Articles les plus consultés

mardi 17 septembre 2013

" La programmation j'en suis seul responsable "


Jérôme Montchal, dans le hall du Nouveau Théâtre actuellement en rénovation. Jérôme Montchal, dans le hall du Nouveau Théâtre actuellement en rénovation.
Directeur des 3T, le nouveau nom de l’Epic, remplaçant d’Accord, Jérôme Montchal a pris ses fonctions le 1 er  septembre.
Pourquoi les 3T ?
« Les 3T vont s'occuper des trois théâtres : le Nouveau Théâtre, la salle de l'Angelarde et l'ancien théâtre, qui s'appellera dès janvier le Théâtre Blossac. Les 3T s'occuperont de la programmation des trois salles. »
Quelles seront vos missions ?
« La programmation mais aussi développer de nouvelles choses, avec une politique de partenariat. On a déjà commencé avec Causette, Automne musical, les JMF ou un comité d'entreprise. Il faut aller trouver le public. Montrer que le spectacle vivant est un moment d'exception. »
 " Ce n'est pas une saison parfaite mais elle n'est pas au rabais "
Votre nomination ayant été tardive, certains craignent une programmation au rabais cette année ?
« Je suis en fonction depuis le 1er septembre mais j'y travaille déjà depuis le 1er juin. Et ça fait déjà trois ans que je vois des spectacles sans les programmer. Ce sera une saison d'essai, avec des expériences d'horaires et d'esthétique. Ce ne sera pas une saison parfaite car nous n'avons pas eu beaucoup de temps mais elle ne sera pas au rabais. »
Elle sera présentée le 4 octobre mais que peut-on en savoir déjà ?
« Il y aura une trentaine de spectacles et on y verra un peu de tout : cirque, danse, théâtre contemporain, humour, musique classique, chanson. Il y aura beaucoup de théâtre car c'est un peu mon dada. J'aime qu'on me raconte des histoires. »
Et vous avez quelques noms à nous donner ?
« Il y aura quelques grands moments. Comme la venue du spectacle de Joël Pommerat, grand metteur en scène français actuellement au Théâtre de l'Odéon et aux Bouffes du Nord. Celle aussi d'Emily Loizeau qui sera en piano-violoncelle au Théâtre Blossac. Et André Dussolier qui y fera aussi une lecture. Egalement le spectacle de Patrice Thibaud, un ancien Deschien. »
Patrick Fournier, ancien directeur, avait quelques difficultés à programmer sa saison, d'autres troupes ou producteurs ayant réservé les salles ?
« C'est effectivement un frein à une pleine expansion des 3T. Les élus en ont conscience. J'aurai la priorité de réservation des salles jusqu'à une date donnée que je fixerai. »
Vous avez suivi la polémique qui a suivi après l'annonce de la création d'un Epic ?
« Oui, la polémique est stimulante. La réponse (sur la mise sous tutelle de la culture par la municipalité NDLR), ce n'est pas à moi de l'apporter. Ce seront les choses que j'aurai faites. Dans l'Epic, le mot commercial est ridicule car nous serons de toute manière déficitaire. Heureusement, qu'il y a des subventions. A part ça, j'ai reçu un grand soutien de tous les élus de tous bords mais aussi des services administratifs et techniques. »
 " La polémique est épuisée "
Et sur la programmation, avez-vous été libre ?
« On ne m'a pas demandé ma programmation. Je l'ai présenté au conseil d'administration. Je ne l'ai pas proposé mais présenté. J'en suis seul responsable et je l'assumerai, financièrement comme artistiquement. Je travaillais auparavant en régie directe et on exagère la pression des élus. Je ne l'ai jamais vraiment rencontrée. »
Comme percevez-vous le fonctionnement du conseil d'administration qui rassemble élus et personnalités civiles ?
« J'ai assité à une réunion et une moitié d'une autre. C'est un lieu où on parle véritablement. Toutes les tendances politiques sont représentées. Je ne les connais pas toutes et j'ai fait exprès de ne pas le savoir. Ce n'est pas ça qui m'intéresse. Le conseil d'administration est sur la même envie que nous, ils veulent qu'on aille chercher le public. La polémique est épuisée. La saison a été bien perçue et les gens sont contents. »
L'équipe
Outre le directeur, l'équipe des 3T sera composée de quatre personnes : Nathalie Jutand et Cécile Allaert qui travaillaient déjà au sein d'Accord ; Pascaline Brouard sera en charge de l'accueil des artistes et à la billetterie ; Vincent Olivier, ancien médiateur de la ville, recruté pour se charger du développement du public.


