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vendredi 2 décembre 2011

Thuré tourne la page de la boulangerie coopérative

 

Il y a plus d'un siècle, une coopérative était créée pour gérer la boulangerie de Thuré. Elle est aujourd'hui au bord de la dissolution.

Qui reprendra les murs de la boulangerie ? Qui reprendra les murs de la boulangerie ? - (dr)
C'est une belle histoire qui risque de prendre fin dans les prochaines semaines. Celle d'un groupe de paysans qui voulaient faire du pain moins cher à une époque où il constituait la base de toute alimentation. En 1909, ils décident donc de créer une coopérative et, avec un producteur de blé, recrutent un boulanger qu'ils salarient. Une formule qui a connu son heure de gloire puisque la coopérative a réuni jusqu'à 200 adhérents.

130 adhérents convoqués
Jusqu'en 1984 où le boulanger de l'époque décide d'acheter le fond de commerce, les murs restant la propriété de la coopérative. Dès lors, les prix étant libres, la belle idée du pain moins cher pour tous se fissure. Aujourd'hui, certains adhérents de la coopérative n'hésitent pas à dire qu'ils vont eux-mêmes acheter leur pain ailleurs car moins cher.
A quoi rime donc encore une coopérative ? « Elle n'a plus lieu d'être », tranche Robert Cron, président faute de candidats de la coopérative.

'' On payait avec des fagots ''
Aujourd'hui, en effet, les adhérents sont des descendants parfois éloignés qui ne sont guère intéressés par cette coopérative. « Il y a longtemps qu'on aurait dû la dissoudre, reprend Robert Cron. Ça fait longtemps que je le dis. J'avais fini par convaincre l'ancien président, mais il est mort avant d'avoir pu le faire. » Du coup, les 130 adhérents actuels ont été convoqués à une réunion mardi en vue de la dissolution. Si elle est décidée (en raison du quorum il faudra sans doute plusieurs réunions), c'est une page d'histoire sociale qui se tournera.
« A l'époque, il y avait beaucoup de coopératives, raconte Gaston, un membre du bureau. Aujourd'hui, il paraît qu'il y en a encore une à Vendeuvre. Au début, c'était vraiment moins cher, raconte Rémi Vaucelle, un autre ancien. Il paraît qu'on payait avec des fagots. »
Après dissolution, les murs seront mis en vente. Le boulanger actuel pourra y rester puisque son bail court jusqu'en 2013 et pourra aussi les acheter. S'il ne le souhaite pas, ce sera peut-être la fin de la boulangerie de Thuré.
L.G.

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