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mercredi 13 juin 2012

Cécile Duflot en soutien à Véronique Massonneau



mardi 12 juin 2012

Châtellerault : la petite écologiste qui pourrait faire vaciller la droite

On attendait le dissident : c’est finalement la candidate verte qui affrontera le député sortant Nouveau Centre dimanche à Châtellerault dans la Vienne.

Les candidats verts adoubés par le PS n’ont guère eu de chance lors ce premier tour lorsqu’ils avaient en face d’eux un dissident socialiste. A de nombreuses reprises comme à Lyon, ils se sont retrouvés distancés. Sauf à Châtellerault, où la candidate PS-EELV Véronique Massonneau se retrouve qualifiée pour le second tour avec 19,98 % des voix.  
A la grande surprise de nombreux observateurs jusque dans son propre camp. « Ce n’était pas évident, reconnaît-elle, avec 13 candidats et un dissident. J’ai d’ailleurs eu très peur car les résultats se sont resserrés tout au long de la soirée avec finalement 1.000 voix d’avance. »  

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La défaite amère de Christian Michaud 

Chez le frère ennemi, Christian Michaud, dissident socialiste exclu du parti, la pilule a du mal à passer, éliminé du second tour avec 17,79 %. « Ça veut dire que les appareils pèsent plus que les personnalités, je suis battu par un logo » déplore-t-il estimant que lui seul avait la capacité de l’emporter au deuxième tour.Vexé et déçu, il a choisi de ne pas appeler à voter pour la candidate de son ex-parti, au risque de compromettre son avenir politique.  
«Il n’y a plus de représentant du Parti socialiste, estime-t-il. Le PS a battu son propre représentant. Je ne peux pas conseiller à mes électeurs de voter pour la représentante des Verts qui est devenue socialiste en quelques jours.»  

                       
                       
                       
                       

 




La quatrième toujours à droite? 

Une défection que Véronique Massonneau choisit de minimiser. « Je respecte ses électeurs qui ont voté pour un candidat de gauche. Je les représenterai et je les appelle à me soutenir. » Elle croit en effet à la victoire dimanche. « C’est un vrai challenge mais je pense que j’ai une vraie chance. Cette fois-ci il y a une lassitude pour le député sortant qui ne fait pas un bon score dans le Châtelleraudais et est en baisse dans le Loudunais. »
Avec trois circonscriptions en passe de reconduire leur député socialiste (tous à plus de 46 %), la quatrième de la Vienne sera-t-elle lundi encore l’exception droitière ? Rien n’est moins sûr. Le total des voix de gauche s’élève en effet à 18.586 quand Jean-Pierre Abelin, le député Nouveau Centre sortant, n’en obtient que 14.195. Pire, ce dernier en a perdu 5.000 par rapport à 2007. Une situation qui doit donner quelques regrets à Ségolène Royal, un temps pressentie pour être la challenger de gauche de Jean-Pierre Abelin, avant de finalement choisir la circonscription de La Rochelle.  

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Jean-Pierre Abelin, devant sa permancence dimanche (photo Franck Bastard)

Jean-Pierre Abelin satisfait d'être devant 

Mais celui qui est élu sans discontinuer depuis 1993 dans la circonscription est loin d’avoir rendu les armes. Et avec 33,75 % des suffrages, son analyse lui donne certaines raisons d’être confiant. « Je fais 9 points de plus que le score de Nicolas Sarkozy à la présidentielle (NDLR : Hollande a fait 53 % au deuxième tour), je suis satisfait d’être devant. » Et déjà, comme un appel du pied aux électeurs de Christian Michaud, il pointe certaines failles de l’accord PS-EELV. « Il y a un décalage réel entre les propositions nationales d’Europe Ecologie et ce qui intéresse les gens à Châtellerault avec un bassin industriel important et une agriculture encore très présente. Il y a des socialistes qui ne se retrouveront pas dans le programme d’Europe Ecologie. »  

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Eric Audebert, boulanger et candidat du Front National (photo Laurent Favreuille)  

Le Front National disqualifié 

L’autre possibilité de report de voix pour le député sortant réside dans le résultat du Front National. Certes, Eric Audebert n’a pas fait le score obtenu par Marine Le Pen au premier tour : avec 14,6 %, il a même perdu 7 points ainsi que toute chance de figurer au deuxième tour comme certains le craignaient. Ce handicap levé, Jean-Pierre Abelin peut donc espérer retrouver son fauteuil à l’Assemblée nationale comme il l’avait déjà fait dans des conditions similaires en 1997. A l’époque, il l’avait emporté avec seulement quinze voix d’avance

vendredi 8 juin 2012

A Châtellerault, la division à gauche profitera-t-elle au Front national ?

