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vendredi 24 juin 2011

Fatima, ou l'intégration par le verbe

Présidente d'Alphab-aide depuis deux ans, Fatima Ben Embarek veut donner ce que ses parents ont reçu : alphabétiser pour mieux intégrer.

Fatima Ben Embarek : « Châtellerault, c'est vraiment une terre d'accueil ». Fatima Ben Embarek : « Châtellerault, c'est vraiment une terre d'accueil ». - (dr)
J e me souviens quand j'étais petite, j'allais avec ma mère à son cours et je me disais : '' Un jour, je voudrai aider à apprendre ''. Depuis, Fatima Ben Embarek a pris le temps de grandir, mais elle n'a pas oublié sa promesse. Ainsi, il y a deux ans, quand Catherine Charrier, qui s'occupait des cours d'alphabétisation, est venue la voir, elle n'a pas hésité à dire oui.
Pas seulement pour donner quelques heures à des cours aux nouveaux arrivants. Mais pour occuper la présidence de l'association Alphab-aide, chargée de prendre le relais après une sortie forcée du centre social d'Ozon. « Il n'y avait pas le choix pour que les cours puissent continuer et continuer d'occuper les locaux de la rue Léon-Petit », explique-t-elle.

'' Ce n'était pas possible de laisser les gens comme ça ''

L'association passe une convention avec le centre social pour occuper les locaux et prête ensuite son matériel à l'Organisme du droit à l'alphabétisation créé par Kenza Mamoudi, une ancienne des cours d'alphabétisation. Une organisation nécessaire pour continuer de former chaque année une centaine de nouveaux habitants.
« Pour moi, ça n'était pas possible de laisser les gens comme ça. » Elle n'a pas oublié l'aide qu'avaient reçu ses parents, lui Marocain, elle Algérienne, lorsqu'ils sont arrivés à Châtellerault en 1962. « Mon père parlait un peu, mais ma mère était analphabète. Sans les cours, ils n'auraient pas réussi à s'intégrer comme ils l'ont fait. »
Depuis deux ans, elle « apprend le métier » de présidente et essaye de faire connaître son association en rappelant bien qu'elle n'est pas concurrente de l'ACLEF (association Culture Langue et Échange en France) ou du Labo de langues. « On prend des gens qui ne savent pas du tout écrire. Certains peuvent même aller vers ces structures après. »
Elle en retire une expérience enrichissante. « On ne se rend pas compte qu'il y a autant d'ethnies et de cultures différentes à Châtellerault. Et ce n'est pas vague. Aujourd'hui, ce sont les pays de l'Est, Arméniens, Russes, Tchèques... Châtellerault, c'est vraiment une terre d'accueil. »
Laurent Gaudens

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