Articles les plus consultés

samedi 14 avril 2012

" Ce qui se fait ici est assez extraordinaire "


Directeur du plus petit conservatoire de France, Jean-Marie Dazas n’a pas à rougir de son bilan. La culture musicale en campagne, c’est donc possible.

Depuis cette année, les classes orchestre concernent tous les élèves.
Depuis cette année, les classes orchestre concernent tous les élèves.








Tout est venu d'une rencontre. « Un jour, le général Pierre m'a appelé : il voulait un projet de musique pour Lencloître. » C'était en 1977. Jean-Marie Dazas s'occupait alors de la société d'accordéon de Châtellerault. Il crée alors l'école de musique de Lencloître, puis prend la direction de l'Union musicale et fonde enfin un orchestre junior. « Il y a toujours eu une tradition musicale à Lencloître. Il y a même eu un orchestre symphonique avant guerre. Mais cela manquait de renouvellement. »
250 élèves, 10 professeurs
Agréée par le ministère de la Culture dès 1983, l'école de musique, devenue conservatoire à rayonnement intercommunal, va contribuer à apporter ce rajeunissement souhaité : de 20 élèves à 250 aujourd'hui, avec dix professeurs qui enseignent la plupart des instruments et des styles musicaux. Et Lencloître devient le plus petit conservatoire français par rapport avec sa population.
Mais pour assurer le développement musical, mieux vaut aller à la source. En 2005, naît la première classe orchestre en CE2. « L'objectif était d'apprendre à jouer d'un instrument en orchestre, explique Jean-Marie Dazas. Que le collectif serve l'individuel et non l'inverse comme c'est le cas en conservatoire. » A leur arrivée en sixième, les élèves musiciens donnent naissance à une classe orchestre à horaires aménagés avec cinq heures par semaine d'enseignement musical.
Et, depuis cette année, les classes orchestre concernent tous les élèves : chaque élève de CE2 bénéficie donc d'une initiation musicale. « C'est le seul projet de cette taille en Poitou-Charentes, se félicite Jean-Marie Dazas. Lencloître sert beaucoup d'exemple à l'échelle de la France. Je reçois beaucoup de monde pour comprendre notre expérience. »
A cette pratique s'ajoutent les festivals Eurochestries (15-25 ans) et Rosa Vetrov (5-18 ans), qui, tous les ans, contribuent à fidéliser un public autour de la culture musicale. Et à 57 ans, Jean-Marie Dazas ne manque pas d'idées pour continuer à étancher sa soif de diffusion musicale. Juste de finances. « La crise a bon dos : on va taper sur la culture en premier alors que c'est le moyen pour rassembler tout le monde. »
Même si le danger est moindre à Lencloître. « Ce qui s'est fait ici, beaucoup de grandes villes voudraient l'avoir. C'est assez extraordinaire. » Et encore plus avec la salle Multimédia depuis cinq ans. « Ici, beaucoup d'enfants auront eu une ouverture d'esprit. Tout le monde ne deviendra pas professionnel, mais ce n'est pas le but. La chance aura été donnée. »
 Vidéo sur www.lanouvellerepublique.fr et www.centre-presse.fr.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire