, et permettent de faire un tour complet du théâtre, du hall à la salle de la Redoute en passant par tous les étages du théâtre, les coulisses et la salle des décors.
On y apprend les grandes dates du théâtre, de sa création en 1842 à sa rénovation en 1899 – qui a servi de modèle à sa version actuelle – jusqu'à sa fermeture en 1977, son classement en 2009 et sa réouverture l'an passé. « C'est vraiment très intéressant, estime Régine, originaire de Carpentras, qui découvrait l'édifice. La guide (Irène Arretaud sur cette visite) est très compétente et accueillante. J'ai beaucoup appris et ça m'a d'autant plus intéressée que nous avons chez nous un théâtre du XVIIIe siècle. »
Et si les visites attirent les touristes, elles trouvent aussi preneurs auprès des locaux comme Nadine. « Ça fait 20 ans que je suis à Châtellerault et je ne savais même pas qu'il y avait un théâtre ici. C'est la première fois que je le visite et c'est vraiment sublime. J'avais déjà essayé de venir à d'autres moments mais c'était complet à chaque fois. C'est vraiment quelque chose à voir. Je vais faire de la pub. J'ai de la famille qui va venir de Paris, on va y revenir. » Même le prix (5 €) ne l'arrête pas. « Ils peuvent même l'augmenter ! »
Visites du mercredi au dimanche à 15 h et 16 h 30. Tarifs : 5 € et 2,50 € réduit. Atelier enfant gratuit. Tél.05.49.21.05.47.
Laurent Gaudens

lundi 21 juillet 2014

L'aventure commence en bas des tours



Les enfants apprennent à comprendre l'importance de la biodiversité.
Grâce aux Petits débrouillards, la science se fait ludique et vient à la rencontre des enfants dans les quartiers.
En guise de fleurs, ce sont des bocaux de tailles variables remplis d'un liquide jaunâtre figurant le pollen. Et pour les insectes, il faut être imaginatif et voir des abeilles dans ces bouteilles munies de paille de différentes longueurs : le but est de montrer que certaines fleurs conviennent à certains insectes et vice-versa, car les pailles des bouteilles sont parfois trop courtes pour pomper le liquide. « Qu'est-ce qui se passe si certains insectes disparaissent ? questionne Clarisse Delors, animatrice de l'association Les Petits débrouillards. Eh bien, les fleurs finissent par disparaître. » L'entourant, une petite dizaine d'enfants approuvent. « Ce qui est important, c'est la biodiversité », renchérit Antoine Zabern, coordinateur d'activités des Petits débrouillards.
" La science peut être fun et ludique "
Comme au bas des tours Sainte-Catherine la semaine dernière et à Ozon la précédente, l'association Les Petits débrouillards a repris son bâton de pèlerin cet été, comme tous les étés. « Le but, c'est de montrer que la science est l'affaire de tous, explique Antoine Zabern. Et qu'elle peut être fun et ludique. Et ainsi on développe l'esprit critique et la curiosité des jeunes citoyens. »
La grande force de l'opération « La science en bas de chez toi », autrefois intitulée « Les cités débrouillardes », c'est d'aller au-devant des jeunes directement dans leur quartier. L'association s'installe en bas des tours et des immeubles et permet aux enfants et adolescents, de 8 à 16 ans, d'aller et venir selon leur désir.
Cette année, le thème de l'agriculture a été retenu. Et si on y parlera chimie et science, on n'oubliera pas de rester les pieds sur terre notamment par des jeux et des réalisations bien concrètes. A Ozon, on a fabriqué des bacs à légumes. Aux Minimes, ce sera la même chose avec aussi des hôtels à insectes. Ne vous étonnez donc pas si vous voyez des carottes et des radis pousser en bas de vos tours, c'est juste de la science…
Du 21 juillet au 1er août, au Lac, dans le cadre de Visa vacances, et également du 11 au 15 août. Du 4 au 8 août, quartier des Renardières, à l'extérieur de la salle polyvalente. Du 18 au 22 août, quartier de Châteauneuf, square Alexis-Danan.
Laurent Gaudens

dimanche 20 juillet 2014

L'été, ils se font un film



Huit jeunes ont participé à ce stage.
Pendant les vacances, le cinéma Les 400 Coups permet à des jeunes de réaliser des films d’animation. Moteur.
C'est l'histoire de Zora qu'il va falloir retrouver dans l'espace temps. Cette histoire, ce sont huit jeunes Châtelleraudais, de 13 à 15 ans, qui vont la raconter par le biais d'un film d'animation réalisé dans le cadre de l'atelier qu'organise depuis plus de dix ans le cinéma les 400 Coups, chaque été.
Un stage mis en place dans le cadre de Visa vacances et de Passeurs d'images, dispositif national pour lequel le cinéma châtelleraudais est le coordinateur local qui organise également les séances nocturnes dans les quartiers. « L'objectif est d'amener les jeunes à voir des films qu'ils ne verraient pas forcément et leur permettre d'accéder au cinéma d'une autre manière », explique Raphaël Girardeau, responsable des actions socioculturelles du cinéma de la rue Rasseteau.
" C'est un groupe génial, brillant et plein d'idées "
C'est ce deuxième axe qui est particulièrement exploité lors de la quinzaine du stage. Écriture de scénario, création de décors, de personnages, tournage image par image, bruitage, montage… Les adolescents participent à toutes les étapes de la création d'un film d'animation.
Le résultat, un film de trois à quatre minutes, sera diffusé en guise de bande-annonce du festival Jeune public en Poitou-Charentes à la Toussaint, dans toute la région. Des centaines de spectateurs en perspective. Pas de quoi les impressionner pour autant. « J'aime beaucoup l'univers du cinéma, témoigne Tahir venu avec son copain Jérôme. On a l'habitude de travailler avec la caméra et les logiciels de montage. On a déjà réalisé des films documentaires. »
Pour la plupart, ce n'est en effet pas une pure découverte. « Ils pratiquent tous de près ou de loin, confirme Raphaël Girardeau. L'avantage du film d'animation, c'est qu'il rassemble différents domaines et des tas de compétences. »
Peinture, découpage, pâte à modeler, musique, informatique… Chacun a pu exercer ses talents. « C'est un groupe génial, brillant et plein d'idées, s'enthousiasme Lucie Mousset, réalisatrice intervenante. Je les aide en apportant des éléments de grammaire cinématographique. Il faut passer de la rêvasserie au concret. »
Et dans quelques jours, le rêve sera bien devenu réalité.
A voir également en vidéo sur http://youtu.be/DHUnaERzQJY
Laurent Gaudens
 

jeudi 17 juillet 2014

Le quatuor Ébène invite la chanteuse Stacey Kent



Le violoncelliste Raphaël Merlin sera une nouvelle fois aux commandes du festival les 2, 3 et 4 août.