Un sortant ex-soutien de Nicolas Sarkozy en difficulté, une candidate Europe Ecologie investie par le PS mais contestée par un dissident, une possible triangulaire avec le Front national : la circonscription de Châtellerault-Loudun concentre toutes les problématiques de ces élections législatives 2012.

A Lencloître, bourgade à 20 km à l’ouest de Châtellerault, le premier lundi du mois est synonyme de foire. Une foire qui a cinq siècles d’histoire, une foire à l’ancienne avec sa spécialité d’anguille grillée, que les bœufs ont déserté depuis les années 80 mais où pintades et canards s’échangent toujours par-dessus l’étal. Bien vivant naturellement. Rassemblant selon les mois de 300 à 350 commerçants, elle draine des milliers de personnes. Chaussures, vêtements ou tourteau fromager – autre spécialité locale – on y trouve de tout. Y compris des politiques, pour qui le lieu est incontournable en cette période préélectorale.

Tracts en mains, ils arpentent les allées, certains depuis des mois. L'héritier d'une longue histoire Il y a là, le député sortant Jean-Pierre Abelin, 62 ans. Étiqueté Nouveau Centre, désireux déçu d’une candidature de Jean-Louis Borloo, il a été d’un soutien discret mais indéfectible à la politique de Nicolas Sarkozy. A coups redoublés de poignées de main et de tapes dans le dos, il mise aujourd’hui sur son bilan local et évite prudemment les sujets nationaux.  
Elu sans discontinuer depuis 1993, il est l’héritier d’une longue histoire : son père Pierre Abelin, député maire de Châtellerault, secrétaire d’Etat multicartes sous la IVe République, ministre sous Giscard, a marqué de son empreinte le territoire, suivi à la mairie par son épouse Geneviève à sa mort en 1977. Cet enracinement c’est à la fois la force et la faiblesse de Jean-Pierre Abelin. Ses adversaires comptent bien lui faire payer son ancienneté dans la fonction et son incapacité à enrayer une crise symbolisée par les conflits de New Fabris et de la Fonderie du Poitou.
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  Jean-Pierre Abelin (à droite) avec le candidat du Front de Gauche Pierre Baraudon.

 Une Verte candidate officielle du PS 
Entre les étals, il y a aussi Véronique Massonneau. Banquière de son état, militante verte, elle est la candidate officielle du Parti socialiste, à la faveur de l'accord signé au niveau national. Présente pour la troisième fois à une élection législative – mais pour la première fois avec l'étiquette socialiste – elle se verrait bien surfer sur la vague déclenchée par François Hollande le 6 mai dernier, arrivé en tête sur la circonscription. Mais le score national d'Eva Joly et le peu de notoriété de la candidate locale mis en exergue par ses détracteurs, font craindre le pire à la gauche départementale.  

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Véronique Massonneau, candidate officielle PS-EELV.  

