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vendredi 1 novembre 2013

Contrats de génération : l'État au chevet des PME


Jessica Beauchêne vient d'être recrutée grâce à un contrat de génération par Christian Bigot, tapissier-décorateur à Châtellerault. 
Jessica Beauchêne vient d'être recrutée grâce à un contrat de génération par Christian Bigot, tapissier-décorateur à Châtellerault. 
 
Les contrats de génération ne décollent pas. L’État prend donc la main pour aider les entreprises à choisir ce dispositif.
Avant, on savait faire du velours gaufré de deux couleurs comme il en existait sous Napoléon III. Aujourd'hui, le dernier qui savait le faire est mort, on ne sait plus.
Des témoignages de la perte du savoir-faire français, cher à Arnaud Montebourg, Christian Bigot en a des tas, et il n'a pas manqué d'en divulguer quelques-uns à Elisabeth Borne, préfète de Région, hier après-midi. Le tapissier-décorateur châtelleraudais était en effet l'hôte de la signature de conventions permettant à 120 entreprises – 80 artisans et 40 agriculteurs – de bénéficier d'aide à la mise en place de contrats de génération.
" Plus on est nombreux, plus on est reconnu et plus on aura du travail "
Au contraire des emplois d'avenir dont l'objectif national devrait être rempli dès la semaine prochaine, le dispositif qui permet à un jeune d'être embauché sur le poste d'un futur retraité encore en emploi peine à décoller.
Pourtant, aux dires des intéressés, la mesure présente de nombreux avantages et permet ainsi, surtout dans des métiers en souffrance, de conserver des savoirs techniques. Christian Bigot ne compte en effet plus les personnes qu'il a formées – deux se sont d'ailleurs installées dans la région châtelleraudaise – et emploie encore une apprentie. « Plus on est nombreux, plus on est reconnu et plus on aura du travail », lance-t-il en guise de slogan.
Pour Françoise Grateau, l'employée qui prendra sa retraite dans un an et demi, c'est aussi la reconnaissance qu'elle a quelque chose à transmettre d'unique. « C'est la solution, résume-t-elle. Si ça se passait comme ça dans tous les métiers, ce serait très bien. Si on veut que certains métiers continuent, comme le nôtre, il faut pouvoir transmettre nos connaissances, et c'est une bonne solution. »
Entrée dans cette entreprise artisanale de cinq personnes, Jessica Beauchêne, 22 ans, heureuse bénéficiaire de ce contrat de génération, n'y voit non plus que des intérêts. « Je vois des choses ici que je ne verrai pas en étant à l'école », raconte celle qui était jusque-là en formation de peintre en bâtiment au sein de l'AFPA d'Angoulême.
La convention signée hier prévoit également un volet spécifique lié à la transmission d'entreprise. Car, à Châtellerault, c'est aussi l'objectif de Christian Bigot, à quelques mois de la retraite. Sa fille Cindy pourrait reprendre l'entreprise. Elle y sera peut-être aidée par Jessica. Et peut-être retrouvera-t-on le velours gaufré bicolore…
Laurent Gaudens

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