Le festival des Chaises musicales accueillera début août Stacey Kent. Son directeur musical, Raphaël Merlin, explique sa démarche.
Quelle est l'histoire du festival ?
« Le quatuor Ébène est venu pour la première fois dans l'église de Vicq-sur-Gartempe en 2003. A cette époque, on faisait très peu de concerts. On a reçu un accueil chaleureux. On a trouvé le cadre magnifique très propice à un événement estival. C'était une bonne intuition car l'association qui s'est créée est incroyablement active. L'axe fondateur était de réunir des musiciens qui voulaient parcourir le répertoire classique et tenter des créations ou des expériences inhabituelles, vers le jazz par exemple. Plus de dix ans après, on peut dire que le pari est gagné. »
Cette année, Stacey Kent est au programme. Comment avez-vous fait ?
« C'était à l'occasion d'un projet d'enregistrement avec la maison de disque Erato Warner pour un premier disque cross over dans lequel on reprenait des morceaux différents avec la possibilité d'inviter des chanteuses. Stacey Kent a été notre premier choix. Cela a été une collaboration très chaleureuse, on a absolument voulu continuer. Le disque « Brazil » sorti cette année en est le fruit. Pour elle, c'était une manière de nous soutenir dans cette aventure que de venir à notre festival. Quand on réalise qu'elle est à Marciac juste avant, c'est un honneur pour nous. »
Bernard Lavilliers est aussi présent sur votre dernier disque. Il a un temps été question qu'il vienne, est-ce que ce sera le cas un jour ?
« Je garde ça dans un coin de ma tête. Ça n'a pas pu marcher pour une histoire de tournage. Il a un emploi du temps plein comme un œuf un peu comme le nôtre. Ce sera la cerise sur le gâteau. La plupart du temps, nous faisons des concerts classiques mais j'ai envie de cultiver cet aspect-là. Très modestement, on a des preuves qu'on arrive à intéresser des gens au quatuor à cordes par ce biais. Certains viennent pour la première fois à cette occasion et reviennent ensuite pour des concerts classiques. »
Quelle est votre actualité ?
« Nous allons en Écosse puis à Genève, avant les Chaises musicales puis notre pause au mois d'août. On reprend ensuite en septembre pour des concerts au Luxembourg. On a la chance de bien marcher. C'est très prenant et exigeant sur le plan humain. Il faut faire attention à ne pas trop griller nos cartouches. Jusqu'à présent, nous n'avons jamais dépassé une centaine de concerts dans l'année. On réduit actuellement. »
Quel sera le reste de la programmation du festival ?
« Avec Stacey Kent, ce sera musiques du monde, mais il y aura aussi du jazz-rock, Sting, Mickaël Jackson, la couleur d'ensemble sera latine. La deuxième journée sera classique avec Fauré, Brahms et Schubert, et trois invités qui sont en fait trois compagnes des membres de notre quatuor. Ce sera l'occasion de réunir nos familles et de varier la structure avec des œuvres à quatre mains, du chant et du piano. Le troisième jour, il y aura du Fauré, du Brahms mais aussi du jazz. »
Il y a les Chaises musicales, les Vacances de Monsieur Haydn à La Roche-Posay, Aux Ormes mozartiens, Claviers en Poitou à Bonneuil-Matours, le Nord-Vienne est-il une terre de musique classique ?
« Pour nous, c'est un peu le hasard. Aux Ormes, ce sont des gens qu'on côtoie… Ça marche parce que le public ne trouve pas la même chose chez les uns et chez les autres. Nous, nous sommes plus tournés vers les musiques du monde, c'est un public mixte entre des gens qui vivent à temps plein et ceux qui sont en vacances dans la région. Jérôme Pernoo (directeur musical des Vacances de Monsieur Haydn) c'est toujours un plaisir de jouer avec lui. »
Quelles sont vos envies pour les prochaines éditions ?
« Nous avons encore envie d'explorer encore plus la création. Progressivement, j'ai envie d'explorer les différents langages du XXe siècle, d'explorer les compositeurs de la deuxième moitié du XXe siècle comme Dutilleux. Il y a des correspondances passionnantes à explorer. J'ai envie de faire découvrir à la fois les sources de la musique et le résultat. »
il a dit
" L'intermittence, une chance unique "
 On parle beaucoup
 des intermittents.
 Quelle est votre position ?
« Cela nous concerne assez peu car nous dépassons les frontières françaises. Mais c'est un régime formidable, une chance unique de faire vivre la culture en France. Cela dit, c'est une discussion très complexe, un régime problématique de manière intrinsèque. Il y a une grande différence entre le travail pour apprendre un texte pour une ou deux représentations ou pour quarante. Mais cela sauve la culture car tout un répertoire pourrait disparaître. On s'en rend compte quand on voyage, notamment aux États-Unis. Là-bas, la culture est souvent privée, les artistes sont encore plus précaires, et la vie culturelle moins dynamique. Il faut tout faire pour le protéger. Quand on revient en France, on se le dit. C'est une menace pour tout un pan du répertoire au théâtre comme en musique. Nous sommes concernés en tant que musiciens et en tant que public. Beaucoup de pays nous envient. »
demandez le programme
SAMEDI 2 AOÛT
La Roche-Posay - Hippodrome
Ouverture « Inglenook »
Grande Soirée Jazz et musiques sud-américaines à 20 h 30
Avec Stacey Kent accompagnée de Jim Tomlinson saxophoniste, du Quatuor Ébène et de Richard Héry à la batterie.

DIMANCHE 3 AOÛT
Saint-Pierre-de-Maillé, Église Saint Pierre
1re partie à 18 h
Johannes Brahms, Gabriel Fauré.
Le Quatuor Ebène « autrement »
Avec la participation de Marion Tassou, Shani Diluka, et Akiko Yamamoto.
2e partie à 21 h
Grande Schubertiade aux chandelles
Quatuor Ebène, Stéphane Logerot, contrebasse, Marion Tassou, et Akiko Yamamoto.

LUNDI 4 AOÛT
Saint-Pierre-de-Maillé - Église Saint Pierre
1re partie à 18 h
Joseph Haydn, Gabriel Fauré, Johannes Brahms
Trio : Akiko Yamamoto (piano), Pierre Colombet (violon), Raphaël Merlin (violoncelle)
2e partie à 21 h
Jazz, en plein air.
Quartet : Pierre Colombet violon, Raphaël Merlin violoncelle et piano, Stéphane Logerot contrebasse, Richard Héry batterie.
association
Les buts multiples d'Au fil des ondes
L'association Au fil des ondes est né en 2007 afin de continuer d'organiser le festival créé à la suite de la première venue du quatuor Ébène à Vicq-sur-Gartempe. Les objectifs de l'association sont avant tout musicaux et culturels mais Au fil des ondes a également d'autres volontés : la valorisation du patrimoine en organisant son festival dans les églises et villages de la région ; le développement responsable en favorisant les retombées économiques locales et en valorisant les producteurs locaux ; l'ouverture de la culture à tous en offrant une excellence musicale à petits prix.

vendredi 11 juillet 2014

Maurice Bedel vous raconte sa Grande Guerre


 

Chantal Verdon a « exhumé » le journal de guerre de Maurice Bedel, qui vous sera présenté au jour le jour.
Dès le 1 er  août, Maurice Bedel, écrivain, mobilisé pendant quatre ans, vous racontera sa guerre au jour le jour. Comme s’il n’avait pas disparu en 1954.
Dans le train qui m'emporte vers Nancy, tout le monde est ivre. La mobilisation générale n'est pas encore proclamée mais les convocations individuelles ont touché des milliers de réservistes qui gagnent les dépôts de leur régiment. Il y en a de tous les âges. Je m'étonne d'en apercevoir qui portent bien 40 ans.
Ces quelques lignes, datées du 1er août 1914, ouvrent le Journal de guerre de Maurice Bedel. Médecin, écrivain, futur prix Goncourt en 1927, il a été mobilisé dès le début de la guerre et restera mobilisé jusqu'au 31 décembre 1918, bien après l'Armistice.
Des articles, un blog, Facebook, Twitter : quatre moyens de suivre Maurice Bedel
Blessé deux fois, il a connu tous les fronts, jusqu'à celui de l'Atlas marocain. Il en a gardé des écrits, au jour le jour, mais aussi des photos, des plans des endroits où il était, des dessins…
Une matière que Chantal Verdon, professeur de lettres à la retraite, a découverte à la Génauraie, à Thuré, lieu de villégiature de Maurice Bedel où vivent toujours ses descendants. « J'ai découvert un récit passionnant écrit dans une langue magnifique, explique-t-elle. C'était un homme qui vivait l'instant à fond. »
A l'occasion du centenaire de la Grande Guerre, nous avons décidé de vous raconter cette histoire, publiée aux éditions Taillandier l'an passé. Pour ce faire, nous laisserons la parole à Maurice Bedel, comme s'il était encore de ce monde pour vous expliquer sa guerre à la première personne. Afin de vivre l'expérience de Maurice Bedel durant les quatre années de la guerre 14-18, vous aurez quatre possibilités.
> Votre quotidien préféré, dans lequel vous trouverez des articles régulièrement pour vous raconter les moments les plus forts vécus par l'écrivain.
> Un blog hébergé sur le site de La Nouvelle République, où seront publiées au jour le jour les pages couchées par le futur prix Goncourt. Pour le voir, rendez-vous sur le site lanouvellerepublique.fr rubrique « nr blogs » ou copier dans son navigateur l'adresse suivante : http://www.nrblog.fr/
centenaire-14-18/category/
un-goncourt-dans-la-grande-guerre/.
> Une page Facebook, où Maurice Bedel s'exprimera quotidiennement sur la journée qu'il a vécue.
> Un compte Twitter (@Bedel2014), sur lequel Maurice Bedel donnera en moins de 140 caractères son impression du jour.
Préparez-vous à vivre une expérience unique. Et dépêchez-vous : si la mobilisation générale en France n'a eu lieu que le 2 août, Maurice Bedel s'est déjà exprimé sur les réseaux sociaux. Il vit ses derniers jours de paix et vient d'apprendre un heureux événement…
Laurent Gaudens

jeudi 10 juillet 2014

Le musée doté d'un tableau mais toujours pas d'un lieu



Le tableau, représentant l'arrivée des maquisards à Châtellerault, a été offert par les Amis du musée.
Un tableau de Gaston Balande vient d’être offert au musée. Dont la majeure partie des collections sont invisibles depuis dix ans.
Au départ, il y a une photo. Celle de maquisards défilant sur le pont Camille-de-Hogues le 17 septembre 1944 avec, à sa tête, un des responsables, Raymond Lefèvre.
Ami du résistant et résistant lui-même, Gaston Balande a choisi d'immortaliser le moment par un tableau, le transposant sur le pont Henri-IV qui venait d'être sauvé par le sous-préfet Wiltzer.
D'origine espagnole, Gaston Balande est un peintre reconnu, notamment dans la région puisqu'il habitait Saujon (Charente-Maritime) et a été conservateur du musée de La Rochelle.
Le vœu que les collections soient présentées sur le site
Ce tableau, Gaston Balande en a fait cadeau à son ami Raymond Lefèvre. Il a été mis en vente en avril dernier par sa fille lors d'une vente aux enchères au parc des expositions et a été acheté par les Amis du musée pour l'offrir au musée de Châtellerault. « C'est un don important parce qu'il représente Châtellerault et parce qu'il est d'un peintre reconnu, présent dans de nombreux musées, explique Sophie Brégeaud-Romand, conservatrice des musées châtelleraudais. L'État possède 42 de ses œuvres, notamment au musée d'Orsay. »
Le tableau prendra place dans la (toute petite) partie du musée Auto Moto Vélo consacrée aux autres collections autrefois présentées dans le musée Sully. Car c'est bien le problème : depuis dix ans, les coiffes, armes, tableaux… sont invisibles, conservées dans des lieux de l'agglomération tenus secrets.
A l'occasion de la remise du tableau, Bernard David, président des Amis du musée, a d'ailleurs fait le vœu, en présence d'Anne-Florence Bourat, « que les collections soient un jour présentées sur le site » du musée Auto Moto Vélo pour que « le musée ne meure pas ». Désormais en charge au sein de l'agglomération des équipements culturels, l'élue a dit « s'attacher en profondeur » au dossier tout en rappelant le contexte financier difficile auquel est confrontée la collectivité. « Les envies sont là, il faut trouver les solutions », a-t-elle conclu. En espérant qu'elles ne prennent pas dix nouvelles années.
Laurent Gaudens

mercredi 9 juillet 2014

Michel Michalakakos : un festival " unique et spécial "



