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vendredi 8 avril 2011

Sistra 86 veut prendre un nouveau départ


Après deux années très difficiles, l'unique entreprise adaptée de Châtellerault espère se relancer. Avec un directeur fraîchement nommé à sa tête.

Laurent Nouaillat et Thierry Labaille devant les notices qui accompagnent partout dans le monde les chariots Fenwick.
Laurent Nouaillat et Thierry Labaille devant les notices qui accompagnent partout dans le monde les chariots Fenwick. - (dr)











Il est parfois des moments que l'on aimerait ne pas avoir vécus. Ce qui est bon pour les êtres humains l'est aussi pour les entreprises. Pour Sistra 86, c'est carrément les deux dernières années qu'il faudrait effacer.
« On a connu deux années très compliquées, reconnaît Laurent Nouaillat, gérant de Sistra 86. Deux points ont été très négatifs : on est passé de 40 salariés à 20 avec des licenciements économiques et des pertes assez importantes de 200.000 €. »

Ultimatum des banques

Sans parler de cinq salariés qui ont porté l'affaire devant les prud'hommes, d'une production délocalisée vers la Tunisie et de la suppression de dix emplois chez Autoliv.
Le résultat ne s'est pas fait attendre : un ultimatum des banques au 31 mars dernier avec l'obligation pour les actionnaires de remettre du cash dans l'entreprise. Laurent Nouaillat et son associé ont donc rajouté 50.000 € quand l'État en rajoutait 30.000 €. « On revient à une situation plus stable et on peut maintenir les 23 emplois actuels. »
Thalès, Fenwick, Spirax-Sarco, France Télécom, Barbier (Tours), VIM (Deux-Sèvres)..., les principaux partenaires économiques de Sistra 86 ont tous continué à passer leurs commandes malgré les difficultés.
« Aujourd'hui, on repart presque de zéro avec une équipe recentrée. » Et un nouveau directeur. Laurent Nouaillat, qui est à la tête de deux autres entreprises adaptées, a fait le choix de nommer un directeur à part entière, en la personne de Thierry Labaille (lire ci-dessous). « Une partie des problèmes est probablement due à mon absence. Et on a peut-être fait trop de social. J'aurais dû embaucher un directeur depuis longtemps. »
Aujourd'hui, le renforcement des pénalités pour les entreprises n'employant pas de handicapés peut être un atout. Les sociétés qui font appel à Sistra 86 voient ainsi leurs pénalités baisser. « L'entreprise sociale a une place à part entière, estime Laurent Nouaillat. Nous prenons aujourd'hui un nouveau départ. »
portrait
Agé de 49 ans, Thierry Labaille a passé vingt-quatre ans au sein de l'armée, dont treize à l'étranger, principalement dans les ressources humaines où il s'occupait de formation et de reconversion professionnelle.
Au retour à la vie civile, il intègre un centre de bilan de compétences, d'abord comme consultant avant d'en devenir le dirigeant.
Il crée un restaurant - pour son épouse - et intègre Manpower. Responsable d'antenne, chargé de mission, puis directeur technique, il prospecte les grands groupes et va leur parler de diversité et... de handicap. « Ce nouveau poste me motive particulièrement. J'avais énormément envie de travailler dans le handicap. » Habitant Gien, Thierry Labaille est marié et père de trois enfants.
Laurent Gaudens

4 commentaires:

  1. L'entreprise de réinsertion de personnes handicapées est condamnée pour licenciement abusif et discrimination. Selon l'avocat, ce n'est pas un cas isolé.

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  2. L'entreprise de réinsertion de personnes handicapées est condamnée pour licenciement abusif et discrimination. Selon l'avocat, ce n'est pas un fait isolé.

    Virginie Riberac, âgée d'une trentaine d'années, a été embauchée en novembre 2004 par la société châtelleraudaise Sistra 86, spécialisée dans la réinsertion de personnes handicapées. Quatre ans plus tard, elle est licenciée pour «inaptitude et impossibilité de reclassement». Elle lance alors une procédure devant le conseil des prud'hommes pour licenciement abusif, mais aussi pour des «agissements discriminatoires et vexatoires» à son égard.

    Le jugement, rendu il y a dix jours, lui donne raison: le conseil considère le licenciement «sans cause réelle et sérieuse» et condamne la société à verser 6.900 € d'amende, dont 1.000 € de dommages et intérêts pour «discrimination». «Le conseil constate le traitement spécifique dont faisait l'objet M Riberac, par des propos dégradants [...] à propos de son hygiène, ses moeurs, sa vie privée...», peut-on lire dans le rendu de jugement.

    L'inspection du travail a enquêté

    Ce point, M François Gaston, l'avocat de la plaignante, le considère comme «très important. Cette affaire n'est que l'épilogue d'une série de dossiers qui ressortent de la même veine», assène-t-il.

    En effet, cinq autres salariés handicapés de la société (au moins) ont saisi les prud'hommes ces derniers mois «pour des faits similaires», assure l'avocat (licenciement abusif, démission forcée, discrimination...). Sont visés: Laurent Nouillat, le gérant de Sistra 86, et sa chef d'atelier, qui serait l'auteur des pressions exercées sur les salariés en question.

    Quatre dossiers ont déjà été jugés, et les plaignants ont tous été déboutés en première instance. Mais ils ont fait appel et espèrent cette fois être entendus: «Entre-temps, il y a eu un rapport de l'inspection du travail, dont les conclusions sont claires et sur lesquelles nous pouvons nous appuyer», indique l'un d'eux.

    Quelques extraits de ce rapport sont repris dans le motif de la décision prise par les prud'hommes au sujet de Virigine Riberac. «Les témoignages et l'enquête des services de contrôle du travail attestent qu'averti de difficultés, l'employeur a persisté à laisser faire, cautionnant que soit utilisé un mode de gestion de ressources humaines particulier basé sur des rumeurs, des témoignages induits de salariés contre d'autres salariés». Pire, selon le conseil, le dernier rapport de la Direction du travail conclut à «des faits de harcèlement moral imputables» à la chef d'atelier.

    Le gérant ne commente pas. Invité à s'exprimer, Laurent Nouaillat, le gérant de Sistra 86, après avoir consulté son avocat, indique qu'il «ne souhaite pas faire de commentaires» et qu'il se «réserve le droit de faire appel». Il a jusqu'au 8juillet pour le faire.

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  3. Relaxe totale et sans appel pour SISTRA 86 dans l'affaire l'opposant à Madame RIBERAC suite à une décision de la cour d'appel de Poitiers ( tribunal correctionnel )

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  4. 4 Dossiers sur 5 ont été gagnés par SISTRA 86 en appel .

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