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dimanche 16 juin 2013

Picasso passe l'été à l'école d'arts plastiques


La Célestine hante l'œuvre de Picasso… et l'école d'arts plastiques de Châtellerault. La Célestine hante l'œuvre de Picasso… et l'école d'arts plastiques de Châtellerault.
L’école d’arts plastiques accueille tout l’été une exposition d’importance : soixante-six gravures réalisées par le maître du cubisme.
Une mère maquerelle, une pourvoyeuse, telle est la Célestine. « Une entremetteuse », corrige Gildas Le Reste, directeur de l'école d'arts plastiques. En tout cas, l'héroïne d'une œuvre de Fernando de Rojas, publiée (anonymement, on est quand même en pleine Inquisition) à Burgos en 1499. C'est le livre espagnol le plus universellement diffusé après le Don Quichotte de Cervantes.
Des gravures jamais présentées en France
Cette entremetteuse, donc, a hanté l'œuvre de Picasso. Il en a fait un tableau en 1904. Et au soir de sa vie – l'ensemble a été réalisé entre le 11 avril et le 18 août 1968 –, il la retrouve et la reproduit sur des plaques de cuivre. Car, entre autres disciplines artistiques, Pablo Picasso est un maître de la gravure.
C'est d'ailleurs cet art qui le rapprochera des frères Crommelynck, Aldo et Piero. A Mougins (Alpes Maritimes) où décédera en 1973 le pape du cubisme, Piero Crommelynck isole soixante-six gravures de la « suite 347 ». Celles qui auront la bonne taille pour illustrer une nouvelle édition de « La Célestine ».
Ce sont ces gravures qui sont exposées jusqu'à la fin août dans une salle de l'école d'arts plastiques de Châtellerault. Grâce aux liens d'amitié noués entre la famille de Piero Crommelynck – disparu en 2001 – et l'EAP, et plus particulièrement Gildas Le Reste. « On voulait marquer les dix ans de cette collaboration, explique-t-il. C'était aussi une exposition pas trop compliquée à monter et qui représente bien Picasso dans le monde de la gravure. » Propriété de la famille Crommelynck, Landa sa femme et Carine sa fille, ces gravures – qu'on ne trouve que dans l'édition originale épuisée et sur grands formats édités à neuf exemplaires – ont été exposées en Suisse, aux Pays-Bas et aux États-Unis mais jamais en France hormis quelques exemplaires dans le cadre de l'exposition « Picasso érotique » au Grand-Palais il y a quelques années.
C'est donc peu dire de la chance qu'ont les Châtelleraudais, et plus largement les habitants de la région de pouvoir découvrir Picasso dans une de ses facettes pas les plus connues mais dans laquelle il a excellé. Une salle présente également un petit film (15 mn) montrant Picasso en train de travailler. A ne pas manquer cet été entre deux bronzettes. Ou les jours de pluie.
Picasso « La Célestine », du 14 juin au 30 août, ouvert du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h, à l'école d'arts plastiques de Châtellerault, 12, rue de la Taupanne. Tél.05.49.93.03.12. Entrée libre.
Laurent Gaudens

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