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mardi 4 décembre 2012

Coop atlantique : douche froide à Ingrandes


 
Christian Triphose, délégué syndical CGT d'Ingrandes, était à la tête d'une délégation de 120 salariés de la Vienne.
 

Christian Triphose, délégué syndical CGT d'Ingrandes, était à la tête d'une délégation de 120 salariés de la Vienne. - (Photo Dominique Paries)
L’entrepôt d’Ingrandes fermera en juin 2014. Les 150 salariés, qui l’ont appris hier à Saintes, devraient se voir proposer des reclassements.
C'était très tendu. Christian Triphose, délégué syndical CGT de la Coop atlantique à Ingrandes, a la formule soft pour qualifier l'ambiance qui régnait hier lors du comité central d'entreprise à Saintes. Les 120 salariés venus en car rejoints par 50 à 60 salariés des sites de Limoges et de Saintes ont fraîchement accueilli les propos de leurs dirigeants, notamment ceux de Loïc Pelletier, président du directoire. « Il y a eu quelques noms d'oiseaux, le micro lui a été retiré. »
 Trois PSE à Ingrandes Saintes et Limoges
Bien qu'anticipées, les décisions ont fait l'effet d'une douche froide : plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) pour accompagner la fermeture d'Ingrandes-sur-Vienne, auquel s'ajouteront deux autres PSE sur les sites de Limoges et de Saintes. wL'objectif est en effet d'y rapatrier les activités actuellement traitées à Ingrandes après rénovation des entrepôts actuels ou la construction de nouveaux sur les deux sites. Aucune information n'a été donnée sur les conséquences éventuelles que ces deux « réaménagements » pourront avoir sur l'emploi.
Mais ils ont une conséquence directe sur le Châtelleraudais : Ingrandes devra attendre que les deux sites soient prêts avant d'être fermé, soit en juin 2014.
Réunion le 11 décembre
Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion, la direction annonce un objectif de « zéro licenciements ». « Les effectifs nécessaires pour couvrir ce scénario sont identiques à ceux existant actuellement sur les trois sites, compte tenu de l'apport de volume dû aux synergies avec Système U Ouest. »
Des propos, tenus de vive voix par les dirigeants, qui n'ont pas rassuré la délégation châtelleraudaise. Même si l'heure n'était pas encore à l'étude des solutions de reclassement, un document a été remis en ce sens aux représentants du personnel. « On en a quatre pages, raconte Christian Triphose. Ce sont des postes pour la plupart à temps partiel dans des magasins, comme Périgueux, Vierzon ou l'Ile d'Oléron. »
Une réunion est d'ores et déjà programmée au 11 décembre pour « information et consultation sur le PSE ».
Rentrés à Ingrandes, les salariés doivent désormais décider des réponses à donner à ces annonces.
réactions
" C'est un jour gris pour nous "
Véronique Massonneau (députée Nord Vienne) : « J'avais rencontré les directions de Saintes et de Châtellerualt et visité le site de la Coop atlantique même si on n'était pas encore sûr de la fermeture. La direction m'avait expliqué qu'il y aurait des départs naturels et des projets personnels. Mais en tant qu'ancienne syndicaliste, je sais bien que ça ne résoudra pas le problème, notamment en raison de l'activité du bassin d'emploi châtelleraudais. La Coop aurait dû anticiper et effectuer des travaux. Elle n'a pas donné la chance à la plateforme d'être maintenue. C'est du gâchis. Ce sont 150 emplois très peu qualifié ? J'ai très peur qu'ils aient des difficultés à retrouver un emploi à moins d'un repreneur. C'est lamentable. »
Nelly Mérand (maire de Dangé-Saint-Romain) : « L'annonce vient confirmer le sentiment que la direction avait pris la décision depuis longtemps, elle ne date pas de samedi. On va essayer de voir si on peut engager une négociation avec la Coop atlantique : qu'à titre de dommages pour les dégâts sociaux, ils nous laissent les bâtiments pour accueillir de nouvelles entreprises. Il faut trouver une issue pour les salariés car certains suivront mais beaucoup resteront sur place. Il faut que la Coop fasse un geste pour continuer à faire vivre le site. »
Yves Régnier (maire d'Ingrandes) : « On est attristé d'apprendre la disparition de cette entreprise qui était là depuis un demi-siècle. J'étais en contact permanent à la fois avec la direction et les syndicats, on espérait toujours un scénario favorable à Ingrandes. Il y a 150 emplois sur le site, ils ne pourront pas se déplacer à part quelques familles qui se comptent sur les doigts de la main. On se retrouve KO. Cette décision aggrave le problème d'emplois sur l'ensemble du bassin châtelleraudais. On va attendre d'avoir d'autres éléments. On sera à l'écoute des salariés. On continuera à mettre en place des zones d'activités mais tout le travail qu'on fait prend deux à trois ans avant l'installation d'une entreprise. C'est un peu désolant. On est mis devant le fait accompli, on n'a plus qu'à se retrousser les manches mais je ne sais pas dans quel sens cela va partir. C'est un jour gris pour nous. »
Laurent Gaudens

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