Michel Michalakakos sera sur scène et dans les coulisses de vendredi à dimanche à l'occasion de la septième édition d'« Aux Ormes mozartiens ».
Du bonheur sur scène comme dans le public : c’est ce que souhaite l’altiste Michel Michalakakos, directeur musical du festival “ Aux Ormes mozartiens ”.
Comment est né le festival ?
C'est le fruit d'une rencontre entre mon père, également altiste, et la famille de Logivière, propriétaire du relais, lors d'un concert de l'orchestre de chambre Bernard Thomas. Ils se sont dit que ce serait intéressant d'y faire un festival et ils m'ont contacté. Je suis venu essayer l'acoustique, elle était exceptionnelle.
Qu'est-ce qui la rend si bonne ?
Les concerts ont lieu dans l'ancien manège aux chevaux. Les murs sont en pierre, le plafond est en bois, arrondi. Quand il y a du bois, c'est souvent formidable. En plus, la jauge est de 200 places environ, ce qui est idéal pour de la musique de chambre.
D'où est venu le nom ?
Mes parents habitent Marigny-Marmande, juste à côté. Quand on y venait, on allait aux Ormes pour faire des courses. Et on criait « aux Ormes ! » comme on l'aurait fait pour « aux armes, citoyens ! ». C'est resté. Pour Mozart, c'est une règle que j'ai fixée, de toujours commencer par une de ses œuvres.
 " Une même ligne de conduite musicale "
Qu'est-ce qui fait l'originalité de ce festival ?
J'ai voulu faire quelque chose d'attractif et d'éclectique au niveau des participants. Il y a un noyau dur, très familial, avec, autour de moi, mon épouse Nathalie Chabot au violon, ma fille Élodée, également violoniste, ma sœur, Thalie, au violoncelle, et son mari, Jacques Bonvallet, au violon. J'ai voulu apporter chaque année un élément nouveau : la flûte, la harpe, la clarinette, le tuba, le piano… Le but est de faire venir des grands musiciens.
Comment s'effectue le choix ?
C'est moi qui décide selon les affinités. La famille de Logivière est aussi très mélomane et me propose des choses. On trouve le bon équilibre. Après, en fonction des musiciens, on fixe le programme selon les répertoires spécifiques en essayant de ne pas toujours avoir la même chose.
C'est aussi un festival qui ne se prend pas trop au sérieux..
Il y a un côté convivial et parfois des débordements. Les fins de concerts sont souvent inattendues où on se moque de nous-mêmes. On va au-delà de la musique classique en allant vers le tango, le jazz, la musique populaire.
Et le public ?
Il y a beaucoup de fidèles et des gens qui viennent de Tours, Poitiers ou Paris. C'est très familial car on accueille les musiciens dans la maison familiale et la famille de Logivière avec ses trois filles et leurs maris mettent tous la main à la pâte. Il y a toujours un pot à la fin et, le dimanche, entre les deux concerts, il y aura une assiette gourmande. Les musiciens s'installent à des tables différentes pour dialoguer avec les spectateurs. Au dernier concert, on a l'impression de connaître tout le monde.
Qu'est-ce qu'il ne faut pas rater ?
Tout. Tout est bon avec trois grands thèmes, la flûte le vendredi, la voix avec Yana Boukoff le samedi et le piano et le violon le dimanche. Ce sera très différent et cela suivra en même temps une ligne de conduite musicale. Et en raison de la Coupe du monde, on a avancé les concerts du dimanche pour ne pas rater la finale.
Un mot de conclusion ?
A chaque fois que les musiciens viennent, ils me disent que c'est tout à fait unique et spécial. C'est un tout : le lieu, la musique, la programmation. On essaye de faire au mieux chaque année, que ce soit un bonheur pour tout le monde, ceux qui sont sur scène comme ceux qui écoutent.
demandez le programme
Vendredi 11 juillet : autour de Jean Ferrandis et Nicolas Mallarte à partir de 20 h 30. Mozart  : divertimento « salzbourgeois » pour cordes en ré majeur K.136. Boccherini : quintette pour flûte et cordes. Bottesini : grand duo concertant pour violon, contrebasse et piano. Poulenc : sonate pour flûte et piano. C.P.E. Bach : concerto pour flûte et cordes en ré mineur.
Samedi 12 juillet : autour de Yana Boukoff à partir de 20 h 30. Mozart, Vivaldi, Brahms, Strauss, Rachmaninoff, Dvorak, Rimsky-Korsakov, Verdi, Chausson, Ravel, Montsalvadge, Rossini, Bizet et Gershwin.
Dimanche 13 juillet : autour de Régis Pasquier et Emmanuel Strosser.
> À partir de 11 h. Mozart : divertimento « salzbourgeois » pour cordes en fa majeur K.138. Vierne : sonate pour alto et piano. Saint-Saëns : sonate op. 75 en ré mineur pour violon et piano. Sarasate : fantaisie sur Carmen pour violon et cordes.
> À partir de 16 h 30. Mozart  : sérénade en sol majeur K. 525 « Eine kleine Nachtmusik ». Dvorak : quintette pour piano et cordes. Chausson : concert pour piano, violon et cordes en ré majeur op. 21.
Tarifs : 1 concert, 21 €, les 2 concerts du soir, 35 €, les 4 concerts, 65 €. Gratuit pour les moins de quinze ans. Renseignements et réservation au 05.49.85.60.13.
Propos recueillis par Laurent Gaudens