Un socialiste dissident en embuscade 
Des craintes qui ont poussé un « vrai » socialiste à sortir du bois bien avant le premier tour de la présidentielle. Maire d’une commune voisine de Châtellerault, Christian Michaud a décidé de jouer sa carte personnelle en se présentant contre l’accord. « Nous, on a la rose dans notre pochette (sic), explique celui qui a été exclu du Parti socialiste. Ce ne sont pas les décisions prises par quelques Parisiens qui vont changer les choses. On doit respecter les militants socialistes locaux qui m'ont apporté leur soutien et les électeurs qui ont voté François Hollande et pas Europe Écologie. Ils ne comprendraient pas qu'on ne soit pas là " A l’entendre, il serait le seul capable de renverser le député-sortant et d’apporter un soutien efficace à François Hollande. Il bénéficie en outre du jeu trouble des socialistes locaux.  
Beaucoup ont affiché clairement leur soutien au dissident mais ont dû rentrer depuis dans le rang, en apparence du moins, après les remontrances des instances nationales. Certains voient dans ces revirements les manigances d’Edith Cresson. Ancienne maire de Châtellerault, l’ex-Premier ministre joue toujours son rôle dans la section socialiste locale.
Assurant le service minimum, elle appelle aujourd’hui à respecter l’accord national dans la crainte « d’un bon score du Front national ». Mais son rôle dans la campagne, visible lorsqu'elle soutenait Christian Michaud, est des plus réduits: mercredi dernier, elle était notamment absente du grand meeting de Véronique Massonneau qui réunissait pourtant David Assouline, porte-parole du PS, et Pascal Canfin, ministre du développement. Se contentant faute de mieux du soutien du PS local, Véronique Massonneau déplore cette division: "Sur les marchés, dans les meetings, on ne me parle que de ça. Le programme, les idées, on ne peut pas les aborder."  
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Christian Michaud, candidat dissident socialiste.

 La crainte d'une triangulaire 
Car c’est en effet, avec cinq candidats à gauche, le risque d’un 21 avril local que pressentent certains. La gauche absente du second tour ? Eric Audebert, candidat du Front national, y croit dur comme fer. "Le FN, ça fait des années que les autres partis le méprisent, explique-t-il. Aujourd'hui, ils viennent " draguer " nos électeurs et font mine de s'intéresser à nos idées… Aux législatives, on sera là. Et à mon avis, tout est jouable ! » Ici, notamment dans la région de Lencloître, Marine Le Pen est arrivée en tête. Aux dernières cantonales, le candidat frontiste s’était aussi qualifié pour le deuxième tour dans le Sud de Châtellerault. Autant d’éléments qui inquiètent certains analystes même si le seuil de 12,5 % conjugué à une abstention annoncée plus importante que pour la présidentielle rendraient difficile une présence au deuxième tour. Le 21 avril 2002, c’est pourtant bien avec une abstention record que Jean-Marie Le Pen avait franchi le premier tour…

La quatrième de la Vienne, une circonscription bicéphale 
Quoi de commun entre Châtellerault et Loudun, les deux cités de la quatrième circonscription de la Vienne? Pas grand chose à première vue. Entre la terre d'élection d'Edith Cresson et le berceau de René Monory, les différences sont multiples. Le Châtelleraudais est marqué par une image industrieuse, notamment par son ancienne manufacture d'armes, fermée en 1968. Les armes ont depuis été remplacées par l'automobile et l'avion avec de grandes entreprises comme Magneti-Marelli, Valéo, Snecma ou Thalès. Le Loudunais reste majoritairement rural avec une forte proportion d'agriculteurs. Des différences qui se retrouvent aussi au niveau politique. Si Châtellerault a donné plus de 56% de ses suffrages à François Hollande au deuxième tour de la présidentielle, Loudun a conservé sa confiance à Nicolas Sarkozy à 53%.  

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Quatre cents musiciens en scène


L'Harmonie du Pays châtelleraudais, locaux de l'étape, et cheville ouvrière de ce festival. L'Harmonie du Pays châtelleraudais, locaux de l'étape, et cheville ouvrière de ce festival.
Quatre cents musiciens seront réunis dimanche au parc des expositions du Chillou d'Ozon à l'occasion du festival de musique organisé par l'Union départementale des sociétés musicales de la Vienne. « C'est un festival intergénérationnel et ouvert à tous », précise la présidente Arlette Brison. En effet, huit ensembles et chorale seront réunis, des classes d'orchestre des plus jeunes aux harmonies d'adultes. Un programme varié attend les spectateurs, avec notamment, en fin de journée, un final réunissant les 400 musiciens..
Organisé l'an passé à La Roche-Posay, le festival aurait dû avoir lieu au conservatoire. En raison de la météo changeante, les organisateurs, aidés par le service culturel de la ville, ont préféré opter pour un repli au Chillou.
Programme : à partir de 14 h, classes d'orchestre du CRI de Lencloître ; Entente musicale Scorbé-Thuré, Naintré et Pleumartin ; Harmonie municipale de Loudun ; chorale mixte Clara Vallis ; Harmonie municipale de Lencloître ; Harmonie municipale de Buxerolles, Harmonie municipale du Pays châtelleraudais ; final avec tous les orchestres.
Dimanche à partir de 14 h au parc des expositions du Chillou d'Ozon. Entrée gratuite.

