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jeudi 1 août 2013

Canicule : dix ans après ils se souviennent


Sur le boulevard Blossac comme partout, on cherchait un peu de fraîcheur. Sur le boulevard Blossac comme partout, on cherchait un peu de fraîcheur. - (Photo d'archives)
C’était en 2003. Comme partout en France et en Europe, on avait chaud à Châtellerault. Et, bien que minimisé, le nombre de décès a aussi explosé.

La canicule, Pascale Garcia-Terriot s'en souvient bien. Arrivée dans la ville en 2002, la directrice du centre local d'information et de coordination (CLIC) du Pays châtelleraudais a été cueillie « à chaud » dès l'été suivant. « J'ai cru que c'était comme ça tous les étés dans le coin », rigole-t-elle. Chargée de coordonner l'ensemble des structures accueillant des personnes âgées, elle se souvient surtout de la mobilisation des personnels d'alors. « Tout le monde a réagi très vite. Je me souviens qu'on avait bien compris ce qui arrivait alors. »
Cadre supérieure aux urgences de l'hôpital Camille-Guérin, Françoise Braud garde le souvenir d'une intense activité. « C'était surtout des personnes très âgées, de plus de 75 ans, qui nous arrivaient. La plupart était très vulnérable, avec d'autres pathologies qui compliquaient le tableau. » Et si pour l'actuelle vice-présidente du centre communal d'action sociale (CCAS), le nombre de décès « n'avait pas été énorme » dans la première quinzaine d'août, elle se souvient des mois qui ont suivi, phénomène passé totalement inaperçu. « On a eu quelques décès en août mais ce n'était pas très important. En fait, c'est ceux qui en avaient réchappé à l'époque qui sont morts, mais seulement trois à quatre mois après. »
 " C'était de la folie on dormait très peu "
Ceux qui étaient en institution semblent avoir été épargnés. « Aux Tivolis, il n'y a eu aucune hospitalisation, ni orientation », analyse Cécile Chaussy-Rolland, directrice de ce foyer-logement de l'ouest Châtelleraudais.
Ce sont surtout les personnes âgées à domicile, mal repérées qui ont pu souffrir et parfois de manière très indirecte. « Un homme d'une quarantaine d'années est mort en raison d'une alcoolisation mais aussi de la canicule, se souvient Pascale Garcia-Terriot. Mais comme il s'occupait d'une vieille dame, on est allé chez elle : on l'a retrouvé recroquevillée dans son lit. » Responsable des pompes funèbres Roc-Eclerc, Anne Blanchard, elle aussi, se souvient de la période. « C'était de la folie, on dormait très peu. » Mais, pour elle, « on a su gérer la situation ». « J'ai des confrères qui ont été en rupture, nous n'avons pas eu ce genre de problèmes. » En accord avec ceux qui ont vécu cette canicule 2003, elle conclut : « Ce qu'on a vécu ici n'avait rien à voir avec ce qui est arrivé à Paris. Ça, c'était inadmissible. »
Et aujourd'hui ?
Si la canicule aura eu pour conséquence visible par tous, la perte d'un jour de repos, elle aura aussi permis de mieux prévenir ce genre de phénomène. D'abord par la constitution d'un registre des personnes à risque sur lequel, chaque année, on est invité à s'inscrire ou à faire inscrire ses proches parents âgés (tél.06.85.79.51.08). Comme partout, elle a aussi amené divers équipements dans les structures d'accueil : climatiseur, fontaine à eau, vaporisateur… A noter que les personnes isolées ont aussi une salle climatisée à leur disposition au CCAS et qu'elles peuvent aussi bénéficier d'accueil dans les foyers-logements. Aux Tivolis, des places sont aussi prévues pour les personnes sans domicile fixe.
Hommage
Un membre de sa famille étant hospitalisé à la maison médicale des Gâts, Jean-Pierre Abelin, encore député mais toujours pas maire, avait, dès le 20 août, rendu hommage aux personnels médicaux « qui ont travaillé dans des conditions inimaginables ». « Des conditions physiques mais aussi psychologiques très dures. »
Chèvres
Était-ce une conséquence imprévue de la canicule ? On ne le saura jamais : cet été-là les chèvres du square Gambetta, aujourd'hui disparues, avaient été particulièrement prolifiques. Au total, trois petites chèvres et six petits boucs avaient vu le jour. Ne sachant qu'en faire, la mairie les avait mis en vente au prix de 45 €
Ventilateur
A l'été 2003, l'objet à la mode n'était pas le maillot de bain mais le ventilateur. Tous les magasins étaient dévalisés. Chez Leclerc, on avait même enregistré un curieux record : 60 ventilateurs vendus en 1 h 30 !

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