mardi 8 juillet 2014

Dans les coulisses d'un chapiteau de cirque


Ils seront quinze à vous dévoiler les coulisses du monde du spectacle.
Le spectacle sera sur et à côté de la scène à l’occasion du gala de fin d’année des terminales de l’école de cirque.
Mais que se passe-t-il derrière le fond de scène ? Comment sont montés les décors ? Et que font les artistes entre les numéros ? Des questions qu'on s'est tous posées, assis au milieu des spectateurs. Mais de réponses, point. À moins de s'inviter soi-même dans les coulisses, ce qui pourrait être mal interprété.
Les élèves de terminale, qui présenteront leur spectacle de fin d'année à compter de jeudi lèveront un coin du voile sur les moments que l'on ne voit pas habituellement lors d'une représentation. « L'objectif, c'est de montrer l'environnement d'un spectacle vivant, de montrer les conditions avant, pendant et après le spectacle », explique Fabrice Berthet, metteur en scène et professeur de l'école.
" Je ne voulais pas parler à leur place "
Le public, une fois assis sur les gradins, verra donc l'installation en direct de tout le matériel, y compris le son et la lumière, tandis qu'un premier numéro se déroulera dans les airs sous forme de répétition. « La vision va se structurer jusqu'à un point clé », poursuit Fabrice. Le démontage commencera également avant la fin du spectacle. Entre-temps, sans rideau de fond de scène, vous pourrez voir les élèves au repos ou en train de se changer. Richard Neveu à la lumière, Wilfried Lamoureux au son, Jean Siredey à la musique et Julie Delaire au chant seront chargés d'accompagner la quinzaine d'élèves.
« On va baigner le public dans ce qu'est la vie d'artistes tout en respectant les numéros qu'ils ont présentés au bac. C'est aussi pour les mettre dans un environnement, celle de la condition d'artiste. » Mais, rassurez-vous (pour ceux que ça pourrait inquiéter), on ne parlera pas du dossier brûlant des intermittents. « J'ai réfléchi au spectacle bien avant la proposition de réforme, reprend Fabrice Berthet. On en a parlé pour qu'ils se sentent concernés mais je ne voulais pas faire un spectacle engagé et parler à leur place. »
La thématique est en effet plus personnelle : en même temps que les élèves qui partiront sous d'autres cieux, Fabrice Berthet, également directeur pédagogique depuis 2009, quitte l'école après quinze années de présence. « J'avais envie aussi de montrer ce qu'avait été ma vie, entre montages, démontages et formation des élèves. Ce sera un dernier signe avant mon départ. » Avant une dernière le 14 juillet en guise de feu d'artifices. Forcément émouvante.
Représentations jeudi 10 et vendredi 11 juillet à partir de 19 h, samedi 12 juillet à partir de 21 h, dimanche 13 juillet (spectacle initialement prévu à 21 h) et lundi 14 juillet à partir de 17 h sous le chapiteau de l'école de cirque. Entrée : 1 €. Réservation indispensable au 05.49.85.81.81 ou à contact@ecoledecirque.org (ne pas passer par le formulaire en ligne).
Laurent Gaudens

samedi 5 juillet 2014

Mené par les étudiants de l'IUT

Le dossier que vous allez lire est le résultat d'une première : c'est en effet la première fois que La Nouvelle République et Centre Presse commandent une étude au département Techniques de commercialisation de l'IUT de Châtellerault. Les termes de la commande : ce que pensent les jeunes Châtelleraudais de leur ville. Pendant plusieurs semaines, Adrien Debes, Robin Combarel, Jérémy Martins et Marianne Deschamps ont ainsi enquêté aux portes des établissements et à la sortie des entreprises. 234 personnes de 15 à 25 ans ont répondu à leurs questions. En voici les principaux enseignements.

" Pas assez dynamique "


Marianne Deschamps « s'est retrouvée » dans les réponses de ses sondés.
C’est la seule Châtelleraudaise des étudiants qui ont réalisé cette enquête. Marianne Deschamps n’a pas été très surprise des réponses plutôt négatives.
Née à Châtellerault, habitant aux Ormes, et ayant fait sa scolarité notamment au sein du lycée Berthelot, Marianne Deschamps, 20 ans, en deuxième année du département Tech de co de l'IUT était particulièrement bien placée pour réaliser notre enquête sur les jeunes et leur ville. Elle aurait même pu y répondre elle-même : « Les problèmes qu'on retrouve là, je les avais aussi quand j'étais lycéenne. » Et malgré quelques-uns qui ont pris les questions à la rigolade, beaucoup y ont répondu avec un grand sérieux. « Ils ont trouvé ça intéressant pour dénoncer certaines choses. Et ils étaient contents d'être sollicités. Pour une fois qu'on leur demande quelque chose, ils étaient satisfaits. »
Certaines réponses l'ont néanmoins étonnée notamment sur la sécurité. « Ils sont très soucieux de sécurité parce que c'est un problème réel. Il m'est moi-même arrivé de me faire voler mon sac par un scooter. » Le point positif vient des pratiques sportives. « Je ne pensais pas qu'il y avait autant de possibilités. Et beaucoup en profitent. »
" Moi, je ne traînais jamais à Châtellerault le soir "
En revanche, le point négatif reste la vie nocturne. « Pour les sorties de nuit, les bars, il n'y a rien. C'est un vrai souci, je me suis retrouvée dans leurs réponses. Moi, je ne traînais jamais à Châtellerault le soir. » D'ailleurs, à la faveur d'une poursuite d'études en licence, Marianne en profitera pour partir à Tours. « Je préfère une ville plus dynamique, ça manque à Châtellerault, ça ne bouge pas beaucoup. »

Toujours une concurrence avec Poitiers


La venue d'un bowling a bien été étudiée « mais ça n'a pas marché » - (Photo d'archives Philippe Nominé)
Le problème est loin d'être inconnu du premier intéressé, Jean-Pierre Abelin. Le maire de Châtellerault en a même un souvenir lointain. « On a toujours été en concurrence avec Poitiers. C'est dû à l'offre mais aussi parce que les jeunes Châtelleraudais y ont des copains. »
Néanmoins, Jean-Pierre Abelin reconnaît bien les problèmes dont souffre la ville, surtout en matière d'offre privée. « On a essayé d'attirer un bowling mais ça n'a pas marché. » La liste de restaurants « manquants » ne sera pas comblée : une sandwicherie place Zola et deux candidats vont bientôt s'implanter à la place de Crugeon-Souris et du réfectoire de l'ancien hôpital – « plutôt » jeune – mais pas ceux souhaités par nos questionnés.
L'élu souligne malgré tout l'offre proposée par le Klub, le Loft Cinémas, les 400 Coups rénovés – un festival de cinéma est à l'étude – le réseau formé par le conservatoire, la médiathèque et le centre d'art contemporain et la culture « accessible » proposée par les 3T.
D'autres projets vont être lancés : un city stade et la rénovation du skate park. Après, tout dépendra des finances. Notamment la salle de concert et l'espace jeu prévu sur le site de l'école de gendarmerie. « Tant qu'on restera sur les prix annoncés, ce ne sera pas possible. »
Mais le maire en est convaincu : il faut d'abord mieux communiquer sur l'existant. Et pour cela, les réseaux sociaux seront mis en œuvre et une application pour smartphones devrait voir le jour.

