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mardi 12 juin 2012

Châtellerault : la petite écologiste qui pourrait faire vaciller la droite

On attendait le dissident : c’est finalement la candidate verte qui affrontera le député sortant Nouveau Centre dimanche à Châtellerault dans la Vienne.

Les candidats verts adoubés par le PS n’ont guère eu de chance lors ce premier tour lorsqu’ils avaient en face d’eux un dissident socialiste. A de nombreuses reprises comme à Lyon, ils se sont retrouvés distancés. Sauf à Châtellerault, où la candidate PS-EELV Véronique Massonneau se retrouve qualifiée pour le second tour avec 19,98 % des voix.  
A la grande surprise de nombreux observateurs jusque dans son propre camp. « Ce n’était pas évident, reconnaît-elle, avec 13 candidats et un dissident. J’ai d’ailleurs eu très peur car les résultats se sont resserrés tout au long de la soirée avec finalement 1.000 voix d’avance. »  

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La défaite amère de Christian Michaud 

Chez le frère ennemi, Christian Michaud, dissident socialiste exclu du parti, la pilule a du mal à passer, éliminé du second tour avec 17,79 %. « Ça veut dire que les appareils pèsent plus que les personnalités, je suis battu par un logo » déplore-t-il estimant que lui seul avait la capacité de l’emporter au deuxième tour.Vexé et déçu, il a choisi de ne pas appeler à voter pour la candidate de son ex-parti, au risque de compromettre son avenir politique.  
«Il n’y a plus de représentant du Parti socialiste, estime-t-il. Le PS a battu son propre représentant. Je ne peux pas conseiller à mes électeurs de voter pour la représentante des Verts qui est devenue socialiste en quelques jours.»  

                       
                       
                       
                       

 




La quatrième toujours à droite? 

Une défection que Véronique Massonneau choisit de minimiser. « Je respecte ses électeurs qui ont voté pour un candidat de gauche. Je les représenterai et je les appelle à me soutenir. » Elle croit en effet à la victoire dimanche. « C’est un vrai challenge mais je pense que j’ai une vraie chance. Cette fois-ci il y a une lassitude pour le député sortant qui ne fait pas un bon score dans le Châtelleraudais et est en baisse dans le Loudunais. »
Avec trois circonscriptions en passe de reconduire leur député socialiste (tous à plus de 46 %), la quatrième de la Vienne sera-t-elle lundi encore l’exception droitière ? Rien n’est moins sûr. Le total des voix de gauche s’élève en effet à 18.586 quand Jean-Pierre Abelin, le député Nouveau Centre sortant, n’en obtient que 14.195. Pire, ce dernier en a perdu 5.000 par rapport à 2007. Une situation qui doit donner quelques regrets à Ségolène Royal, un temps pressentie pour être la challenger de gauche de Jean-Pierre Abelin, avant de finalement choisir la circonscription de La Rochelle.  

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Jean-Pierre Abelin, devant sa permancence dimanche (photo Franck Bastard)

Jean-Pierre Abelin satisfait d'être devant 

Mais celui qui est élu sans discontinuer depuis 1993 dans la circonscription est loin d’avoir rendu les armes. Et avec 33,75 % des suffrages, son analyse lui donne certaines raisons d’être confiant. « Je fais 9 points de plus que le score de Nicolas Sarkozy à la présidentielle (NDLR : Hollande a fait 53 % au deuxième tour), je suis satisfait d’être devant. » Et déjà, comme un appel du pied aux électeurs de Christian Michaud, il pointe certaines failles de l’accord PS-EELV. « Il y a un décalage réel entre les propositions nationales d’Europe Ecologie et ce qui intéresse les gens à Châtellerault avec un bassin industriel important et une agriculture encore très présente. Il y a des socialistes qui ne se retrouveront pas dans le programme d’Europe Ecologie. »  

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Eric Audebert, boulanger et candidat du Front National (photo Laurent Favreuille)  

Le Front National disqualifié 

L’autre possibilité de report de voix pour le député sortant réside dans le résultat du Front National. Certes, Eric Audebert n’a pas fait le score obtenu par Marine Le Pen au premier tour : avec 14,6 %, il a même perdu 7 points ainsi que toute chance de figurer au deuxième tour comme certains le craignaient. Ce handicap levé, Jean-Pierre Abelin peut donc espérer retrouver son fauteuil à l’Assemblée nationale comme il l’avait déjà fait dans des conditions similaires en 1997. A l’époque, il l’avait emporté avec seulement quinze voix d’avance

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