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vendredi 15 avril 2011

La '' préparation vocale '' s'étend et divise les salariés


A la Coop Atlantique d'Ingrandes, la préparation de commandes se fait avec des écouteurs. Aigle devrait adopter le même système. La CGT est contre.

La Coop Atlantique a une plateforme logistique alimentaire sur le site de Saint-Ustre à Ingrandes-sur-Vienne. On y reçoit les produits et on les prépare pour les redistribuer vers les magasins du groupe. Il y a encore quelques années, les commandes étaient préparées par les salariés à l'aide d'un pistolet qui permettait de flasher un code sur un écran.
Depuis quatre ans, le système a été remplacé par celui de « voice picking ». Le préparateur de commandes est muni d'un casque et d'un micro. Une voix synthétique lui donne les consignes qu'il doit exécuter.
« On l'a laissé s'installer car on ne nous avait rien dit, explique Christian Triphose, délégué syndical CGT. Mais beaucoup d'utilisateurs s'en plaignent. » D'autant plus que le système doit s'étendre à tout l'entrepôt et aux 150 salariés. Les reproches sont nombreux : déshumanisation, appauvrissement des tâches, perte d'autonomie, « flicage », fatigue, stress, irritation...
Du coup, une pétition circule et le CHSCT a été missionné pour faire une étude. « Pour nous, l'outil a trois avantages, répond Thierry Fockedey, directeur logistique-approvisionnement du groupe. Il permet de réduire le taux d'erreurs, d'accroître la productivité et d'améliorer l'ergonomie puisque les préparateurs ont les mains libres. » Pas question de revenir en arrière donc, mais d'accord pour des propositions : « On réfléchit à varier les tâches de travail. »

'' De nombreuses craintes '' chez Aigle

Car le système inquiète au-delà de la Coop. Chez Aigle, à quelques centaines de mètres de là, le système est à l'essai. « On a de nombreuses craintes », résume Patrick Dul, délégué syndical CGT. Une pétition a été lancée là aussi. La direction reconnaît des « questions et des inquiétudes », mais n'a pas vu d'opposition. « On est dans une démarche d'essai avec appel aux volontaires, explique Alain Salcedo, directeur du site. Les outils testés sont présentés au CHSCT. » « Ce n'est qu'une aide vocale, ajoute François Le Joncour, directeur des opérations. Ce n'est pas fait pour donner une cadence de travail. C'est l'opérateur qui donne la cadence. » Et l'on se défend de vouloir « fliquer » les salariés pour améliorer la productivité. Pas sûr que tous en soient convaincus...
Laurent Gaudens

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