Une ville que l'on fuit pour sortir


Pour leurs sorties en boîte de nuit, les jeunes Châtelleraudais doivent (pour l'instant) migrer vers Poitiers ou Tours. - (Photo d'archives Patrick Lavaud)
Voilà les principaux enseignements de l'enquête menée par les étudiants de l'IUT.
Sport. 55 % de l'échantillon interrogé reconnaît une pratique sportive. Le tiercé gagnant s'établit ainsi : fooball, équitation, natation. En queue, golf, tir et escalade.
Activités culturelles. Sans grande surprise, c'est le cinéma qui arrive en tête des pratiques culturelles des jeunes Châtelleraudais avec 77 % d'entre eux qui se rendent dans les salles obscures. Viennent ensuite les concerts (27 %), les spectacles (12 %), la lecture (11 %), le théâtre (10 %). A noter que 19 % d'entre eux font de la musique.
Restaurants. C'est l'autre activité préférée des jeunes. Et pour manger un morceau, les jeunes restent à Châtellerault (40 %) mais vont aussi très souvent à Poitiers (36 %). Ce qui le pousse à aller voir ailleurs, c'est aussi l'offre. Les jeunes Châtelleraudais regrettent l'absence de KFC (69 %), Quick (11 %), Subway (9 %) ou Burger King (6 %).
Commerces. Pour acheter un vêtement, les jeunes Châtelleraudais ne se posent guère de questions. C'est à Poitiers qu'ils le font pour 47 % d'entre eux, seulement 23 % trouvant leur bonheur sur place. Tours arrive en troisième position (12 %). Là aussi, c'est surtout l'offre qui est en cause, les sondés trouvant un manque de magasins de vêtements (75 %) et de magasins d'arts et loisirs (8 %).
Sorties. Pour les virées nocturnes, c'est le même chemin que prennent les jeunes Châtelleraudais. On va au bar à Poitiers (37 %) plutôt qu'à Châtellerault (32 %) ou Tours (10 %). Pareil pour la discothèque : en l'absence d'offre à Châtellerault on préfère guincher à Poitiers (44 %) plutôt qu'à Tours (27 %). Sans surprise, les sondés regrettent le manque de concerts à Châtellerault (63 %), de manifestations de rue (17 %), mais finalement peu l'absence de boîte de nuit et de bars (5 %). Un chiffre étonnamment bas qui laisse peut-être à penser que l'obligation d'aller ailleurs pour faire la fête est malheureusement entrée dans les mœurs.
Sentiment général. Que faire à Châtellerault ? Pour beaucoup, c'est avant tout l'animation qui manque (22 %), mais aussi la sécurité (18 %). Enfin, pour 16 % c'est « tout » qu'il y a à faire. Pas étonnant que l'image de la ville soit particulièrement dégradée. Le terme qui convient le mieux à la ville est « mort » pour 18 % d'entre eux et « bof » pour 16 %. Une raison d'espérer ? 15 % d'entre eux estiment que Châtellerault est une « bonne ville ». Enfin, une bonne nouvelle.

Aux Ormes, une histoire de familles musiciennes



Le quintette et ses amis musiciens donnent rendez-vous aux mélomanes dès le 11 juillet.
Le festival “ Aux Ormes mozartiens ” se déroule du 11 au 13 juillet à la Poste- aux-chevaux. Une histoire d’amitié et de musique.
C'était au milieu des années 2000. Dans le cadre de sa programmation d'été, le conseil général avait choisi d'organiser un concert à la Poste-aux-chevaux des Ormes. Dans le public, ce soir-là, Christos Michalakakos, altiste de renom, installé tout près à Marigny-Marmande, qui découvre l'acoustique exceptionnelle de la salle principale aux plafonds boisés. « Il a été conquis par l'endroit, se souvient Philippe de Logivière, le propriétaire. On a tout de suite sympathisé. C'était un peu la rencontre de deux familles. »
 Une première édition en 2008
Tout de suite en effet, Christos en parle à son fils Michel, lui-même altiste. L'idée d'un festival est lancé. La première aura lieu en 2008 autour du 14 Juillet. « Nous souhaitions ouvrir l'endroit, classé monument historique depuis 1994, poursuit Philippe de Logivière. Mais c'est quand même mieux quand il y a un événement particulier. »
Le public répond à l'appel, fidèle depuis la première édition. Et la famille s'est agrandie depuis : Michel Michalakakos a entraîné sa femme violoniste Nathalie Chabot, sa fille violoniste Elodie, sa sœur violoncelliste Thalie et son beau-fère violoniste Jacques Bonvallet.
Autour de ce quintette viennent se greffer d'autres amis comme cette année le flûtiste Jean Ferrandis, les pianistes Emmanuel Strosser et Nicolas Mallarte ou encore la mezzo-soprano Yana Boukoff.
Mais outre la musique, ce qu'on vient chercher aux Ormes, c'est une certaine ambiance, la possibilité de boire un verre avec les musiciens à l'issue du concert, de bavarder. De se sentir un peu en famille en somme.
au programme
Vendredi 11 juillet
20 h 30 : Autour de Jean Ferrandis et Nicolas Mallarte. Mozart, Boccherini, Bottesini, Poulenc, C.P.E.Bach.
Samedi 12 juillet
20 h 30 : autour de Yana Boukoff.
Mozart, Vivaldi, Brahms, Strauss, Rachmaninoff, Dvorak, Rimsky-Korsakov, Verdi, Chausson, Ravel, Montsalvadge, Rossini, Bizet, Gershwin.
Dimanche 13 juillet
Autour de Régis Pasquier et Emmanuel Strosser
11 h, Mozart, Vierne, Saint-Saëns, Sarasate.
16 h 30, Mozart, Dvorak, Chausson.
Tarifs  : 1 concert : 21 €, les 2 concerts du soir : 35 €, les 4 concerts : 65 €, Gratuit pour les moins de 15 ans. Renseignements et Réservation : par téléphone : 05.49.85.60.13.
Laurent Gaudens