jeudi 7 juin 2012

" Je ne veux pas de Copé Premier ministre le 18 juin "


Un membre du gouvernement, Pascal Canfin, et un dirigeant du PS, David Assouline, sont venus hier soir apporter leur soutien à Véronique Massonneau.
David Assouline, Véronique Massonneau, Pascal Canfin et Jean-François Macaire étaient réunis hier soir à la tribune. David Assouline, Véronique Massonneau, Pascal Canfin et Jean-François Macaire étaient réunis hier soir à la tribune.


On le sait : Véronique Massonneau, candidate officielle EELV-PS, dans la quatrième circonscription ne plaît pas à tout le monde. Le dissident Christian Michaud a fait de son étiquette socialiste un argument de poids, contre la couleur verte de sa concurrente, dont le parti n'a pas brillé à la présidentielle.
C'est donc pour soutenir une candidate fragilisée que le Parti socialiste avait mobilisé ses troupes, hier soir à la salle Camille-Pagé de Châtellerault, devant une petite centaine de personnes. Pour tenter de montrer que cette fois, il était réellement derrière celle qui a été désignée à la faveur d'un accord national très contesté localement. Tous assurent désormais que le score important du Front national lors du premier tour de la présidentielle les a fait changer d'avis.
C'est d'ailleurs deux ex-soutien de Christian Michaud qui ont ouvert le meeting hier soir : Cyril Cibert et Michel Guérin « Je suis d'abord de gauche avant d'être socialiste, a assuré Michel Guérin. Il faudrait que beaucoup aient la même démarche car c'est quand la gauche est unie qu'elle gagne. »
Mais l'atout de ce dernier meeting d'avant premier tour, c'était la présence de David Assouline, porte-parole du PS, et de Pascal Canfin, chargé du développement auprès du gouvernement. Chacun a voulu replacer l'élection locale dans le contexte national. « Le vote national sera ici très fort » a martelé David Assouline.
« Le risque existe que la gauche n'ait pas la majorité même s'il est faible, a renchéri Pascal Canfin ; Moi, le 18 juin, je n'ai pas envie que Jean-François Copé devienne Premier ministre. » Après avoir développé un long plaidoyer en faveur de l'écologie, le membre du mouvement Vert a appelé à défendre ces valeurs en « élisant Véronique Massonneau et en donnant une majorité à François Hollande ».
Respect de l'accord, féminisation, non-cumul des mandats… Pierre Lantier, remplaçant de Véronique Massonneau, après le soutien de Gilles Michaud (PRG), a enfoncé le clou sur le thème de la légitimité. Autant de messages qui auront donné de la confiance à Véronique Massonneau. Et d'ici le 10 juin, voire au-delà, il en faudra.

