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jeudi 23 janvier 2014

N'y aura-t-il bientôt plus de médecins spécialistes ?


La raréfaction des spécialistes dans les villes comme Châtellerault, un phénomène inquiétant. - (Photo d'archives, Jérôme Dutac)
Certaines spécialités pourraient disparaître à Châtellerault. A terme, le problème pourrait être beaucoup plus général.
C'est une rumeur qui court la ville : le cabinet des dermatologues Marie-Christine Derouet et Reine Largier de l'avenue Aristide-Briand fermerait prochainement ses portes. Et après le départ d'Agnès Guglielmi, il n'y aurait donc bientôt plus de dermatologues à Châtellerault.
Rassurons tout de suite les patients : le cabinet Derouet-Largier ne ferme pas ses portes. Du moins pas pour l'instant. Car l'adage qui dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu se vérifie cette fois. Partant en retraite, les dermatologues cherchent un successeur d'ici deux ans. Et pour l'instant, aucun repreneur n'est à l'horizon.
" J'ai quelques idées sur la dermatologie "
« Elles ne sont pas en période de recrutement efficace, tempère François Arnault, président du conseil départemental de l'Ordre des médecins. Il y aura peut-être d'autres solutions. J'ai quelques idées sur la dermatologie. » Certains dermatologues des alentours pourraient ainsi partager leur activité avec la ville-centre.
Mais le problème est plus général comme l'atteste l'arrêt non remplacé d'un cardiologue et d'un rhumatologue. « On aura un problème au niveau national dans les années qui viennent », avertit François Arnault. L'explication est assez technique : jusqu'en 1983, le certificat d'études spéciales permettait de devenir spécialiste sans passer par l'internat. L'abandon de ce certificat a raréfié les spécialistes et ceux qui avaient suivi ce cursus partent progressivement à la retraite.
Garder des spécialistes de proximité
« Il faut inventer un système pour garder des spécialistes de proximité à Châtellerault », alerte le médecin. Car, pour lui, la situation pourrait déboucher sur de graves problèmes de santé publique : « Sur cent maux de gorge, j'ai deux à trois cancers. Le jour où il n'y aura plus de spécialistes, les patients devront aller dans une grande ville, ce qui est risque d'engorgement, de retard et donc de complications. »
Le conseil de l'Ordre – François Arnaud est représentant de la région au niveau national – réfléchit à intéresser les jeunes spécialistes à s'installer dans les petites villes. Car l'absence de spécialistes pourrait entraîner une désertion des généralistes. « Un généraliste, quand il s'installe, regarde combien de spécialistes il pourra avoir autour de lui. »
L'ouverture de maisons médicales est une réponse. Mais elle ne sera peut-être pas suffisante.
Laurent Gaudens

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