vendredi 4 juillet 2014

Cirque : premier spectacle pour terminer l'année


Tous rassemblés pour la dernière fois. A la rentrée, Mélanie (deuxième à partir de la gauche) aura quitté le groupe.
Ça y est ! ils l’ont fait ! Les secondes ont présenté leur spectacle de fin d’année. Un moment forcément magique… qui laisse des regrets.
Il est plus de 23 h sur la terrasse à l'arrière de l'école de cirque. Les élèves de seconde font un dernier salut au public. Il n'a pas plu, tout s'est bien passé.
Avant de quitter Châtellerault pour des vacances bien méritées, les sept élèves que nous suivons depuis la rentrée sont revenus sur cette première réalisée vendredi dernier. Un spectacle qui avant d'être présenté leur a demandé bien des efforts. « Les répétitions étaient très fatigantes, estime Lucie. On a changé de metteur en scène deux semaines avant. Du coup, on a commencé assez tard, les profs étaient plutôt à cran, ils voulaient la perfection, ils étaient plutôt exigeants. »
" Si tu te loupes, il n'y a pas de moyens de te rattraper pour faire mieux "
Et la mise en scène leur a permis d'exprimer leurs envies, plus ou moins. « On a pu donner des idées, Edwige (Raffarin, professeure de l'école et metteure en scène du spectacle) nous a laissés nous exprimer », explique Mélanie. Même si, au final, toutes les idées n'ont pas été gardées. « Elle les a reformulées », avance diplomatiquement Adèle. Mais chacun est content d'avoir travaillé avec une « bonne metteure en scène » et d'avoir pu faire « un beau spectacle ».
A la différence des autres promos, les secondes jouent en extérieur. Ce qui présente des avantages comme des inconvénients. « En bonus, on a un espace énorme, c'est ça qui nous a donné l'idée de parcours, c'est une matière à travailler, analyse Lilian. Côté malus, il faut combler la scène. »
Et le danger de voir la pluie s'abattre au mauvais moment. « On a vu qu'il ne devait pas pleuvoir après 18 h. On n'avait pas d'autres possibilités dans nos têtes », confie Adèle. « Ce n'était encore jamais arrivé, confirme Malou. Ça aurait été dommage qu'on commence. »
Mais pour tous, le temps du spectacle s'est comme arrêté. « C'est passé trop vite, c'est tellement rapide. » « Ce qui est dommage, c'est qu'on le donne qu'une fois, poursuit Malou. Si tu te loupes, il n'y a pas de moyens de te rattraper pour faire mieux. » Et, des ratés, il y en a eu quelques-uns. Tous mineurs. « Rémi, notre intervenant jonglerie nous a dit que ce serait nos premiers ratés mais que c'était de beaux moments à vivre », rappelle Lilian.
" Dur de quitter la promo "
La fin du spectacle les a donc laissés un peu sur leur faim. « On est à la fois triste que ça se termine car on aimerait que ça dure plus longtemps et en même temps très heureux », souligne Victor. « On a passé une étape, estime Malou, c'est une année qui s'achève et on ne l'a pas vue passer. »
En cette fin de semaine, chacun s'apprête à partir sous d'autres cieux, hormis ceux qui restent pour assister au spectacle des terminales, Lilian et la Châtelleraudaise Mélanie. Ce sera l'heure des vacances. Ou presque puisque la plupart vont se partager entre retour en familles, bord de mer et travail.
Tous se retrouveront à la rentrée dès le 2 septembre. Tous ou presque puisque trois élèves quittent la promotion. Dont Mélanie qui doit redoubler et partira à Châlons-en-Champagne pour le faire. « C'est surtout dur de quitter la promo », reconnaît-elle. Mais, promis, elle reviendra voir ses anciens camarades à chaque fois qu'elle rentrera à Châtellerault.
Laurent Gaudens

jeudi 3 juillet 2014

Une semaine remplie de notes



Le bel objectif des Eurochestries : réunir des jeunes de tous les pays par la musique. - (Photo d'archives Jean-André Boutier)
Absentes l’an passé, les Eurochestries reviennent du 8 au 14 juillet. Cinq ensembles donneront une série de dix-huit concerts dans tout le département.
Pour bien comprendre l'esprit des Eurochestries, il faut avoir pu traîner un jour autour du gymnase du lycée Branly où tous les ensembles, venus de divers pays, se retrouvent pour répéter tous les matins. Ici, l'idée de rapprochement des peuples par la musique n'est pas un concept creux. « On a même eu des mariages », s'amuse Jean-Marie Dazas, le grand organisateur de la manifestation dans le Lencloîtrais.
 Cinq formations, dix-huit concerts
Né en Charente, le mouvement des Eurochestries est né d'une belle idée : rapprocher les peuples au travers de la musique. Et à commencer par les jeunes, en permettant aux musiciens âgés de 15 à 25 ans de pouvoir faire des échanges internationaux. Des musiciens qui chacun dans leur pays sont au niveau le plus haut de leur conservatoire.
Depuis 25 ans, la fédération a permis d'essaimer les festivals partout dans le monde : Pologne, Slovaquie, Russie, Chine, Québec… et Lencloître qui fêtera sa 11e édition avec 18 concerts, cinq formations de Chine, Russie, Ukraine et Roumanie et un chef d'orchestre invité Isaac Chueke.
De beaux moments qui feront un peu oublier l'époque qui contraint la culture : en Espagne, les trois festivals n'auront pas lieu cette année. Et dans la Vienne, les Eurochestries, absentes l'an passé, sont désormais bisannuelle. Il n'y aura donc rien de mieux que le public pour montrer l'attachement de la Vienne à cette belle manifestation. Et voir peut-être d'autres mariages.
demandez le programme
> 8 JUILLET. Lencloître : concert d'ouverture (tous les groupes), 20 h 30, salle multimédia.
> 9 juillet. Saint-Gervais : chœur d'Ukraine, quintet de Moscou, 20 h 30, église. Dangé-Saint-Romain : orchestre de chambre, Russie, salle des fêtes, 20 h 30. Poitiers :orchestre de chambre de Roumanie, Maisons des 3-Quartiers, 20 h 30. Huismes : orchestre à cordes de Shanghai, Foyer rural, 20 h 30.
> 10 JUILLET. Vouillé : orchestre de chambre de Roumanie, salle des fêtes, 20 h 30. Châtellerault : orchestre à cordes de Shanghai, salle de l'Angelarde, 20 h 30. Dissay :chœur d'Ukraine, quintet de Moscou, château, 20 h 30.
> 11 JUILLET. Beaumont : orchestre de chambre, Russie, salle des fêtes, 20 h 30. Scorbé-Clairvaux : orchestre à cordes de Shanghai, salle polyvalente, 20 h 30. Ingrandes :orchestre de chambre de Roumanie, lac du Gros-caillou, 20 h 30. Savigny-sous-Faye : chœur d'Ukraine, quintet de Moscou, église, 20 h 30
> 12 JUILLET. Saint-Gervais : orchestre de chambre de Roumanie, église, 17 h. Saint-Genest : orchestre de chambre, Russie, église, 20 h 30. Monts-sur-Guesnes : orchestre à cordes de Shanghai, théâtre de la Montjoie, 20 h 30.
> 13 JUILLET. Ouzilly : chœur d'Ukraine, quintet de Moscou, salle des fêtes, 17 h. Loudun : orchestre de chambre, Russie, espace Monory, 17 h.
> 14 JUILLET. Lencloître : clôture (tous les groupes), salle multimédia, 15 h 30.
Laurent Gaudens

