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jeudi 9 octobre 2014

" On va ouvrir l'école "

 
Le cirque, c'est un rêve de petite fille.
Directrice de l’école de cirque, Pascale Marcelino-Simonts sera sur la scène du chapiteau dès demain. L’occasion d’un tour… de piste.
Vous n'êtes pas issue du milieu du cirque, comment y êtes-vous entrée ?
« J'ai eu un coup de cœur pour le milieu du spectacle, c'est un rêve de petite fille. J'avais envie de sortir du parcours classique, ce qui m'intéressait, c'était le mélange de différentes formes d'art. »
Après quatre ans de direction de l'école de cirque, quel est votre regard ?
« Beaucoup de choses ont changé, l'école a pris un tournant différent, c'était pour ça que j'étais missionnée. J'avais envie d'ouverture sur l'extérieur, mais l'identité de l'école est toujours là. »
Et comment avez-vous vécu ces années ?
« Pour moi, cela a été une libération des conventions du monde de la musique classique. J'en avais envie même si j'aime toujours autant la musique classique. L'aspect créativité me convient mieux, dans la musique classique, tout est réglé. »
C'est un peu pour ces raisons que vous revenez sur scène demain et samedi ?
« J'avais déjà joué avec Maxime (Mestre) en 2010, on s'était dit qu'on pouvait en faire quelque chose, mais on a chacun nos vies et nos occupations. Il aura fallu quatre ans pour recommencer. »
C'était un manque ?
« J'en avais très envie. Il y a une prise de risque, un besoin de ne pas être toujours à l'extérieur. »
Cette année sera aussi celle des 20 ans de l'école, comment cela se passera-t-il ?
« Le projet est en cours. On va ouvrir l'école, présenter les coulisses, proposer des répétitions commentées. On va aussi lancer le projet Le Broca qui consiste en des cours de conversation en anglais. Le but est de faciliter l'emploi de l'anglais parlé et de travailler sur la mobilité des jeunes. On va accueillir des jeunes Européens et nos élèves seront chargés de la traduction. »
Vous allez aussi avoir un partenariat important avec une école cambodgienne ?
« Oui, le 26 octobre, six élèves et deux professeurs partent quinze jours là-bas, dont une semaine au sein de l'école la Phare Ponleu Selpak (voir ci-dessous). J'avais très envie de mettre en valeur le cirque social, montrer qu'un vrai projet peut se construire même sans grands moyens. »
Vous venez d'intégrer le conseil d'administration des 3T, n'avez-vous pas peur d'être juge et partie ?
« Il n'y aura ni mélange, ni confusion sur les rôles. L'important est de développer les partenariats. Je ne défends pas une structure ou une autre mais un projet global sur la ville et l'accès à la culture. »
L'école a-t-elle d'autres projets ?
« Un festival est à l'étude pour le mois de septembre, dans le cadre des 20 ans comme cela avait été fait pour les 10 ans avec d'anciens élèves. On espère une vie sur la Manufacture plus importante, que le patrimoine soit au service de la culture. Il faut faire revivre la Manufacture. »
Avec l'ouverture de quatre autres options cirque et la difficulté de l'école à remplir sa dernière promotion, quel est l'avenir de l'école ?
« Il y avait besoin d'autres options car on était loin de répondre à toutes les demandes. Les identités de chacune vont se dégager, il ne faut pas faire comme les autres. On a un fonctionnement atypique et on le gardera, le projet Le Broca est un second souffle pour nous. Le volume d'heures est conséquent, les locaux sont importants, c'est grâce à ça qu'on a pu grandir. On a une reconnaissance sur le territoire, je ne suis pas très inquiète. »
Et votre avenir au sein de l'école…
« Je ne suis pas favorable aux directions à trop long terme car on finit par s'essouffler. On verra quand les projets initiés seront aboutis. Mais j'ai envie aussi de récolter les fruits de ce qu'on aura semé. »
Propos recueillis par Laurent Gaudens

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