Mère amère en bord de mer

La compagnie laBase reprend “ Au but ” salle de la Taupanne. Une plongée dans une relation dangereuse entre une mère et une fille.
La mère, Mahé Frot, et l'auteur Emmanuel Gaydon, deux acteurs d'un trio maléfique. La mère, Mahé Frot, et l'auteur Emmanuel Gaydon, deux acteurs d'un trio maléfique.
Elle est assise dans son fauteuil et n'en bougera pas pendant une heure. Buvant juste quelques tasses de thé, vite remplacées par des verres de whisky. Et elle ressasse son passé. L'histoire de son mariage avec un homme décédé voilà vingt ans qu'elle n'a pas aimé et qu'elle a épousé pour « sa fonderie et sa maison de campagne ». L'histoire de son fils Richard, atteint de progeria, la maladie des enfants vieux, décédé prématurément, sans qu'elle le regrette.
Son histoire, elle la raconte pour la énième fois à sa fille, la quarantaine, restée avec elle, étouffée par elle. Manipulatrice, aigrie, demi-folle ou moitié sénile, pleine de haine et de rancœur, elle tient sa fille prisonnière pour ne pas être seule et l'enferme dans une geôle de routine où elle s'est éteinte.
« J'ai enchaîné mon enfant à moi », raconte-t-elle. Jusqu'à cette pièce de théâtre et cette rencontre avec l'auteur qu'elle a invité à venir dans sa maison de vacances en bord de mer. Un auteur, symbole de liberté, qui insuffle un air de vie à la fille. Et déjà la mère regrette cette invitation. Ce seront ces derniers mots. On pressent déjà l'échappée de la fille et l'abandon maternel qui en résultera.
Toute cette détresse à venir est contenue dans le jeu subtil de Mahé Frot, la mère, qui porte la pièce pendant 2 h 30. Un rôle énorme, total, vampirique, qui absorbe les spectateurs de bout en bout. Édith Gambier, la fille, et Emmanuel Gaydon, l'auteur, volontairement mis en retrait par le dramaturge autrichien Thomas Bernhardt, offrent un miroir à cette mère démoniaque. Mais l'est-elle vraiment ou est-ce un rôle ? Dorothé Sornique propose elle-même une mise en scène en direct de la pièce. Est-on dans un jeu ou dans une réalité ? Le trouble n'en est que plus grand.
A voir encore ce soir, demain vendredi et samedi à partir de 20 h 30 salle de la Taupanne, rue de la Taupanne. Entrée : 12 et 8 €. Renseignements et réservation au 05.49.21.72.33.
Laurent Gaudens

mardi 5 juin 2012

A Lencloître, une foire entre volailles et politiques


Événement ancestral du Nord-Vienne, la foire de Lencloître est le rendez-vous incontournable des politiques en période électorale.

Jean-Pierre Abelin rencontre Pierre Baraudon : « Si t'es élu, je t'aiderais. »
Jean-Pierre Abelin rencontre Pierre Baraudon : « Si t'es élu, je t'aiderais. »










C'est un peu le concours du plus ancien : à les écouter, tous les candidats à la prochaine élection législative de la quatrième circonscription viennent depuis longtemps arpenter les allées du champ de foire de Lencloître, chaque premier lundi du mois.
Pierre Baraudon, candidat du Front de gauche, y vient « depuis le mois de novembre »puisqu'il a enchaîné présidentielle et législative. Jean-Pierre Abelin, député sortant, est au rendez-vous pour la « quatrième fois par tous les temps ».
Candidate officielle du Parti socialiste, la Verte Véronique Massonneau ne participe pas au concours du plus ancien mais reconnaît ne pas pouvoir rater un tel rendez-vous : « Cela draine beaucoup de monde. Si on n'est pas présent, ça se remarque car tout le monde est là. » D'ailleurs, entre deux tracts, elle croise Pierre Baraudon et lui tape la bise. Même chose quelques mètres plus loin avec Dominique Lévêque, soutenu par le Mouvement Républicain et citoyen, venu sans tracts ni camarades, à titre personnel.
Car, même si le champ de foire est vaste, les rencontres sont forcées. Souvent détendues à l'instar de la poignée de main entre Jean-Pierre Abelin et Pierre Baraudon. « Il m'a dit qu'il me soutiendrait si j'étais élu, il a plein de combines » rigole ce dernier. Parfois plus tendues. Comme entre Véronique Massonneau et Christian Michaud, le dissident socialiste, qui préfèrent s'éviter. « J'ai un très bon accueil ici, se réjouit le maire de Naintré, je suis très étonné compte tenu des positions des uns et des autres. » Chez la sœur ennemie, le voisinage passe mal. « Après la présidentielle, il y a une lassitude, commente Véronique Massonneau. La dissidence crée de la confusion. Et on ne me parle que de ça. On ne parle pas de projets. »
Dans l'autre camp, Jean-Pierre Abelin n'est pas gêné par la concurrence et déambule au côté d'Henri Colin, le maire. Serrant des mains, tapant dans le dos, embrassant ses interlocuteurs et terminant chaque conversation par un éclat de rire, le député se veut à l'aise au milieu de la foule. A six jours du premier tour, l'ultime contact peut être décisif. Il n'y a donc pas à hésiter…