Les tarifs
La politique tarifaire changera avec la nouvelle saison. Le plein tarif baisse de 22 à 17 €. Les tarifs abonnés passent de 13,50 à 12 €. « Je voulais que le tarif ne soit pas un frein supplémentaire » explique Jérôme Montachal. Le tarif réduit (pour les moins de 26 ans, les chômeurs et les minimas sociaux) passe à 6 € « Ce sera moins cher qu'un paquet de cigarettes ou qu'une place de cinéma » souligne Jérôme Montchal qui fait ses calculs. « Avec un abonnement à 36 €, on peut voir trois spectacles. Avec certains à 6 €, on peut même en voir trois à 18 €. »



Abonnement
L'ensemble de la saison sera présentée le 4 octobre, soirée au cours de laquelle la plaquette officielle sera diffusée. Les abonnements pourront être souscrits dès le lendemain.



En travaux
Il n'y aura pas qu'un changement de nom et de directeur à la rentrée. Le hall du Nouveau Théâtre est actuellement en pleine réfection. Après la rénovation complète des bureaux, les murs du hall vont bénéficier d'un coup de jeune tout comme le couloir menant à la salle Blanche.


Internet
Les habitués l'auront déjà noté. Les 3T viennent de faire leur entrée sur Facebook. Ce sera l'une des missions de Vincent Olivier de développer la présence de la saison culturelle châtelleraudaise sur les réseaux sociaux. Un site internet verra aussi le jour et un paiement en ligne devrait aussi être instauré en cours d'année.


Téléphone
La nouvelle structure entraîne aussi des changements pour les contacts. Si l'on peut toujours se rendre au Nouveau Théâtre, notamment pour les abonnements et la billetterie, le numéro de téléphone à changer. C'est désormais le 05.49.854.654.


portrait
Quarante-deux ans, pour certains, c'est encore l'heure des expériences et des découvertes. Pour Jérôme Montchal, directeur des 3T, organisme de diffusion culturelle de Châtellerault, c'est celui de la maturité. Car ce Lyonnais d'origine a déjà un CV long comme le bras. Titulaire d'un DEA en histoire et d'un doctorat en histoire de l'art, il a « toujours été dans la culture ». Faisant du théâtre jusqu'au lycée, il n'a pas attendu d'avoir terminé son brillant cursus universitaire pour commencer à travailler. Il sera même un tantinet cumulard : chargé de mission dans un musée des Beaux-Arts à Vienne (Isère), il est également directeur d'un festival de musiques anciennes près de Lyon tout en étant pigiste culturel au Dauphiné Libéré à Grenoble. Jusqu'en 1999 où il change de région pour devenir directeur d'un festival de théâtre de rue et de musiques anciennes à Bar-le-Duc. « Un gros festival avec 50 compagnies et 40.000 spectateurs. »
En 2001, il devient directeur du théâtre de Bar-le-Duc qui vient d'ouvrir et rentrer à la direction des affaires culturelles. « Une très bonne expérience, j'aurai pu durer comme ça longtemps. Mais est-ce vraiment la culture que d'être prince de son confetti. »
En 2009, il quitte donc la ville pour Saumur où il prend la tête du théâtre tout en devenant directeur du service culture. Il n'y restera qu'un an et demi pour des raisons familiales et devient par la suite directeur des affaires culturelles de Chalons-en-Champagne en 2010.
En 2013, il revient donc dans l'Ouest, également par le biais d'un rapprochement avec son épouse mais prévient aussi que « ce n'est pas qu'une opportunité géographique ». « Je vais avoir le temps de m'occuper du théâtre à 100 % ce qui ne m'est jamais arrivé. Et puis c'est intéressant d'avoir à remonter une structure de a à z au niveau administratif et culturel. Mais on continue à s'inscrire dans l'histoire culturelle de Châtellerault. Ce n'est pas un nouveau livre, juste un nouveau chapitre. »
Propos recueillis par Laurent Gaudens

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire