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mercredi 20 juin 2012

L'escadron mobile " une vraie famille "


L’escadron de la gendarmerie mobile d’Antoigné fête ses cinquante ans. L’occasion d’une vraie réunion de famille.
L'adjudant Dominique Loesel, le plus ancien en activité à Châtellerault, en compagnie du capitaine Guy Cier, commandant du peloton. L'adjudant Dominique Loesel, le plus ancien en activité à Châtellerault, en compagnie du capitaine Guy Cier, commandant du peloton.
Dans le grand couloir qui mène au restaurant, c'est un endroit réservé aux initiés : un panneau qui s'ouvre en triptyque révélant les photos de tous les gendarmes passés par Châtellerault. « On ne sait pas combien il y en a », explique Dominique Loesel, adjudant bientôt à la retraite, arrivé en 2000 à l'escadron, le plus ancien encore en activité. « Plus de 1.000, ça, c'est sûr. »
A l'occasion du cinquantième anniversaire qui sera fêté le 23 juin, 500 d'entre eux seront réunis. « On a reçu plein de messages à cette occasion, raconte Guy Cier, capitaine commandant le peloton. Ceux qui ne peuvent pas venir nous ont envoyé des mots, parfois très émouvants. »
 " On vit ensemble la même chose "
L'escadron, « c'est une famille » qui aime à se retrouver. « On dit " camarade " quand on parle de nous et pas " collègue ", souligne Guy Cier. On est des frères d'armes. Quand on est mal, c'est ensemble qu'on va mal. » Dans une carrière de gendarme, l'escadron est une étape particulière pour ceux qui l'observent.
Comme son nom l'indique, l'escadron est mobile et donc amené à agir sur de nombreux fronts : les plages de Charente ou d'Aquitaine en été, les DOM-TOM ou même l'Afghanistan ou le Kosovo comme c'est arrivé à deux reprises. « On peut être appelés pour assurer la sécurité sur des matchs de foot comme PSG-Marseille, indique Guy Cier, être présent sur des déplacements présidentiels ou sur des sommets internationaux. Ou être appelés sur des actions chaudes. »
Comme en mars lors l'affaire Mohamed Merah lors de laquelle les gendarmes châtelleraudais ont assuré des actions de sécurisation à Toulouse. A chaque fois, sauf à de rares exceptions, ils sont 83 – sur 104, les autres assurant des fonctions de permanence – à se déplacer. Une unité qui crée ce phénomène de corps avec 215 jours de déplacement l'an passé. « Il y a une ambiance, une cohésion, explique avec une pointe d'émotion Guy Cier. On peut être au fin fond de la Beauce où rien ne se passe ou engagé en Afghanistan, on vit ensemble la même chose. »
" On rate des mariages des anniversaires "
Loin de leur famille, autre spécificité. « Les épouses de gendarmes mobiles devraient recevoir la médaille de reconnaissance de la nation. Tout repose sur elles et c'est dur. On rate des mariages, des anniversaires, on n'est pas là pour les enfants. »
Des frustrations qui entraînent la plupart à revenir, au bout d'un certain temps, vers la gendarmerie départementale. « De toute manière, il faut être jeune et en forme », tranche Dominique Loesel. La moyenne d'âge est en effet de 42 ans. A moins d'être dans l'encadrement, on ne vieillit pas à l'escadron. Comme les 105 autres escadrons de France, Châtellerault n'est qu'une étape dans une carrière. Mais quelle étape !
à savoir
L'anniversaire sera célébré samedi 23 juin. Une prise d'armes aura lieu à 10 h, en présence des autorités civiles et militaires. Après une garden-party, des ateliers axés sur la prévention routière seront organisés. Un repas des anciens conclura la journée à l'Angelarde. L'ensemble de la journée est réservé aux anciens et à leurs familles.
repères
L'escadron mobile en quelques dates
> 1956. Le 1er août, le 5e escadron de gendarmerie mobile est créé à Tizi Ouzou, en Algérie, pour assurer le maintien de l'ordre lors des événements.
> 1962. A la fin de la guerre, l'escadron est dissous, comme trois autres, et forme les escadrons de Blois et Châtellerault. Ce dernier prend le nom d'escadron 11/4 de gendarmerie mobile.
Il compte 91 gendarmes auxquels s'ajoutent 39 gendarmes du peloton de Parthenay à sa dissolution en 1963.
> 1965. Après avoir été installé pendant trois ans dans un entrepôt désaffecté, l'escadron déménage vers une laiterie dans le quartier de la Gornière, en bordure de Vienne. Seule l'administration y prend place. Les familles sont logées dans les bâtiments de la plaine d'Ozon.
> 1992. Le 20 septembre, le gendarme Fabrice Aufort est abattu à Zonza, en Corse du Sud. La caserne prendra son nom en hommage en 2000. C'est le dernier mort de l'escadron.
> 1995. L'escadron rejoint les murs de la nouvelle caserne à Antoigné. Les familles suivent en 1999.
Laurent Gaudens

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