mardi 1 juillet 2014

Châtellerault : déception après la défaite de l'Algérie à Ozon



Les spectateurs s'étaient même installés sur les trottoirs pour assister à la rencontre - (Photo Laurent Gaudens)
La brasserie d'Ozon a vibré hier soir pour les Fennecs. Mais les Allemands ont ruiné tous les espoirs.
Hier soir, sur les coups de 22h, il était difficile d'imaginer que l'Algérie disputait un huitième de finale de la Coupe du monde. Dans la brasserie d'Ozon, en plein cœur de ce quartier populaire et immigré de Châtellerault, un seul jeune s'est assis pour écouter les hymnes. Même le patron n'est pas encore là, il a délégué l'ouverture de son établissement à un employé. Car, depuis samedi, c'est ramadan: et, coupe du monde ou pas, la rupture du jeûne se fait avant tout en famille.
Les premières occasions des Algériens passent donc plutôt inaperçues. Ce n'est véritablement qu'en fin de première mi-temps que le public arrive, uniquement des hommes, de 7 à 77 ans. "On va gagner, c'est sûr, 1-0" affirme Houcine, le patron, arrivé en cours de match et au four et au moulin désormais.
Le bar est désormais bondé et beaucoup regardent la rencontre sur les trottoirs. "Ici, c'est un bar de supporters, explique Houcine, On supporte le STM, Si t'es en mouvement. Mais on supporte aussi d'autres équipes comme l'Algérie." Les cafés et thés à la menthe défilent tandis que la fumée des chichas épaissit l'atmosphère. Les arrêts du gardien algérien sont fêtés par des "one, two, three, Algérie", tout comme la fin du temps réglementaire.
A la reprise, les espoirs sont vite douchés. La mannschaft fait une nouvelle fois preuve de réalisme à deux reprises aux grands regrets des supporters vert et blanc. La réduction du score de l'Algérie est saluée comme une victoire. Au coup de sifflet final, tout le monde se lève et applaudit, sans doute plus la belle prestation de l'équipe algérienne que la victoire allemande. La salle se vide, sans grand bruit. Ils se retrouveront vendredi, pour supporter la France, cette fois.
Laurent Gaudens

Quand l'été revient l'opéra sort de sa poche


Dans Sucré-Salé, Nelly Vila reprend des airs d'opérettes, d'opéras et de comédies musicales.
A la faveur des beaux jours, Opéra en poche donnera une série de représentations de ses deux productions du moment.
Amener le grand public vers le lyrique, tel était – et est toujours – l'objectif d'Opéra en poche. « Pour beaucoup, c'est ou élitiste ou ringard, explique Jean-Pierre Duffourc-Bazin, son directeur. C'est dû à une grande méconnaissance. »
C'est dans ce but qu'il a créé Opéra en poche fin 2009. Avec, en point de mire, la rénovation du Théâtre Blossac, dont la taille devait permettre, à l'art lyrique de petite forme de s'épanouir. « Jusqu'à l'ouverture du théâtre, on était en préfiguration, estime Jean-Pierre Duffourc-Bazin. Je souhaitais qu'un relais soit pris après l'ouverture. Qu'on puisse s'adosser à une structure qui nous permette de nous développer. »
Mais malgré plusieurs demandes et appels du pied, rien n'est venu et Opéra en poche poursuit son échappée en solitaire. « C'est devenu trop lourd pour moi », poursuit Jean-Pierre Duffourc-Bazin. Après cinq ans de fonctionnement, quatre productions et trente-trois représentations, le metteur en scène ne veut pour autant pas baisser les bras. « On ira jusqu'au bout des projets. »
Cinq ans, quatre productions trente-trois représentations
L'an prochain, un nouveau spectacle sera donc monté en collaboration avec une dizaine de musiciens de l'association Musique en scène, dont six professionnels. Il s'agira d'extraits de comédies musicales, chantés par la soprano Nelly Vila.
Et en attendant ce nouvel objectif, Opéra en poche sortira ses spectacles déjà réalisés durant l'été. C'est ainsi que les Châtelleraudais pourront découvrir – ou revoir pour ceux qui ont assisté à la création au Théâtre Blossac lors de son inauguration en décembre dernier – « Le Téléphone », opéra-bouffe de Menotti qui sera donné conjointement, en première partie, à un programme de musique américaine du XXe siècle exécuté par l'Ensemble intemporel.
La chanteuse Nelly Vila et son accompagnatrice Céline Peigné-Trébon verront aussi du pays cet été – surtout du département – avec plusieurs représentations de Sucré-Salé dans le sud et l'ouest de la Vienne. Opéra en poche n'est pas mort, la preuve, il chante encore !
« Le Téléphone », vendredi 11 juillet, 21 h 30, cour du château de la Tour d'Oyré à Availles-en-Châtellerault (gratuit) ; samedi 12 juillet, 21 h 30, parc du château de la Plante à Thuré (gratuit) ; vendredi 18 juillet, 21 h 30, cour du château du Fou à Vouneuil-sur-Vienne (gratuit) ; mercredi 30 juillet, 21 h 30, cour du Logis à La Bussière. « Sucré-salé », vendredi 4 juillet, 21 h 30, cour du château de Montreuil-Bonnin ; jeudi 24 juillet, 21 h 30, cour du château d'Harcourt, Chauvigny ; samedi 20 septembre, 21 h, salle de la Montjoie, Monts-sur-Guesnes.
Laurent Gaudens

Ambiance brésilienne à l'Angelarde



Tension et joie au menu de cette première retransmission publique.
Comme ce fut le cas pour les dernières Coupes du monde ; l'Angelarde est le cadre des retransmissions de (certains) matchs de la Coupe du monde. Inauguration hier soir pour le France-Nigeria qui a rassemblé une centaine de spectateurs.
Suffisamment pour transmettre mutuellement une tension palpable durant plus de soixante minutes. Et bien assez pour laisser éclater leur joie lors du premier but de Pogba. Au coup de sifflet final, tout le monde a pu exploser et continuer la fête par un concert de klaxon sur le boulevard Blossac.
Rendez-vous désormais vendredi, même endroit, même heure.