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jeudi 5 mai 2011

Des brochetons pour repeupler les rivières

C'est l'opération de tri : on sépare les brochetons des autres animaux.

A Leigné-les-Bois, la fédération de pêche entretient des frayères à brochets. Depuis deux jours, les alevins rejoignent les cours d'eau du département.

 


C'est l'opération de tri : on sépare les brochetons des autres animaux. - (dr)
 Avec sa gueule ouverte et ses dents pointues, le brochet n'inspire pas la pitié. Et pourtant, ce carnassier, emblème des cours d'eau français, est en train de disparaître. Faute de pouvoir se reproduire en toute quiétude puisqu'il apprécie particulièrement les « près bas », ces berges inondées l'hiver et à sec l'été.
« Les travaux et le manque d'eau empêchent ces crues qui leur permettaient de pondre », explique Etienne Béguin, agent de développement auprès de la fédération de pêche de la Vienne. « Dans l'équilibre, le brochet est dominant. Sans lui, les gardons et les brèmes vont se développer et avec eux des parasites. Une surdensité n'est jamais bonne. C'est pour ça qu'il faut sauver le brochet. »
Depuis 1999, la fédération de la Vienne a pris conscience du problème. Elle a créé des frayères artificielles le long des cours d'eau, comme à Vivonne. Mais, depuis trois ans, en raison du déficit chronique d'eau, celles-ci n'arrivent plus à fonctionner.
Il a donc fallu prendre le taureau par les cornes et le brochet par les ouïes. Depuis 2006, elle a pris en charge une petite unité de production, qu'elle a rachetée en 2009, à La Goulinerie, sur la commune de Leigné-les-Bois, entre Châtellerault et La Roche-Posay.

3.000 à 18.000 alevins par an

Là dans des bassins naturels, la fédération « produit » de 3.000 à 18.000 alevins chaque année qui sont ensuite confiés aux différentes associations de pêche du département. Mardi et hier mercredi, les bassins ont ainsi été vidés de leurs occupants, âgés de quatre semaines. Il faut les trier puisqu'ils se mélangent aux tritons et larves de diptères, leur principal prédateur.
Conditionnés dans des sacs en plastique oxygénés, les poissons rejoignent ainsi les cours d'eau sélectionnés par la fédération, présentant des déficits. De quoi rassurer les amateurs de pêche aux carnassiers au lendemain de l'ouverture du brochet : les prochaines saisons devraient être assurées.

Retrouvez ce reportage en vidéo sur lanouvellerepublique.fr et sur centre-presse.fr
Laurent Gaudens

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